Les économies de l'apprentissage en bas âge
L’économie c’est la science du sordide, non de la pureté. (Alfred Sauvy)
Je ne sais trop que penser de cette étude qui fait valoir les avantages économiques, pour une société, des programmes préscolaires (EurekAlert! Study finds economics helping to change early childhood policy debate). Quand on sait que les élèves finlandais ne commencent l’école qu’à l’âge de 7 ans, eux qui pourtant obtiennent les meilleurs résultats aux tests internationaux, il y a de quoi rester perplexe. Je trouve inquiétant, par ailleurs, cette objectivité de la science qui fait abstraction de la moralité. Toute recherche, il me semble, doit se situer dans un contexte humanitaire.
Quelque chose me révolte dans la justification d’une éducation précoce pour des considérations purement économiques. C’est réduire la finalité de l’être à une productivité. Peut-être l’éducation précoce améliore-t-elle effectivement les systèmes qui valorisent la performance, mais cela n’est pas forcément un gage d’efficacité. On obtient peut-être de meilleurs résultats en faisant autrement.
La question mérite peut-être une autre issue dans le cas des enfants de milieux défavorisés. Pour la majorité cependant, l’enfance est un stage trop important de développement et d’exploration pour l’emmailloter dans un programme. Notre conscience collective, notre morale génomique dirais-je même, confère à l’enfant un caractère sacré. Par pur souci d’économie et de rendement, n’en faisons pas un vestige.
(Image thématique : Basic Economics, par Howie Tsui)
Par ricochet :
L’importance du préscolaire
Ces enfants qu’on presse comme des citrons
La famille, la plus petite des écoles
L’importance préscolaire du lien parent-enfant
L’intervention des parents aide les enfants à risque
La question des élèves en difficulté
Étude : la première année est la plus importante
Éducation et compétitivité économique
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