Archives de l'auteur : François Guité

Les facteurs de l'avenir de l'éducation

AlonsoAgentSmith.jpgVivre c’est changer. Le changement est l’âme des choses. (Gustave Le Bon)

La KnowledgeWorks Foundation a conçu une fameuse synthèse interactive des forces qui façonneront l’avenir de l’éducation. Le Map of Future Forces Affecting Education repose sur six agents de changement et cinq aires d’impact, parmi lesquels sont disséminés une quarantaine de tendances, cinq points chauds et cinq dilemmes. Naviguez plus facilement sur la carte à l’aide de l’option compass view (à gauche) et cliquez sur les éléments pour en savoir davantage. (Source : Weblogg-ed)

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Des chercheurs questionnent l'utilité de l'école

GleasonEmulsiveValue.jpgLes diplômes représentent un obstacle à la liberté de l’éducation. (Ivan Illich)

Certaines idées prennent du temps à prendre racine, car elles tombent en sol aride. Déjà, au siècle des Lumières, Jean-Jacques Rousseau ramenait l’éducation à des considérations plus naturelles. Plus près de nous, et en réaction au conformisme, des pédagogues tels que Paulo Freire, Ivan Illich, Seymour Papert et John Holt tentent de ramener la finalité de l’éducation à l’individu plutôt que le soi-disant bien collectif. Récemment, les nouvelles technologies de la communication ont bouleversé le rapport de l’homme à l’information sans que, curieusement, les systèmes d’éducation modifient leurs pratiques.

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Diaporamas 2.0

DawsonPresentation.jpgUn tableau ne vit que par celui qui le regarde.
(Pablo Picasso)

Si le Web 2.0 ne lève pas, c’est en partie parce que nous valorisons la propriété avant le partage. Pour plusieurs, la communication est un exercice directionnel plutôt que rayonnant. Les blogueurs l’ont compris. Lors de notre première assemblée générale, la directrice de mon école a résumé dans un PowerPoint la mission, les valeurs, les priorités et les objectifs pour l’année qui s’amorce. C’est le genre d’information auquel on doit se référer et que les parents seraient ravis de consulter s’il était offert sur la Web. Et pourtant, je pari que le diaporama ne verra plus jamais le jour.

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Problèmes vestimentaires : après les filles, les garçons

HerreraShockingPink.jpgL’indécent n’est pas le nu mais le troussé. (Denis Diderot)

L’habillement des jeunes est devenu un sujet récurrent du début de l’année scolaire. Dans la mire des éducateurs, on trouvait principalement les filles, affichant leurs poitrines débordantes ou leurs reins dénudés. Cette année, semble-t-il, le haut se couvre, tandis que les jambes s’exposent. Ailleurs, cependant, les garçons aussi commencent à se montrer provocants. Comme le phénomène est américain, jeune et excessif, il risque de se propager comme une traînée de poudre.

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iPhones déverrouillés offerts au Canada

BurtynskyChinaRecycling.jpgLe courrier, c’est un coup de téléphone qui part à pied. (Jean-Marie Gourio)

Je brûle d’envie de mettre la main sur un iPhone. L’idée d’avoir le monde dans ma poche est irrésistible. À défaut de bourlinguer sur les mers, on se fait aventurier de salon. Mais à 3000 $, c’est excessif. Pour 2 900 $ US, PureMobile offre aux Canadiens un iPhone déverrouillé tout à fait compatible avec le réseau sans-fil Rogers (MacNN : Canadian reseller to hawk unlocked iPhones).

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Visualisation et pensée

HaoVisualAcuity.jpgVoir est un acte : l’oeil voit comme la main prend.
(Paul Nougé)

De tous les sens, la vue règne. Dans un texte, par exemple, le regard se porte d’abord sur les images. Et dans une conférence, même un mauvais PowerPoint capte mon attention avant le discours. L’éducation ne peut négliger pareille évidence. Ainsi, la visualisation suscite une analyse différente du texte ou du discours, plus descriptifs. Plutôt que de favoriser l’un aux dépens de l’autre, on gagnera à les associer afin d’enrichir l’expérience d’apprentissage; au besoin, on les séparera en fonction du but poursuivi.

