Archives de l'auteur : François Guité

100 heures suffisent aux élèves faibles en lecture

PothastReadingLesson.jpgLa lecture, c’est comme les auberges espagnoles, on n’y trouve que ce que l’on y apporte. (André Maurois)

Le soutien aux élèves en difficultés, quand il est bien fait, porte fruit. Une étude (PDF) du Center for Cognitive Brain Imaging de l’Université Carnegie Melon, publiée dans la revue Neuropsychologia, conclut qu’il suffit de 100 heures d’aide spécialisée, dans la plupart des cas, pour remédier à des difficultés de lecture (EurekAlert! : Building buff brains: Remedial instruction can close gap between good, poor readers). En stimulant la plasticité neuronale, les chercheurs ont réussi à pallier une lacune du lobe temporal responsable du décodage des phrases.

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YouTube : fonctions d'annotation et d'hyperliens

MarkDogLoverNoteCollage.jpgNe pas se forcer à penser; mais noter aussitôt chaque pensée qui se propose. (Alain)

Décidément, il faut que j’apprenne à faire de la vidéo. YouTube offre à ses abonnés de nouvelles fonctions d’annotation et d’hyperliens à même leurs vidéoclips (source : Jane Hart). Cette dernière fonction, surtout, est remplie de promesses. Voyez ce que l’hyperlien a fait pour le texte. Cet exemple illustre l’usage qu’on peut en faire. Et si l’on remplaçait les cartes par des hypothèses à un problème? Trop long à réaliser pour les professeurs, pour l’instant, mais pas pour les éditeurs d’objets d’apprentissage (learning objects).

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Touché! : habitudes de lecture

HannahReadingOutside.jpgLa lecture est une amitié. (Marcel Proust)

La vie, la vraie, existe hors des sentiers battus. Et comme nos sociétés organisées nous aliènent dans l’habitude! La lecture nous extirpe momentanément des ornières, un opiacé qui sourit à notre paresse. Cette fois, la fleur est trop belle pour ne pas s’aventurer hors du sentier. Gilles a touché mon tendon d’Achille en me taguant sur mes habitudes de lecture. Je me prête au jeu de bon coeur, une première pour moi aussi, en jetant par ailleurs un regard dans le rétroviseur sur mes habitudes avant le numérique.

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Des parents dirigeront leur propre école

JordaensPortraitParents.jpgMoins les parents veulent être des parents, plus on exige de paternalisme de la part de l’État. (Fernando Savater)

Des parents ont obtenu du gouvernement britannique l’autorisation d’ouvrir et de gérer leur propre école (BBC : Parents to run their own school). Je leur tire mon chapeau devant tant de vision et de détermination. Ce genre d’initiative diversifie les modèles scolaires et enrichit l’expérimentation dans un système enclin à l’uniformité. Surtout, cela fait de l’école une plaque tournante de la communauté, un sujet d’engagement, de discussion, de conflits aussi, mais inévitablement d’un consensus. Il y a fort à parier que les enfants y trouveront leur compte.

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Vidéos éducatifs sur le cerveau

HorneBrainStorm.jpgCe n’est pas le cerveau qui génère la pensée, mais c’est bien la pensée qui génère le cerveau. (Alain Prochiantz)

La science, l’imagerie et les nouvelles technologies forment une fameuse équipe. Plusieurs applications à venir pour le iPhone et le iPod illustrent l’avantage de trimbaler une petite fenêtre sur le corps (voir à compter de 44:50 de cette présentation). Ce que l’avenir nous réserve est à peine imaginable. Dans un autre merveilleux exemple de visualisation, le canal Discovery a réalisé cette animation du cerveau et des neurones.

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À la défense du copier-coller

SaakCopy76.jpgC’est en copiant qu’on invente. (Paul Valéry)

À l’instar de Francis Pisani, « je suis pour le “copier-coller” honni des professeurs. » Les saintes-nitouches du plagiat, après avoir brandi devant les élèves le glaive de la moralité, n’hésitent pas à chaparder du matériel et à le reproduire au photocopieur. Les raisons évoquées par les professeurs ne sont souvent guère différentes de celles qui motivent les élèves. La propriété intellectuelle, de toute façon, est aujourd’hui un concept chancelant.

