Archives de l'auteur : François Guité

Affranchir les écoles

VegaIndependence452.jpgL’économie était censée nous affranchir de la nécessité. Qui nous affranchira de l’économie? (Pascal Bruckner)

L’efficacité ou la vision de certains directeurs d’école que j’ai la joie de connaître nourrit encore l’espoir fragile que j’ai pour un système d’éducation. Car l’enseignement ne suffit plus dans un monde complexe et aux ressources diversifiées. La cohérence des apprentissages nécessite un consensus dont la réalisation exige un soutien direct à la fois aux élèves et aux professeurs. D’où l’importance d’habiliter le cercle immédiat des éducateurs qui gravitent au service des élèves. Par conséquent, j’applaudis les propositions (PDF) de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE) pour rapprocher le pouvoir décisionnel des élèves.

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L'éducation aux réseaux sociaux

WedelNetwork12.jpgL’homme est un animal social. (Aristote)

L’université a vu le jour à une époque où le progrès se mesurait en siècles. Malgré tout, elle s’adapte assez bien à l’accélération de l’évolution. La recherche et la concentration de cerveaux entraînent forcément le changement. Néanmoins, elle se réfugie derrière une structure qui a le grand mérite de préserver de hauts standards de qualité et d’éthique. La nécessité de son rôle lui confère une place de choix, mais non plus prédominante, dans le creuset grandissant d’Internet. J’ai d’ailleurs abandonné le navire parce qu’il ralentissait mes transports.

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L'organisation du travail scolaire

GorkyOrganization.jpgLa science est du savoir organisé. (Herbert Spencer)

Tout enseignant est vite saisi des différences d’apprentissage entre les garçons et les filles. Dans notre quête de solutions pour aider les garçons, un soutien à l’organisation du travail peut porter fruit (New York Times : Giving Disorganized Boys the Tools for Success). Je crois cependant qu’il faut éviter d’imposer un moyen aux élèves. Quoiqu’un agenda constitue un formidable moyen d’organiser son travail, il ne convient pas à tout le monde. Ne confondons pas moyen et finalité, en l’occurrence la planification du temps et le respect des échéances. Pour ma part, il y a belle lurette que je n’utilise plus d’agenda papier, trop statique dans une perspective de méthode.

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Quand l'expertise freine l'innovation

RockwellExpertSalesman.jpgL’expert est celui qui en sait de plus en plus sur de moins en moins. (Nicholas Butler)

Je suis de près les efforts pour libérer les écoles du joug du ministère et des commissions scolaires. Dans les prochains jours, la conférence de presse de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE) retiendra particulièrement mon attention, elle qui a déjà réclamé plus d’autonomie de gestion. Mario couvrira d’ailleurs l’événement (Mario tout de go : Ramener le centre de décision à l’école); je suis impatient de lire son point de vue.

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Les cellulaires pour apprendre

WaldeToyCellphone.jpgLa résignation à l’emmerdement est un des premiers acquis de l’éducation.
(Edgar Morin)

Pour la plupart des enseignants québécois, les cellulaires équivalent au dérangement des sonneries et à la crainte de se retrouver sur YouTube. C’est signe d’une conception linéaire et directive de l’enseignement. Mais hormis les applications pédagogiques des technologies de poche, dont on ne fait qu’entrevoir les possibilités, il y a urgence d’éduquer les jeunes à un usage responsable et civique de ces ogives à longue portée qu’ils brandissent un peu inconsciemment. En outre, l’école n’a-t-elle pas avantage à apprivoiser les technologies qui font déborder l’apprentissage hors de ses murs?

Wesley Fryer a raison : c’est en prenant des décisions que les élèves apprennent à prendre de bonnes décisions, et c’est en participant qu’ils apprennent le mieux (Moving at the Speed of Creativity : Opening minds about cell phones for learning).

Je n’avais pas encore rassemblé dans un seul billet l’information se rapportant à l’utilisation des cellulaires à des fins d’apprentissage, comme je l’ai fait pour l’iPod. Je comble donc cette lacune à l’aide du petit répertoire qui suit.


