Considérant la mondialisation des communications et tous les efforts déployés pour trouver une solution en ligne au processus électoral, ce n’est qu’une question de temps pour que la planète soit appelée à ce prononcer sur les questions de l’heure. Et, pourquoi pas, sur les élections nationales. Ce n’est décidément pas pour demain, mais le phénomène mérite qu’on s’y intéresse aujourd’hui. …
Il ne faut pas s’étonner si les prochaines élections aux États-Unis s’avèrent la bougie d’allumage. L’agressivité de la politique étrangère de Bush — notamment sa doctrine d’attaque préventive (‘pre-emptive strike’) — fait en sorte que les enjeux débordent largement des frontières. Aussi, 10 grands journaux à travers le monde (dont La Presse) ont-ils uni leurs efforts pour sonder l’opinion de leurs lecteurs. Les résultats sont fascinants, tant sur le plan international que national et provincial.
Il y a d’abord beaucoup à dire sur le véhicule de la consultation en ligne. Pour l’instant, force est de reconnaître que l’accès est limité, et généralement aux plus éduqués. Sans porter de jugement sur la valeur de cette discrimination de fait, constatons néanmoins que cela conduit à une sorte de méritocratie virtuelle.
À partir du moment où le vote en ligne sera un exercice sûr, je me réjouis à l’idée que les citoyens du monde pourront exprimer leur voix relativement aux grandes questions qui les préoccupent. Que ce soit sur le plan municipal, provincial, national ou international, l’accroissement de la population et de l’industrialisation fait en sorte que l’avenir de nos civilisations (et de nos enfants) dépend plus que jamais de l’accord des actions.
Imaginez un instant que le monde puisse se prononcer sur l’élection du président des États-Unis, ou du président de la France (au moment de la montée du nationalisme), ou encore d’un vote du conseil de sécurité des Nations Unies. Malgré qu’une telle expression populaire n’ait aucune valeur légale, peut-on nier son impact sur les décideurs ?
C’est, j’en conviens, une intervention qui comprend des risques. Mais c’est le propre de l’évolution. L’histoire nous apprend qu’à force d’essais et d’erreurs, le bien triomphe à la longue (quoique j’aie des réserves sur les leçons du passé). Quand je vois comment les partis au pouvoir utilisent les TIC pour canaliser l’électorat, il ne faut pas s’étonner que l’électorat contre-attaque.