Le mot est l’expression la plus simple du copier-coller. Notre pensée jaillit principalement de l’oeuvre de nos prédécesseurs. Une idée, aussi originale soit-elle, ne sera toujours que le réaménagement de concepts existants dans la synthèse d’un nouveau sens. Si nous pouvons nous arroger le mérite de ce dernier, nous ne pouvons guère réclamer la propriété des premiers. Un auteur est toujours redevable à l’humanité.

La communication orale, antérieure à la communication écrite, ne s’est jamais souciée de plagiat. Même qu’elle en dépendait, la mémoire constituant l’essentielle audiothèque de transmission de la connaissance. Ce rapport naturel au savoir se poursuit à ce jour. Le plagiat est né pratiquement de la littérature, dès lors qu’on a commencé à vivre de l’écriture. La propriété intellectuelle, quant à elle, est née du commerce, à l’enseigne duquel loge l’édition.

Les défis de ce monde appellent un traitement de l’information qui repose sur la complexité des idées au-delà du simple concept des mots. Jouer avec les mots était autrefois un désoeuvrement pour les riches; c’est aujourd’hui le gagne-pain des artistes. Quant à la majorité, elle a d’abord besoin de manipuler des blocs d’idées dans la compréhension, puis la construction de l’édifice d’une vie. Si le métier d’élève consiste d’abord et avant tout à bâtir un édifice unique, on ne saurait exiger de lui qu’il forge tous ses matériaux. En cultivant, par ailleurs, son penchant naturel à la beauté, on verra indirectement au développement du mot.

L’esprit traite les concepts et les idées avant les mots. Le traitement de modules conceptuels, dans un but de synthèse, est également une stratégie d’apprentissage qui n’est pas sans rappeler la programmation par objet. D’un point de vue plus artistique, on préférera la comparaison au mashup. Mais l’un des plus exemples les plus probants de cette technique nous est donné chaque semaine, sur le blogue du RAEQ, par Amine Tehami qui assemble des coupures diverses dans des collages argumentatifs très convaincants.

Ainsi, je ne retiens même pas les conditions émises par Pisani et reprises par Florence Meichel. Malgré leur bien-fondé, elles peuvent contraindre l’apprentissage; comme dit la chanson, Another Brick in the Wall. Je ne condamne pas le moyen, mais plutôt la paresse et l’attitude de ceux qui esquivent le travail. Pour le reste, c’est une question de degrés, dans l’espoir que le professeur n’appartienne pas à cette catégorie qui diabolise les élèves.

Le copier-coller fera l’objet d’un des ateliers du camp d’été pour former les enseignants à la lecture numérique. Lors d’une rencontre préparatoire, j’ai été ravi de constater l’ouverture d’esprit des participants sur le sujet. L’idée fait son chemin.

Ne faisons pas l’autruche en niant l’efficacité du copier-coller. Je l’utilise à profusion et mes élèves aussi, à la différence que je cite mes sources. Cette intégrité intellectuelle requiert une certaine maturité, trop sans doute pour des jeunes habitués au piratage de la musique, pressés d’activités, ou désintéressés de la tâche. Mais cela viendra bien, en laissant l’éducation faire son oeuvre.

Malgré que je m’évertue à leur montrer, mes élèves négligent les citations. Je m’y prends mal, sans doute. Aussi ai-je quelques idées dans mon sac pour l’année prochaine, notamment d’inclure des citations dans les documents à leur intention; et je compte en demander dans tout travail d’envergure. Je veux surtout éviter d’en faire des experts du remaniement de mots pour déjouer les moteurs de recherche.

Mise à jour, 12 juin 2008 | En accord avec Florence Meichel qui affirme qu’il faut voir au-delà de la légitimité du copier-coller, Bruno Devauchelle avait déjà soulevé la commodité de la citation, un excellent billet qui m’avait échappé (Veille et Analyse TICE : Quand citer ses sources ne suffit pas).

