Les réseaux schématisés ont une beauté intrinsèque, comme si le cerveau y trouvait son reflet. Manuel Lima présente une jolie collection de réseaux de toutes sortes dans VisualComplexity, dont plusieurs réseaux sociaux (elearnspace : Networks are beautiful). J’ai été frappé de la ressemblance avec certains tableaux de Jackson Pollock vus au MoMA, dont One: Number 31. Du coup, il y a un fameux parallèle à établir entre les réseaux et l’action painting.
C’est un signe de progrès quand on réussit à intégrer des technologies. PlaceOpedia est un projet collectif qui arrime les entrées géographiques de Wikipedia à Google Map (SearchEngineWatch : Mapping Places in Wikipedia). La carte de la page d’accueil n’indique que les plus récents ajouts. Raffinez votre recherche pour voir apparaître plus d’articles de l’encyclopédie Wikipedia, ou ajoutez-en de nouveaux. À ma connaissance, il s’agit de la première carte mondiale encyclopédique.
Le lancement d’Edubuntu, la version éducative du système d’exploitation en code source libre Ubuntu, fait beaucoup jaser dans la blogosphère. Alors que je suis toujours resté sur l’impression que les variations de Linux souffraient d’un handicap de convivialité, j’ai été impressionné par la qualité de l’interface graphique d’Edubuntu, comme en fait foi cette galerie d’images. De prime abord, il semble qu’Edubuntu soit davantage orienté vers le primaire (pas étonnant, puisqu’on cible sans doute les pays en voie de développement) ; pour l’ordre secondaire et au-delà, la version originale d’Ubuntu me semble plus appropriée, quoiqu’on n’y trouve pas les logiciels éducatifs qui ajoutent à la valeur du premier.
Dans notre fascination pour les nouvelles technologies, nous oublions trop souvent que le papier demeure une invention très efficace. L’essence de la méthode consiste à recourir aux moyens les plus efficaces. La fin ne détermine pas seule cette efficacité. Il faut savoir porter un regard holistique sur la tâche : par exemple, on considérera l’impact environnemental de nos choix, ou la vitesse d’exécution. Mon penchant pour les TIC m’entraîne souvent à faire le mauvais choix, c’est-à-dire à chercher une solution informatique qui s’avère trop complexe pour les besoins de la cause et qui finit par me gruger trois fois plus de temps que si j’avais saisi un crayon.
La stagiaire que j’accompagne s’émerveille des scénarios de bandes dessinées produits par les élèves dans le cadre d’un projet qu’elle a conçu. L’imagination dont ils font preuve dans l’écriture l’a convaincu que les élèves dépassent généralement les attentes quand on les libère du carcan des cahiers d’exercices. Quelques-uns s’égarent, forcément ; mais il n’y a pas de mal à laisser batifoler une imagination débridée si c’est pour en tirer des leçons. Certains, toutefois, ont besoin d’un coup de pouce. Pour ceux-là, j’ai rassemblé les ressources que j’ai glanées au fil de mes errances.
Sempiternelle note ! Impossible de faire valoir la motivation intrinsèque à apprendre avec cette épée de Damoclès qui menace les enfants. Comment s’étonner, dans ces conditions, que les élèves perdent graduellement plaisir à l’école. Christine Legrand signe un excellent article dans le journal la-Croix : Il n’y a pas que les notes qui comptent. C’est un mot d’ordre que nous devrions nous donner à l’approche des rencontres de parents.
Certains reprochent à l’école, et notamment à la réforme, de ne pas mettre la barre assez haut pour les élèves. Pour ces critiques, les élèves décrochent de l’école parce que des standards trop généreux ne les incitent pas à travailler assez durement. Or, une étude (PDF) réalisée par des chercheurs de l’Education Policy Studies Laboratory (Arizona State University) indique que les pressions associées à l’évaluation sommative cruciale n’a aucun effet sur la performance des élèves (My San Antonio : The biggest news that you didn’t read or hear last week). Comme on pouvait s’y attendre, une telle politique accroît le taux de redoublement et de décrochage (communiqué de presse).
Malgré le battage médiatique autour de la décision de Google d’offrir une connexion internet sans fil à toute la ville de San Francisco, le géant de la recherche n’est pas seul à vouloir assurer ce service (Wired News : SF Wi-Fi All Free, All the Time?). Décidément, l’idée de réseaux sans fil gratuits gagne du terrain. On commence à réaliser tout le potentiel économique, éducatif et social de dynamiser la communication entre les acteurs. La concurrence de l’Asie relativement aux coûts de production n’est pas étrangère à ce phénomène, nous obligeant à innover à d’autres niveaux. Le domaine de l’éducation aurait tort de ne pas emboîter le pas.
Les ressources que l’on trouve sur le Web aujourd’hui sont ahurissantes. Voyez, par exemple, ArtPad, un magnifique outil pour créer un dessin en ligne, puis l’offrir par courrier électronique à un être cher. Sans doute plusieurs sont-ils déjà blasés de ce genre de service. Mais je pense à tous ces enfants des pays pauvres, ou de milieux défavorisés, qui, lorsqu’ils ont enfin accès à un ordinateur, ne sont pas encore immunisés contre l’émerveillement. Ça ne vaut pas de vrais crayons ni de vrais pinceaux, certes, mais tous les moyens sont bons pour donner son envol à la créativité.
J’ai été touché de ce reportage de Katia Gagnon, dans La Presse, d’un garçon sans père et abandonné par une mère toxicomane, qui hurle son désespoir dans un centre d’hébergement. Un naufragé, parmi d’autres, que l’on tente de sauver des lames écumantes. Toute la série La cité des enfants perdus, à vrai dire, mérite d’être lue. Par les enfants-rois, surtout.
