Relief...contre la planéité

Les adolescents ont une façon bien à eux de raisonner. Leur cerveau prend plus souvent des airs d’éclaboussure que de fontaine. Il ne s’agit pas de leur retirer la plume pour autant, mais plutôt de leur montrer comment l’utiliser. C’est à tout le moins l’optique pédagogique que mon école secondaire s’est donnée au moment où nous nous apprêtons à remettre un blog aux élèves. …

Les bévues viendront immanquablement. Néanmoins, nous croyons, à l’instar d’Anne Davis, qu’un commentaire regrettable est une occasion d’apprentissage :

Sometimes when I see all the stuff that is posted on blogs by teenagers I find myself wishing that someone had given them some guidance. Lots of them are just not thinking. We need to build these types of things into our discussions in our classrooms. I like to think that good teaching about responsible weblog use would help. No, we can’t reach all but we won’t reach any if we keep burying our heads in the sand and keep worrying about what MIGHT happen.

(Voyez également le commentaire d’un élève de 11 ans à propos du billet ci-dessus.)

La violence à l’école et l’intimidation font malheureusement partie de la réalité des jeunes. Nous avons le devoir, tant social qu’éducationnel, d’agir. Or, la coercition semble avoir atteint les limites de son efficacité. Il est temps d’essayer autre chose. En partant du principe que l’écriture favorise la réflexion, on peut émettre l’hypothèse que, dans un contexte scolaire, une communauté d’écriture interactive réduira le taux d’intimidation. Il est raisonnable de croire que des jeunes qui disposent d’un espace d’expression privé pour leurs idées et leurs idéaux, lequel espace est accessible à la communauté en lecture et pour rétroactions, sauront développer des valeurs plus sociales. Surtout si on leur confie la responsabilité de gérer le comportement moral de cette communauté.

Au terme d’une première réunion pour discuter de la problématique de l’utilisation des blogs par des adolescents, nous avons convenu de dresser une liste de points épineux à aborder. Une fois cette liste connue, l’élève qui désire un blog devra rédiger un code de déontologie qui répond à chacun des points retenus. Des ressources en ligne le guideront dans cet exercice. Remarquez qu’il n’y a aucune obligation pour l’élève de se procurer un blog. Nous voulons éviter que l’écriture carnetière devienne une corvée ; notre rôle consiste davantage à motiver les élèves pour qu’ils veuillent d’un blog.

C’est seulement après que son code aura été validé par un enseignant, puis signé par lui et ses parents, que l’élève recevra son blog. Le premier billet qu’il affichera sera son code de déontologie.

Alec Laporte et moi avons d’abord colligé divers codes d’éthique et de déontologie accessibles sur le Net. Nous avons retenu les suivants en raison de leur pertinence :

• Institut St-Joseph

• Chantier pédagogique

• Le weblog de Natalia M.

• CyberJournalist

• Allan Jenkins

De ces cinq codes déontologiques, nous avons identifié une quinzaine d’éléments pertinents. Par regroupement, nous les avons réduits à neuf points importants. Prenant exemple sur le code du site CyberJournalist, nous les avons divisés en trois domaines : l’intégrité intellectuelle, le respect et la responsabilité. Nous croyons qu’il sera plus facile pour de jeunes utilisateurs de focaliser sur trois concepts fondamentaux que sur plusieurs règles.

Le mind map de cette ébauche apparaît dans ce pop-up. Évidemment, les éléments sont réduits à leur plus simple expression. Comme il s’agit d’un document de travail, je vous prie d’être indulgent. Cependant, les commentaires sont toujours appréciés.

Par ricochet :

Voir venir la pratique carnetière adolescente

L’intimidation et les blogs

Cerveau d’ado

Un blog thématique sur l’intimidation