[...] se contenter de mettre un renvoi à un livre voire au nom de l’auteur lorsqu’on veut y faire référence, ne permet pas de juger la pertinence de ce lien, c’est même parfois simplement un acte d’allégeance. De même l’extraction de phrases sorties de leurs contexte, accompagnées de la référence ne suffit pas. Citer un auteur, citer un texte, c’est d’abord intégrer une pensée “autre” dans sa “démarche de pensée”. Cela suppose donc un travail important sur ce qui amène à “utiliser” l’autre dans son propre travail. Le risque serait, si l’on est pas vigilant, d’utiliser ce fameux copier coller de la référence de la source sans se préoccuper de ce à quoi elle renvoie réellement, ou d’extraire sans discernement des passages et de citer la source sans respecter le contexte d’élaboration de ce passage.

Mise à jour, 19 juin 2008 | Même les scientifiques, pourtant parmi les plus scolarisés, s’adonnent au plagiat et à la tricherie. Une enquête publiée dans la revue Nature révèle en effet que près d’un chercheur sur dix a été témoin de gestes condamnables de la part d’un confrère (Cyberpresse : Plagiat, falsification de données : les scientifiques trichent aussi).

Mise à jour, 06 septembre 2008 | Patrick Flouriot cite ce billet et apporte sa propre réflexion, plus nuancée que la mienne (Enfants 2.0 : Encouragez vos enfants au copier-coller).

Mise à jour, 23 mars 2009 | Selon un expert sur le problème du plagiat à en éducation, la principale cause du phénomène ne serait pas le désir de tricher, mais plutôt la méconnaissance de ce qu’est le plagiat (EurekAlert! : Confusion, not cheating, major factor in plagiarism among some students).

Mise à jour, 11 avril 2009 | Claireandrée Chauchy signe dans Le Devoir une série d’articles sur le plagiat scolaire, principalement au collégial. Malheureusement, les idées exprimées reflètent une conception traditionnelle du phénomène, sans égard à la notion d’œuvre dérivé :

Mise à jour, 18 juin 2010 | Dans deux excellents billets, Russell A. Hunt, professeur d’anglais à l’Université St-Thomas, se porte à la défense du plagiat :

Les quatre raisons évoquées dans ce deuxième article sont les suivantes :

    1. L’environnement autour de la rhétorique institutionnelle est déstabilisé par le plagiat, ce qui est une bonne chose.
    2. Les structures institutionnelles se rapportant à l’évaluation et à la certification sont attaquées par le plagiat, ce qui est aussi une bonne chose.
    3. Le modèle de connaissance généralement accepté par les étudiants et les professeurs, soit la présomption que la connaissance est un cumul d’information et que les habiletés sont des facultés isolées et asociales, est assailli par le phénomène du plagiat, ce qui est souhaitable.
    4. Les forces ci-dessus obligent à amener les élèves à apprendre comment fonctionne réellement la dynamique intellectuelle de la recherche et de l’université.

Mise à jour, 24 octobre 2010 | Il est rafraîchissant de voir des professeurs d’université porter un regard anticonformiste sur le copier-coller. C’est le cas dans d’un article de Nicole Boubée de l’Université de Toulouse (@Sic : Le rôle des copiés-collés dans l’activité de recherche d’information des élèves du secondaire; PDF) dont le résumé vaut d’être cité : « La pratique du copier-coller dans les activités de recherche d’information d’élèves du secondaire reste généralement étudiée à partir des thèmes de la prise de notes ou du plagiat. Nous l’abordons différemment en questionnant son rôle dans le processus informationnel. A partir d’observations directes et d’entretiens d’autoconfrontation croisée auprès de collégiens et de lycéens, nous décrivons les caractéristiques formelles et conceptuelles de cette collecte d’extraits de documents primaires ainsi que les fonctions attribuées aux copiés-collés par les jeunes chercheurs d’information. Le processus de recherche d’information est scandé par les collectes. L’élaboration du document de collecte présente des traits communs, empilement et mise en page différée. Le contenu de ce document est régulièrement consulté dans le cours de l’activité. Après un copié-collé, les requêtes peuvent contenir un nouveau concept. Les élèves fournissent une dizaine de motifs explicitant leurs copiés-collés. Ceux-ci serviraient à définir le besoin d’information et à contrôler l’activité. Il conviendrait de ne pas les interdire lors des activités informationnelles. »


