Archives de l'auteur : François Guité

La culture des filtres Internet

À la longue, les jeunes viennent à bout des filtres Internet mis en place par les écoles. La force du nombre et du maillage fait en sorte qu’il y en aura toujours un pour trouver une façon de les contourner, puis de répandre la nouvelle parmi ses pairs. Alors que les écoles procèdent en vase clos, les élèves opèrent en réseau. CNet a publié deux articles intéressants sur les coupe-feu dans les écoles : Kids outsmart Web filters et School filters vs. home proxies.

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Une étude sur la dépendance à Internet

Ouf ! Je suis moins accro à Internet que je ne le croyais. Une étude publiée dans le dernier numéro de la revue Perspectives in Psychiatric Care allègue que 5 à 10 % des internautes affichent des comportements compulsifs relativement à l’Internet (Globe and Mail : Study illuminates perils of Internet addiction). La surcharge d’information constitue l’un des cinq sources de compulsion associées à Internet, les quatre autres étant la fréquentation des sites pornographiques, la quête de relations sociales, les activités reliées à l’argent (bourse, jeu, shopping), et les jeux interactifs en ligne.

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Un tribunal condamne l'examen de diplomation

Dans le débat sur le rôle de l’évaluation scolaire en tant qu’instrument de tri social, voici une décision courageuse : un juge de la Californie a déclaré nul l’examen général de diplomation de niveau secondaire (high school), argüant qu’il était injuste pour les élèves qui fréquentaient des écoles défavorisées (San Francisco Chronicle : Judge Says California Exit Exam Is Unfair). La même logique égalitaire — et l’école publique n’est-elle pas égalitaire ? — suffirait à saboter les examens du ministère si on l’appliquait au Québec.

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La rentabilité des universités


On a l’habitude de considérer le secteur de l’éducation comme un service qui draine les fonds publics. Par conséquent, les politiciens hésitent à accroître les budgets consacrés à ce secteur. Il est rafraîchissant de voir une étude qui examine les retombées globales de l’éducation universitaire. Un rapport intitulé The Economic Impact of UK Higher Education établit à 45 milliards £ par année la valeur des universités britanniques, plus que l’industrie aéronautique ou pharmaceutique (BBC : Universities ‘worth £45bn a year’). Chaque livre sterling investie dans l’éducation supérieure génère une fois et demie sa valeur dans l’économie.

Par ricochet :

Le Canada investit moins en éducation

L’université attire moins les Québécois

Le coût de l’ignorance

Intel lance un ordinateur à 400 $

L’avenir des compagnies d’informatique risque de se jouer dans les pays en voie de développement. En guise d’exemple de la croissance phénoménale de ces marchés, un blogue chinois vient de détrôner BoingBoing au premier rang du palmarès Technorati. Les économies d’échelle, sur le plan international, sont peu de chose à côté de ce que les compagnies pourront réaliser à l’échelle planétaire. Sans compter l’avantage crucial d’être les premiers à convertir les indigènes (métaphore missionnaire intentionnelle). Rappelez-vous Apple vs Microsoft. Par conséquent, Intel et Microsoft n’ont pas l’intention de se faire damer le pion par l’ordinateur à 100 $ de Nicholas Negroponte et le source libre. Espérant coloniser une grande part de ces nouveaux marchés, Intel lance Eduwise, un petit ordinateur portable doté du système d’exploitation Windows et qui coûtera environ 400 $ (eSchool News : Intel’s answer to $100 laptop: Eduwise).

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En France, on se bat ; au Québec, trop tôt pour dire

J’admire les individus et les organismes qui défendent un principe ou une cause. Je me suis réjoui en apprenant qu’un tribunal français avait « annulé [...] la sanction disciplinaire d’exclusion définitive prononcée contre un élève qui avait insulté sur son blog des professeurs de son collège de Chamalières. » (France 3 : Professeurs insultés sur un blog : exclusion de l’élève annulée par le TA). Avec raison, le tribunal avait jugé la sanction « disproportionnée ». Il est difficile de ne pas établir un parallèle avec un incident semblable au Québec, alors qu’un blogueur de la blogosphère éducationnelle a été démis de ses fonctions (paraît-il) pour son écriture en ligne.

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Pourquoi y a-t-il moins de décrochage au Québec ?

Un commentaire laissé sur un blogue n’est pas le meilleur moyen d’interroger la communauté. D’abord parce qu’un blogue n’est pas principalement un espace de discussion. Ensuite, les fils RSS des commentaires n’ont pas la portée du courrier électronique (en éducation du moins). Les listes de discussion, d’un autre côté, servent précisément à cela ; les gens qui s’y abonnent sont plus enclins à offrir leur aide. Voyons tout de même s’il n’y a pas lieu de jeter une passerelle entre ces deux canaux de communication au sujet d’une question posée par un lecteur sur ce blogue.

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Qui connaît le mieux l'enfant ? le parent ou le prof ?

La question à savoir qui, des parents ou du professeur, connaît le mieux un enfant peut sembler farfelue, considérant le lien privilégié qui unit parents et enfants. Mais elle devient importante quand l’élève est en difficulté et qu’il s’agit de lui venir en aide. En prenant pour acquis que ni l’un ni l’autre n’a une parfaite connaissance de l’enfant, les deux partis ont intérêt à unir leurs observations pour se faire une idée plus juste de celui qui fait l’objet de tant d’attention. Si les parents possèdent une meilleure compréhension du vécu et de la personnalité d’un enfant, quoique cette perception soit souvent biaisée, les enseignants sont plus aptes à porter un jugement objectif et comparatif par rapport aux jeunes de son âge. Effectivement, des chercheurs de l’Université de la Virginie sont arrivés à la conclusion que les parents réussissent mieux à déterminer l’état affectif de leurs enfants, tandis que les professeurs sont meilleurs juges des comportements déviants (EurekAlert! : Who knows their children best, teachers our parents?).

Par ricochet :

L’école du repas familial

Pauvres parents

Communiquer pour améliorer les rapports avec les parents


«Enseigner, c’est l’art du possible» (Mario tout de go)

La quête numérique de l'évaluation

L’obsession pour l’évaluation conduit à d’étonnants extrêmes. Dans la foulé de la politique du No Child Left Behind, le U.S. Department of Education et les états qui y souscrivent sont décidés, par rigorisme administratif, à donner un caractère scientifique à l’évaluation. Ce virage a vu l’émergence des spécialistes en psychométrie, soit la mesure des connaissances (New York Times : As Test-Taking Grows, Test-Makers Grow Rarer). Je crains que cette manie à vouloir réduire l’apprentissage à une mesure mathématique ne soit en train de déshumaniser l’éducation.

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Quoi ? Les CS ont des surplus budgétaires !

Je tombe en bas de ma chaise. Trois fois plutôt qu’une. D’abord, j’apprends que les commissions scolaires du Québec ont amassé des surplus budgétaires de près de 300 millions $ (Le Soleil : Québec prendra 1,8 M$ dans les poches des commissions scolaires de la région), alors que les professeurs se plaignent d’une pénurie de ressources, notamment au regard de l’intégration des nouvelles technologies, et d’un manque de soutien pédagogique pour les élèves en difficulté. Sans compter que ceux-ci doivent implanter une réforme sans matériel adéquat. Quel gestionnaire éhonté peut ainsi faire des économies sur le dos des élèves dont il a la responsabilité d’assurer l’épanouissement et la réussite éducative ? En plus de sacrifier l’apprentissage des élèves, cela n’encourage certainement pas les professeurs à continuer dans la profession.

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