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7 stratégies de PLE pour la formation professionnelle

GoodnoughDevelopment.jpgCréer, c’est ainsi donner une forme à son destin. (Albert Camus)

Je suis toujours éberlué quand les experts de la réforme forment les éducateurs en les maintenant captifs de leurs discours. Il en va de la formation professionnelle comme du reste : le déversement de connaissances s’avère stérile. Le perfectionnement passe lui aussi par la réflexion, l’analyse, la personnalisation des stratégies d’appropriation et l’objectivation. Mon expérience fait en sorte que je crois beaucoup aux PLE (personal learning environment) où chacun fait l’exercice métacognitif d’analyser ce qui contribue personnellement à ses apprentissages.

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Nationaliser Internet

LanskoyVentConvoyeur.jpgLe doute est l’ennemi des grandes entreprises. (Napoléon Bonaparte)

Je désenchante de Vidéotron depuis quelque temps. D’abord, mon service Internet souffre régulièrement d’interruptions de service qui me font grimper dans les rideaux. Et puis, il y a cette décision récente d’imposer une limite de téléchargement aux abonnés du service illimité (Le Devoir : Recours collectif contre Vidéotron) pour laquelle Guillaume Boudreau a conçu un Dashboard widget (Mac) qui permet aux abonnés de garder un oeil sur le cumul des téléchargements. Quant à Bell, un ami est au désespoir, lui qui n’a d’autre choix en raison de sa situation géographique.

Un service aussi important que les communications Internet ne peut pas dépendre uniquement de l’entreprise privée, surtout des gloutons comme Québecor et Bell. Les autoroutes de l’information ne sont pas moins nécessaires que le réseau routier. Le jour où les premières seront plus vitales que le transport automobile n’est pas si loin. Il aura fallu des visionnaires tels que René Lévesque et Jean Lesage pour nationaliser le secteur électrique en créant Hydro-Québec.

Il ne s’agit pas de faire d’Internet une vache à lait au même titre que l’hydro-électricité. Il s’avère vital, toutefois, d’assurer l’essor de la province en maintenant un réseau de communications à la fine pointe de la technologie. Dans un contexte de compétitivité mondiale, c’est sans doute le meilleur moyen de passer à une économie de la créativité. Des infrastructures ultramodernes attireraient les investissements dans un secteur de pointe et étendraient aux régions les parcs technologiques principalement concentrés dans les milieux urbains, une façon de parer à l’exode rural.

Confier à l’État le mandat du service Internet déblayerait les principaux obstacles aux zones wi-fi. La première province à se doter d’un réseau wi-fi constituerait non seulement un atout économique, mais aurait un impact certain sur l’émergence de cités éducatives.

Le service sera gratuit, du moins pour les individus, au même titre que l’éducation. L’apprentissage ne se limite plus à l’école, mais est l’affaire d’une vie. La formation continue s’avère désormais un projet de société. L’État encouragera le source libre afin de favoriser l’accès aux technologies de l’information pour les moins fortunés. Un ordinateur sans fioritures, après tout, ne coûte guère plus qu’un poste de télévision.

Le gouvernement verra également à la protection de l’identité et des données personnelles en ligne. Les droits des internautes seront enchâssés dans la Charte des droits et libertés de la personne et protégés par la loi, du moins pour ce qui est des fournisseurs de service établis dans la province. Le monde a besoin d’un lieu sûr où les internautes peuvent conserver leurs données personnelles en toute sécurité. Avec un peu de discernement, le Québec pourrait devenir la Suisse des banques de données virtuelles.

