Archives de l'auteur : François Guité

La charité à la rescousse des écoles

Il n’y a pas qu’au Québec où les écoles souffrent d’une pénurie de matériel. Mais je tire mon chapeau à l’ingéniosité des Américains qui se tournent vers le Web pour obtenir les ressources que l’école ne peut leur offrir (New York Times : Building Better Schools, One Glue Stick at a Time). Ainsi, DonorsChoose.org fait appel à la générosité de bienfaiteurs pour subvenir aux besoins des enseignants. Le service dessert maintenant 6 villes et régions. J’y vois une autre utilité du projet des écoles communautaires. Toutefois, cela ne doit pas servir de prétexte pour désertifier les écoles.

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L'incohérence du MELS dans l'achat du matériel didactique

Plus tôt cette semaine, j’ai appris que l’argent consacré à l’achat de matériel didactique dans le cadre du nouveau Programme de formation était réservé au matériel approuvé par le ministère de l’Éducation. Pour ma discipline, ce matériel ne comprend qu’une série comprenant le matériel usuel (guide du maître, manuel de l’élève, cahier d’exercice, cassettes audio et cédérom). La routine, quoi. Rien de stimulant pour celui qui veut réellement donner dans l’esprit de la réforme, c’est-à-dire adopter des stratégies d’enseignement reposant, selon les besoins, sur l’apprentissage individualisé, l’action learning, l’apprentissage par découverte, l’apprentissage par projet, le brain-based learning, et j’en passe. Comme je ne pourrai pas utiliser la part qui me revient pour acheter un projecteur multimédia (canon) ou un tableau électronique, je devrai me passer de matériel didactique.

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Attaque de texto


Il est étonnant que personne n’ait soulevé l’inconvenance du commentaire en texto, nonobstant le tutoiement, sur le blogue d’André. Tant de complaisance me porte à croire que la langue évolue très rapidement. Cela signifie que j’aurai été trop sévère dans mon admonestation à l’endroit d’un élève après son commentaire sur un de mes billets.

Par ricochet :

Les tics de la langue

Jour du Souvenir (et d'ignominie)

En ce Jour du Souvenir, je me suis fait un plaisir de rendre visite à mon père, un vétéran de la Deuxième Guerre mondiale qui, après s’être enrôlé en mentant sur son âge, a servi durant trois ans sur le HMCS Restigouche. C’est un homme fier d’avoir combattu pour son pays et pour une cause assurément noble. La commémoration de ce sacrifice le touche, et ce n’est pas sans une larme qu’il reçoit ma gratitude. Je me considère choyé par l’histoire d’avoir vécu un demi-siècle à l’abri des horreurs de la guerre.

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Intelligence diffuse vs intelligence spécialisée


Le fonctionnement du cerveau me fascine. Devant tant de complexité, je m’étonne qu’on prétende savoir comment diriger son éducation. Récemment, j’apprenais que plus les gens ont un quotient intellectuel élevé, moins leurs habiletés sont également distribuées (Eide Neurolearning Blog : Well-Rounded vs. Lop-Sided Learners). Autrement dit, un Q.I. élevé entraîne une spécialisation des habiletés.

Microsoft et les pays en voie de développement


Je ne sais trop quoi penser de ce communiqué de presse de la PIA (Philippine Information Agency) à l’effet que Microsoft apporte son aide aux systèmes d’éducation de 99 pays dans le monde. L’intention est louable, à la condition d’être désintéressée. Or, Microsoft n’est pas reconnue pour faire des cadeaux. Je soupçonne que l’entreprise sent Linux qui lui chauffe les talons et qu’elle cherche à gagner de nouveaux amis dans les pays les plus vulnérables. En cela, je trouve qu’elle adopte les mêmes stratégies que les compagnies de tabac, lesquelles se sont tournées vers les pays les moins en voie de développement pour maintenir leurs profits. L’ignorance constitue une proie facile.

Par ricochet :

Revue : Économiser en larguant Microsoft

Associer éducation et industrie

Le temps est venu, je crois, de repenser la sacro-sainte séparation de l’éducation et de l’industrie. Je ne fais pas allusion au vil marketing des compagnies qui cherchent à s’immiscer dans les écoles, comme ce fut le cas avec les fameux contrats d’exclusivité de Coca-Cola ou de Pepsi. De cela, il faudra toujours se garder. Je pense plutôt à la formation professionnelle et universitaire, lesquelles bénéficieraient d’une plus grande coopération avec l’industrie et les gouvernements. Toutes les parties gagneraient à travailler de concert, et surtout les étudiants.

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La fin de l'autorité scolaire absolue

L’autorité repose en grande partie sur le pouvoir. À l’époque, pas si lointaine, où les enseignants et les institutions détenaient le savoir et le pouvoir, les élèves n’avaient qu’à bien se tenir. Or, les temps ont changé. Pour commencer, les médias ont largement contribué à diffuser le savoir. Aujourd’hui, les nouvelles technologies de la communication causent une nouvelle vague de changement qui habilitent les individus, au sens d’empowerment, comme aucune autre invention de l’histoire. Ce pouvoir tient largement au fait que les individus ont toute liberté de mailler des groupes à l’insu de l’ordre établi. La subversion a déjà atteint l’ordre universitaire, et elle ne devrait pas tarder à gagner le collégial et le secondaire.

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12 principes pour un apprentissage durable

Depuis 20 ans, le Project for Enhancing Effective Learning (PEEL) s’évertue à optimiser les comportements des élèves en fonction de l’apprentissage, tout en modifiant les attitudes. La Faculté de l’éducation de l’Université Queen’s présente un sommaire des 12 principes pédagogiques qui sous-tendent cette approche. Je suis séduit par le fait qu’on engage tant l’élève dans le processus d’apprentissage. Le changement de paradigme saute aux yeux : l’élève devient l’acteur, et l’enseignant le metteur en scène.

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Les enfants pensent en images, les profs en mots


Le titre est sans doute un peu accrocheur, mais il témoigne d’un phénomène général qui devrait avoir d’importantes répercussions sur la pédagogie. Une étude (PDF) menée par des chercheurs du département de psychologie de l’Université Washington à St-Louis révèle que le cerveau d’un enfant ne traite pas l’information comme celui d’un adulte. Un enfant, semble-t-il, est plus apte à traiter des images que des mots (source). Cette différence se poursuit à l’âge scolaire, ce qui signifie que les enseignants gagnent à recourir aux images pour expliquer des concepts. Ou, à tout le moins, pour illustrer le texte.

Par ricochet :

Trop de mots

Le texte vs le multimédia