Archives de l'auteur : François Guité

Un sondage de 51 pages !

Voilà qu’on se dispute sur l’étude que le ministère de l’Éducation mène sur l’état de la réforme, avant même d’en connaître les résultats (La Presse : Le Ministère force la note). C’est dire comme les esprits sont échauffés, comme en fait foi la polémique sur la liste edu-ressources ; pour un autre exemple, voyez l’escarmouche entre messieurs Péladeau et Bissonnette, d’une part, et Robert Lyons à la suite de ce billet, ce dernier laissé à lui-même, mais se défendant, ma foi, fort bien. Mais ce qui m’a fait sursauter, c’est d’apprendre que le questionnaire envoyé aux enseignants comprend une cinquantaine de pages.

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Les enfants de joueurs compulsifs perdent aussi à l'école

Le Soleil rapporte que selon une étude déposée au ministère de la Santé, « les enfants de joueurs compulsifs éprouvent autant, sinon plus, de difficultés scolaires, de problèmes de comportement et de symptômes dépressifs que ceux de parents alcooliques et toxicomanes » (Enfant de joueur compulsif, attention, danger). Le jeu est encore plus immoral quand il est commandité par l’État, car ce dernier a pour fonction de servir les citoyens, et non de risquer leur perte. Mais jouer l’avenir des enfants, c’est ignoble.

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Enseigner les finances personnelles

Dans un sondage mené en Grande-Bretagne, plus de la moitié des répondants affirment qu’ils seraient en meilleure situation financière aujourd’hui si l’école leur avait appris à mieux gérer l’argent (The Guardian : Teach more personal finance, schools urged). C’est une idée que la ministre de l’Éducation, Ruth Kelly, a déjà endossée. Dans l’ordre des priorités, les parents situent la gestion des finances personnelles après les matières de base (langues, math, sciences), mais devant l’histoire, la géographie, la religion et les arts. Venant des parents, qui ont des considérations plus pragmatiques, cela ne devrait pas nous étonner.

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Une école vend du chocolat pour se meubler

C’est insensé cette histoire : une école de Montréal en est réduite à envoyer ses élèves colporter du chocolat pour acheter du matériel (La Presse : Des élèves vendent du chocolat pour acheter des pupitres). Il y a tout de même des limites à la pauvreté scolaire. On ne paye pas des taxes pour recevoir des services de bidonville !

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L'éducation pénalise les garçons

Dans le débat actuel entourant l’efficacité de la réforme, on semble peu se soucier des différences d’apprentissage entre les garçons et les filles. Pourtant, elles sont innées et fondamentales, comme le rappelle l’excellent article de Newsweek : The Trouble With Boys. Il faut aussi voir les reportages audiovisuels qui accompagnent l’article. C’est d’ailleurs évident en observant les garçons et les filles dans un contexte scolaire. Mes propres observations m’ont amené à formuler quelques hypothèses au regard des différences entre les garçons et les filles, et comment l’école favorise ces dernières.

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Fêter la fin de l'année scolaire

La fin de l’année scolaire représente une délivrance pour les élèves, eux qui décanillent en gesticulant et en se libérant du fardeau des cahiers à la vue de la première poubelle. Plutôt que de les soumettre au supplice des examens de fin d’année, ne serait-il pas plus agréable pour tous de célébrer une année de travail bien remplie ? Après nous avoir donné le meilleur d’eux-mêmes durant neuf mois, une fête me semble plus appropriée qu’une session d’examen où l’on demande aux élèves de comprimer tous les apprentissages d’un année en une production intensive d’une heure ou deux, sous une épée de Damoclès. Heureusement que l’industrie ne traite pas ainsi ses travailleurs. La chose est d’autant plus ridicule que les élèves s’y préparent en se farcissant de connaissances qu’ils auront effacées quelques jours plus tard.

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Le clivage technologique

Je dois me rendre à l’évidence qu’il existera toujours, en éducation comme ailleurs, un clivage technologique. L’usage des nouvelles technologies, après tout, n’est pas une compétence innée. J’avais espoir que l’arrivée des jeunes enseignants et l’avènement de la génération Internet entraîneraient un raz de marée technologique pour optimiser les apprentissages. Mais quelques observations récentes me font déchanter.