Web 2.0 :

Blogues et wikis :

Articles :

Vidéos :

Mise à jour, 10 avril 2009 | Un article de Cathy Grimes (WKTR News : Cell phones get top marks in class) fait cette intéressante énumération des fonctions d’un cellulaire qui peuvent servir à des fins d’apprentissage dans la classe :

    • appareil photo
    • enregistrement audio
    • enregistrement vidéo
    • calculette
    • calendrier
    • messagerie instantanée

Ces outils peuvent servir à :

    • alimenter un blogue scolaire
    • assembler un album
    • créer des reportages multimédia
    • répondre à des questionnaires
    • vérifier la compréhension en lecture
    • résoudre des problèmes mathématiques
    • mener des expériences
    • trouver de l’information et des références.


(Image thématique : L.C./enactments, “toy-cellphone”, Vienna, par Martin Walde)


Par ricochet :
L’inévitabilité des cellulaires à l’école
Les cellulaires au service de l’école
M-learning
Spotcodes : info via cellulaire
Des cellulaires que seuls les ados entendent
La vidéo par le cellulaire, et la négligence des écoles
Le prochain grand courant: le MoSoSo
Le mariage iPhone-Google
Applications mathématiques pour cellulaires à l’école
Les NTIC en éducation : une illusion

L'éducation dans un contexte mondial

KouryWorld8.jpgFranchir la porte, c’est tout un monde, mais, en fait, il suffit de faire un pas. (Jean Anouilh)

Michael Moore d’abord, puis Al Gore, ont éveillé les communicateurs à l’efficacité du documentaire quand il est apprêté à la sauce hollywoodienne. L’éducation étant un enjeu économique trop important, je ne m’étonne pas de voir surgir un documentaire sur la menace des systèmes scolaires chinois et indiens à l’hégémonie américaine (U.S. News : Comparing American Students With Those in China and India). Malgré la simplicité de réduire l’éducation à une durée ou à des connaissances, le documentaire a le mérite de souligner les effets de la mondialisation sur l’éducation et l’avenir des jeunes.

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Le début de la fin pour l'école

SignorelliApocalypse.jpgTrop de morceaux de musique finissent trop longtemps après la fin. (Igor Stravinsky)

La nostalgie est l’expression d’un romantisme lavé des mauvais souvenirs. Dans le débat qui secoue l’éducation au Québec, il est amusant de voir le mouvement d’opposition à la réforme, pourtant fondé par des éducateurs qui font grand étalage de recherches, accepter gaiement des adhérents dont les arguments reposent sur le bon vieux temps de leurs études jésuitiques. L’ironie des privilèges de classe sociale ne semble guère les effleurer. Il suffit que des politiciens s’en mêlent pour que cela oscille entre le vaudeville (Blogue du RAEQ : Sainte trinité, le retour! Ordre, autorité et discipline…) et le surréalisme.

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L'incohérence du P.E.I.

ChevalNatureAbsurdity.jpgIl y a deux sortes d’abus : ceux qui naissent de la logique d’un régime, et ceux qui naissent de son incohérence. (Gilbert Cesbron)

Je sors d’une présentation pénible pendant laquelle la direction de l’école avait la tâche ingrate d’exposer à l’ensemble des enseignants une ébauche de la maquette des cours pour l’année prochaine. Avec l’arrivée du prétendu renouveau pédagogique, les changements affectent principalement le 4e secondaire. Les ukases du ministère ne laissent malheureusement que très peu de marge de manoeuvre à la direction. Par conséquent, nous avons assisté aux récriminations usuelles des corps disciplinaires qui revendiquent chacun plus de temps d’enseignement. Sauf au P.E.I., où tout est prédéterminé.

Quelques observations d’abord sur les revendications des professeurs, dans l’ensemble légitimes. Le système ne sait plus comment composer avec l’explosion des connaissances, des savoirs, des disciplines et des compétences. Tout ce beau monde continue de se disputer 36 blocs de cours, étalés sur 9 jours, dans un cadre immuable. Devant si peu d’élasticité, la chaudière commence à surchauffer. Sans compter que des disciplines comme l’éducation physique maintiennent leur frugalité de 2 périodes par cycle de neuf jours au moment où les besoins n’ont jamais été aussi criants.

Le problème de l’exiguïté de la maquette tient largement à la vieille compartimentation disciplinaire. Or, il n’y a plus assez de blocs pour l’ensemble de la matière. La seule solution est d’abandonner l’inflexibilité des solides pour la fluidité de l’interdisciplinarité et de l’individualisation. La beauté des fluides est dans leur liberté de forme et leur mixtion. La maquette est un casse-tête administratif en grande partie parce que l’on reste coincé dans de vieilles pratiques. Poursuivant sur l’analogie des blocs disciplinaires, l’expression anglaise think outside the box n’a jamais été plus appropriée.