Pareille politique devra nécessairement être jumelée à une véritable intégration des nouvelles technologies en éducation. Je ne parle pas ici de cours explicites aux TIC, mais d’une utilisation sensée et méthodique à des fins d’efficacité, de la même façon dont on doit s’interroger sur la valeur du crayon et du papier sans préjugé favorable.

Une éducation sensée à l’utilisation des nouvelles technologies ne bénéficierait pas seulement ce secteur de l’industrie. En plus de contribuer à la formation citoyenne et continue, elle stimulera tous les secteurs qui exploitent les nouvelles technologies, de l’agriculture à la voirie. Pour de réels projets collectifs, il faut des moyens de communication interactifs. L’hydro-électricité, c’est bien; l’énergie humaine, c’est mieux.

Mise à jour, 29 août 2007 | Un ajout a été fait au paragraphe 6, relativement à l’idée d’innover dans la protection des données virtuelles.

Mise à jour, 2 octobre 2007 | Dans le même ordre d’idée, Gilberto Gil, le ministre brésilien de la culture, plaide pour la gratuité de la société numérique afin de permettre aux plus démunis l’accès à l’information qui pourrait leur permettre de sortir de leur misère (CNet : Brazil’s minister of culture calls for free digital society).

Mise à jour, 24 juillet 2008 | Tiens, Stephen Downes me fait connaître un autre blogueur, Alex Reid, qui croit qu’Internet devrait être nationalisé (Digital Digs : Should the web be nationalized?). Ça m’encourage.

Mise à jour, 18 janvier 2009 | Dans un commentaire sur Twitter, Sylvain Bérubé a raison de souligner que la valeur d’Internet dépasse le coût de la bande passante. Le connectivisme est riche d’une valeur collective immensurable.

Mise à jour, 10 avril 2009 | À défaut de nationaliser les services internet, Stephen Downes enjoint le gouvernement de développer les infrastructures qui les supportent, d’autant plus que le Canada commence à tirer de l’arrière sur ce plan. (Stephen’s Web : What Does Broadband Mean?)

Mise à jour, 13 avril 2009 | Un article du New York Times (Should Online Scofflaws Be Denied Web Access?) fait le point sur les positions prises par diverses instances gouvernementales en reconnaissance de l’accès à internet en tant que droit. Or, si internet est un droit, peut-on en laisser la gestion des infrastructures au privé?

Mise à jour, 18 avril 2009 | Stephen Downes souligne à juste titre que les grandes compagnies ont un intérêt commercial à limiter la bande passante de ses abonnés afin de ne pas cannibaliser un autre service (Stephen’s Web : Will Bandwith Caps Be the Next Battle for Network Neutrality) :

Rogers currently has a bandwidth cap that does not impact me, but if I were to start streaming movies it might. So this is a concern to me, especially as Rogers has a vested interest in keeping me watching television (just as Bell, Telus and Aliant have a vested interest in keeping people making long distance phone calls). I have to agree with Bill St. Arnaud: « Internet connection advancement in the U.S. and Canada has been purely an interest of the corporations that provide them and not about serving the consumer– you–and the advancement of technology in America in general. »

Mise à jour, 16 mai 2009 | En réaction au retard grandissant que le pays accuse en matière d’infrastructures Internet (Le Devoir : La fracture numérique), un groupe de pression s’est formé dans Facebook pour aiguillonner le gouvernement (Le Devoir : Faire d’Internet un service essentiel). Je ne pense pas que Jean Charest ait ni la vision, ni les couilles pour aller jusqu’à nationaliser les infrastructures de la province. Par conséquent, l’idée de laisser la porte entrouverte à une collaboration avec le secteur privé s’avère une stratégie intéressante pour que l’idée obtienne audience au cabinet des ministres, mais je demeure persuadé que les enjeux sont trop importants pour dépendre des velléités des investissements privés.