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Cultiver sa communauté éducative

Les élèves aimeraient bien davantage l’école si on ne sous-estimait pas leurs capacités et si on cessait de les prendre pour des fourre-tout. À plus d’un égard, les élèves en savent plus que les professeurs, surtout depuis l’avènement des nouvelles technologies. À l’ère de l’électronique, on peine à leur vanter les mérites du papier et du tableau noir. La réforme, c’est d’abord et avant tout le passage du mode passif à l’action et la créativité ; or, dans une accélération, il faut d’abord vaincre l’inertie. Will Richardson a raison d’affirmer que les élèves doivent être considérés davantage comme des ressources que des réceptacles. Mais j’irais plus loin.

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Faut-il révéler aux élèves le secret du café ?

Le mathématicien Paul Erdos disait à la blague que ceux de son espèce étaient « des machines à transformer le café en théorèmes ». Considérant l’importance démesurée que le système scolaire met dans la performance aux examens, je suis tenté de révéler aux élèves les secrets du café. Car de nombreuses études démontrent que le café augmente la capacité du cerveau, notamment la mémoire à court terme (Time : Measuring IQ Points by the Cupful). Or, il s’agit de la faculté à laquelle font appel la plupart des examens traditionnels.

Je m’attends à être lapidé, car plusieurs objecteront avec véhémence qu’il est insensé de droguer les jeunes pour réussir à l’école. Ce qui n’empêche pas l’école de les abrutir de toutes sortes de niaiseries. Mais trêve d’ironie.

Il ne s’agit pas de transformer les jeunes en buveurs de café invétérés, mais seulement de leur apprendre à utiliser intelligemment, et occasionnellement, un moyen de mieux réussir aux examens. Car à défaut de bien l’apprendre à l’école, ils finiront bien par l’apprendre ailleurs, à tort et à travers, puis d’en abuser, comme cette élève de 4e secondaire que je vois monter à bord de l’autobus tous les matins, tenant un thermos de café. Déjà, des élèves de 2e secondaire m’ont avoué en connaître l’efficacité.

L’âge est assurément un facteur important. Il serait tout à fait contre-indiqué de faire cette éducation au primaire. Il faut voir aussi ce qu’en disent la médecine et la science. Pour l’instant, la recherche médicale est plutôt positive.

More recent research has not only refuted most of those claims but also come up with some significant benefits. Caffeine appears to have some protective effect against liver damage, Parkinson’s disease, diabetes, Alzheimer’s, gallstones, depression and maybe even some forms of cancer. The only proven medical downside appears to be a temporary elevation in blood pressure, which is a problem only if you already suffer from hypertension. Some studies have also suggested a higher risk of miscarriage in pregnant women and of benign breast cysts, but those results are highly controversial.

Caffeine’s boosting your brainpower has been proved beyond any reasonable doubt. [...] If you’re well rested, [caffeine] tends to improve rudimentary brain functions, like keeping your attention focused on boring, repetitive tasks for long periods. « It also tends to improve mood, [...] and makes people feel more energetic, generally better overall. » Observes Dr. Peter Martin, professor of psychiatry and pharmacology and director of the Addiction Center at Vanderbilt University: « Attention and mood are both elements of how we focus our intellectual resources on a problem at hand. »

Voilà certainement une question qu’il serait intéressant de débattre ailleurs que dans une blogue, en sirotant un bon café.

Mise à jour, 13 février 2008 | Developing Intelligence publie un excellent article de Chris Chatham sur les effets de la caféine sur le cerveau : Caffeine: A User’s Guide to Getting Optimally Wired.

Mise à jour, 24 juillet 2010 | Un article de Helping Psychology (Effects of Caffeine on Student Test Scores) fait le point sur les études portant sur les effets de la caféine sur les résultats aux examens. Il appert que la caféine, notamment celle contenue dans les boissons énergisantes, améliore les résultats des étudiants qui ont l’habitude d’en consommer.


Par ricochet :
Le stress des examens
Le stress occulte la mémoire
Au diable les examens !

Au diable les examens !

Les examens ne servent qu’aux bureaucrates et aux techniciens de l’enseignement, ceux qui croient que la certitude doit être chiffrée. Ils font suer les élèves, et peu d’adultes accepteraient de se soumettre à pareil régime durant quinze ans de métier. Les pédagogues n’ont que faire des examens, y préférant les multiples facettes de l’évaluation. Ils savent tout autant déterminer le degré de réussite d’un élève. Il n’y a jamais d’examen dans mes cours ; ce qui ne m’empêche pas d’évaluer les compétences des élèves, ni de mettre une note sur le bulletin de fin d’année. J’ai donc trouvé beaucoup de réconfort dans une lettre à l’éditeur (The Washington Post : ‘Teach to the Test’? What Test?) d’un professeur qui pense de même.

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