Je suis sidéré que l’on fasse si peu de cas des élèves dans l’élaboration de la grille des cours. Il faut bien une logique d’administrateur plutôt que d’éducateur pour justifier l’absence de choix en fonction de la majorité. Les nouvelles technologies, pourtant, pourraient assouplir un cadre de fonctionnement en fonction des besoins des élèves, plutôt que d’obliger ceux-ci à se mouler à la rigidité du cadre organisationnel.

Le problème est encore plus grand au Programme d’éducation internationale, alors que tous les cours ont déjà été arrêtés de la première à la cinquième année. Pour mousser ce qui appert de plus en plus comme un programme élitiste, on a déjà décidé, dans l’éventualité d’un choix et sans égard pour la spécificité de l’élève, du cours le plus difficile, notamment en anglais et en mathématiques. Comme le dénonçait une enseignante, la vocation humanisante du P.E.I. est abandonnée aux impératifs des sciences et de la technologie, à la compétition et à l’égocentrisme. L’humanisation cède le pas à l’aliénation.

L’incohérence du P.E.I. se manifeste plus particulièrement dans la négation de ses fondements. La philosophie du P.E.I. repose sur la primauté d’apprendre à apprendre. Mais comment, d’une part, justifier l’admission à un programme qui repose sur la nature de l’apprentissage à une élite intellectuelle? Pis encore, comment valoriser la notion d’apprendre à apprendre dans un programme où tout le parcours est réglé d’avance? Est-ce que le choix de cours n’est pas intrinsèquement relié à la notion d’apprendre à apprendre? Je signale, au passage, que l’autonomie, définie comme la « capacité de se prendre en charge, d’effectuer des choix et d’assumer la responsabilité de ses actions », constitue l’une des cinq valeurs fondamentales du projet éducatif (PDF) de l’école. Comme quoi les grandes idées ne sont que poudre aux yeux.

Un directeur adjoint s’est rabattu à plusieurs reprises sur les exigences de la SÉBIQ. C’est là, il me semble, que le bat blesse : l’autorité décisionnelle est reléguée à un organisme extérieur. Nous avons la bureaucratie facile au Québec, comme ailleurs. Mais dans le cas présent, il faut rapatrier le leadership à proximité des élèves.


(Image thématique : The Nature of Absurdity, par Michael Cheval)


Par ricochet :
Des écoles abandonnent le P.E.I. : je suis d’accord

Les vidéoclips s'amènent sur Wikipedia

FrayerManVideoMonitor.jpgLes encyclopédies vivantes n’ont pas de table des matières. (Louis-Philippe Robidoux)

L’explosion de la vidéo internet témoigne non seulement de son utilité, mais également de l’aisance avec laquelle on manipule aujourd’hui cette technologie. La vidéo est la photographie du XXIe siècle; plus précisément, elle ajoute une nouvelle dimension à l’image, de façon à ce que l’un ET l’autre répondent à nos besoins de visualisation. Afin de profiter de ce filon, Wikipedia examine la possibilité d’ajouter la vidéo à ses articles (NewTeeVee : Wikipedia to Get Its Video On; source : Stephen Downes). La célèbre encyclopédie expérimente avec la technologie Kaltura qui permettrait aux usagers de modifier le contenu des vidéoclips, dans l’esprit des wikis.

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Visible Body : l'anatomie humaine en 3D

AniaBody.jpgQue ton corps ne soit pas la première fosse de ton squelette. (Jean Giraudoux)

Avec le temps, la curiosité s’émousse à tout ce qui défile à l’écran. Heureusement, la créativité ne connaît pas de limites. Depuis quelque temps, les nouvelles technologies et la créativité vivent en communion, tant de corps que d’esprit. À première vue, ça me semblait trop beau pour être vrai, mais Visible Body présente effectivement, moyennement une inscription gratuite, de superbes présentations 3D de l’anatomie du corps humain. Le site offre des fonctions interactives et des modèles détaillés de plus de 1 700 parties de l’anatomie. Ah, si seulement les mathématiques étaient aussi transparentes!

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