Est-ce vieillir, prendre une forme et ne plus bouger? (Jean-Claude Clari)
Le charme d’un bambin qui s’amuse réside non dans la rougeur des joues, mais dans son insouciante énergie. Cette énergie disparaît souvent dans la chrysalide de l’adolescence. Une étude longitudinale publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) indique qu’un enfant de 9 ans consacre en moyenne trois heures par jour à de l’activité physique, mais quatre fois moins à l’âge de 15 ans, soit seulement 49 minutes en semaine et 30 minutes le week-end (New York Times : As Children Grow, Activity Quickly Slows).
Au total, les garçons font plus d’exercice que les filles. Le début du secondaire semble un moment critique alors que les jeunes passent sous la barre des 60 minutes. Notons que l’absence de récréation au secondaire diminue le temps d’exercice. 30 minutes par jour, ce n’est quand même pas une bagatelle; il faut compenser par une augmentation du temps dévolu à l’éducation physique.
L’étude ne cherche pas à identifier les causes de la diminution de l’activité physique. C’est effectivement un terrain glissant. Néanmoins, j’aurais bien aimé avoir quelque indication de la part de l’inné dans cette léthargie de l’adolescence, dans la mesure où celle-ci existe réellement, ce que contestent certains psychologues, dont Robert Epstein. Peut-être témoigne-t-elle seulement d’une réaction contre une société qui les tient en laisse.
En marge de cette observation, je veux aussi signaler une nouvelle inquiétante selon laquelle « le nombre d’ordonnances de Prozac a triplé en cinq ans chez les adolescents québécois » (La Presse : Le Prozac en hausse chez les ados). Quoique le nombre de cas soit encore restreint (1,3 %), le phénomène dénote notre penchant pour les solutions faciles et l’efficacité des pharmaceutiques.
(Image thématique : Nude with Exercise Ball, Neon Mickey Mouse and Diamond Patterned Cloth, par Philip Pearlstein)
Par ricochet :
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