Mise à jour, 01 juillet 2009 | Dans un texte d’opinion publié dans le quotidien The Star (Connecting Canada to the digital world), Michael Geist, professeur de droit à l’Université d’Ottawa et détenteur de la Chaire de recherche canadienne des lois Internet et du commerce en ligne, fait plusieurs recommandations pour une politique nationale des nouveaux moyens de communication. Quoiqu’il ne va pas aussi loin que de proposer une nationalisation des principales infrastructures, les recommandations de Geist s’inscriraient très bien dans une telle politique, entre autres pour ajouter au sérieux de l’entreprise.

Mise à jour, 01 juillet 2009 | Le Canada devrait prendre exemple sur la Grande-Bretagne. Dans un geste inusité, le premier ministre du Royaume-Uni, Gordon Brown, a publié un texte d’opinion dans le Times (The internet is as vital as water and gas) dans lequel il défend le virage technologique dans lequel son gouvernement s’apprête à engager le pays. Malheureusement, Stephen Harper n’a ni cette clairvoyance, ni ce leadership.

Mise à jour, 08 février 2010 | Le CRTC entend mener des audiences à l’automne pour examiner la possibilité d’obliger les fournisseurs de service Internet à desservir les zones rurales (Globe and Mail : CRTC may require Internet providers to improve rural access). Or la question de l’exode rural est un sujet trop important pour dépendre de la profitabilité des services privés. Les services internet sont non seulement un facteur pour rompre l’isolement que les jeunes ressentent en région, mais sont indispensables à l’essor économique local.

Mise à jour, 07 mars 2010 | Selon un sondage de la BBC, près de 80 % de la population mondiale voit en Internet un droit fondamental (BBC : Internet access is ‘a fundamental right’). Puisqu’un droit est largement une question de consensus social, il est effectivement permis de constituer en droit l’accès à Internet. Or, on reconnaît à l’État un rôle dans la gestion des droits fondamentaux et, par conséquent, la légitimité d’intervenir dans la gestion de ce droit.


(Image thématique : Le Vent convoyeur, par André Lanskoy)


Par ricochet :
Société éducative
L’impact éducatif d’une ville sans fil
Les TIC : un indicateur de réussite scolaire
Le passage à une économie de la créativité
La neutralité d’Internet menacée
Un pays entier couvert en wi-fi
Le Web est maintenant le média no. 1
Pourquoi le Web change tout
Le Canada, un pays de médiocrité (Conference Board)
La créativité et apprendre à apprendre

Vers l'éducation 2.0

WhiteLabSchool.jpgN’est pas conformiste qui veut. Il faut passer par l’éducation. (Michel Brie)

L’apprentissage est un phénomène naturel. Il ne connaît pas de frontières, contrairement aux systèmes d’éducation qui imposent des contraintes à l’enseignement. D’où l’attrait des réseaux qui se créent pour tâcher de faire avancer la cause de l’éducation dans ce qu’elle a de plus pur. Le RAEQ en est un bon exemple, quoique limité au Québec. Par ailleurs, plusieurs éducateurs déplorent le peu de cas que l’on fait des nouvelles technologies dans les écoles. Maintenant que les liens commencent à se tisser, le moment semble propice à une action plus concrète.

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Un ado pénètre un filtre du gouvernement

GarciaWall.jpgC’est au pied du mur que l’on voit le mieux le mur. (Jean-Marie Bigard)

Ceci est trop désopilant pour périr dans un quotidien : il n’aura fallu que 30 minutes à un adolescent de 16 ans pour contourner un coupe-feu qui a coûté la jolie somme de 84 millions de dollars au gouvernement australien (Herald Sun : Porn filters no barrier for net users; source : Stephen Downes). Piqué au vif, les autorités ont installé un autre filtre que l’adolescent a percé en 40 minutes. De toute évidence, ce jeune a une tête sur les épaules. En plus d’être futé, il montre une meilleure compréhension du problème que les technocrates :

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