(Image thématique : Copy No. 76, 2000, par Eric Saak)


Par ricochet :
Responsabilité éthique collective
Étude : les garçons plus sujets au plagiat
Creative Commons pour contrer le plagiat à l’école
Le plagiat : quand l’école ne fait pas son boulot
Le commerce des travaux universitaires
Des élèves contestent un contrôle anti-plagiat obligatoire
Éthique, TIC et tricherie

Le sexe dans les jeux vidéo

GroszJohnSexMurderer.jpgLe sexe sans péché c’est comme un oeuf sans sel.
(Carlos Fuentes)

Par une curieuse coïncidence, le même jour où le Conseil du statut de la femme dénonçait l’hypersexualisation des jeunes (La Presse : L’hypersexualisation des médias: lourde de conséquences; correctif du CSF), je découvrais cette vidéo, réalisée par Daniel Floyd à partir du livre Sex in Video Games de Brenda Brathwaite, sur l’exploitation du sexe dans les jeux vidéo (Open Thinking & Digital Pedagogy : Video Games & Sex). Ce n’est pas tant le caractère sexuel du contenu qui m’étonne comme la démonstration, une fois de plus, de notre ignorance du monde des jeunes.

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Les filles en renfort du monde

HomerApplePicking.jpgOn aime les filles pour ce qu’elles sont, et les fils pour ce qu’ils promettent d’être. (Johann Wolfgang von Goethe)

Priver un enfant d’une éducation, c’est l’handicaper pour la vie, un crime qui, dans plusieurs pays, cible particulièrement les filles. En agissant de la sorte, non seulement l’humanité paupérise son intelligence collective, mais elle précipite son sort en cultivant la pauvreté. Du coup, les filles constituent 70 % des enfants qui ne vont pas à l’école (source; PDF). Girl Effect nous apprend également que « quand une fille d’un pays en voie de développement reçoit sept années d’éducation ou plus, elle se marie quatre ans plus tard et a 2 enfants de moins. » De plus, « quand les filles et les femmes ont un revenu, elles en réinvestissent 90 % dans leur famille, comparativement à seulement 30 à 40 % pour les hommes. »

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20 raisons d'aimer les listes

CampbellHerCheckList.jpgJe ne connais pas d’humiliations qui résistent à un nom sur une liste de best-sellers. (Bernard Pivot)

Moi aussi je raffole des listes. J’en ai même produit plusieurs dans mon blogue, trop sans doute. Comme les cartes heuristiques, que je préfère néanmoins pour leur aspect visuel et les liens qu’elles définissent, les listes sont un formidable mémento. Je m’y retrouve beaucoup dans l’énumération des raisons d’aimer les listes suggérée par Mitch Ditkoff (The Heart of Innovation : The Top 16 Reasons Why Human Beings Love Lists), particulièrement les # 2, 6, 7, 8 et 10. Par ailleurs, je trouve qu’elles nous défient à y ajouter des items. Comme quelqu’un qu’on a tagué, je succombe à la tentation et j’ajoute quelques raisons de mon cru.

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Les jeux vidéo au service de l'intelligence artificielle

RidhaArtificialFeeling.jpgL’intelligence artificielle se définit comme le contraire de la bêtise naturelle. (Woody Allen)

L’idée est brillante… analyser l’interaction des participants à des jeux vidéo dans un site afin de faire progresser l’intelligence artificielle. Non pas que l’intelligence soit le mieux représentée par le jeu vidéo, mais je suis fascinée par le potentiel de l’activité collective au profit de la science. Le School of Computer Science de l’Université Carnegie Mellon vient de lancer Gwap, un site de jeux vidéo conçus pour « améliorer la recherche de sons et d’images, apprendre aux ordinateurs à voir, et parfaire l’intelligence artificielle » (ReadWriteWeb : You Play a Game, Computers Get Smarter, AI Starts to Work).

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