Archives de l'auteur : François Guité

Bourses d'études pour blogueurs

En admettant que les blogues contribuent aux apprentissages et témoignent d’un engagement social, l’idée d’aider financièrement des étudiants blogueurs mérite d’être soulignée. Scholarships Around the US, une fondation crée par Daniel Kovach, vient de décerner ses premières bourses d’études à trois blogueurs : Stephen Yellin (Drew University), Paul Stamatiou (Georgia Tech) et Shelly Batts (University of Michigan). Non content d’offrir des bourses annuelles, le site offre un salaire mensuel de 1000 $ à un étudiant qui accepterait de bloguer en permanence.

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Prochaine cible de la vidéo : la politique

Le Web a débridé les attaques politiques. Sans la retenue éditoriale des médias de masse, biaisés certes, les couteaux volent bas (Time : Fighting Dirty on the Net). Après les blogues, voici que les partis se tournent vers YouTube. Une parodie ridiculisant Madeleine Albright, jugée trop crue pour la télévision, s’est aussitôt retrouvée sur internet. Mais il n’y a pas que les partis politiques pour brandir des vidéos. Des étudiants californiens, mécontents des politiques du gouverneur Schwarzenegger, ont lancé un concours de vidéos pour le dénigrer : Flunk Arnold (Time : Arnold Gets Flunked).

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L'école du samedi

En ouvrant ses portes le samedi, une école découvre que les élèves y viennent de leur propre chef (BBC : Hands up for Saturday school). Ils s’affairent à jardiner, à participer à des activités sportives ou parascolaires, ou à profiter des ordinateurs. Les jeunes savent faire de formidables choses quand ils sont libérés du carcan des programmes officiels. En trois ans, cette école d’un milieu défavorisé a vu le taux de réussite aux examens standardisés passer de 4 à 30 %. Bel exemple de l’école mis au service de la communauté, considérant qu’elle veut aussi offrir des services aux parents et aux grands-parents. En y pensant bien, il est illogique pour une société d’investir des sommes considérables dans des écoles, pour ensuite les fermer à la population après les heures de classe. Surtout dans les milieux où les ressources éducatives sont peu abondantes.

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Les médias et l'image des jeunes

L’Infobourg souligne fort pertinemment, ressources à l’appui, que c’est bientôt la semaine de l’éducation aux médias. Il serait plus juste de parler de sensibilisation à l’éducation aux médias, car celle-ci ne saurait se réduire à une semaine d’activités. Quoique toutes ces journées, semaines et mois thématiques finissent par m’abrutir, je leur reconnais néanmoins le mérite d’attirer les projecteurs sur des sujets importants. Le battage médiatique est tel aujourd’hui, et l’information à ce point dénaturée, que l’éducation doit s’en mêler. Tout autant, sinon plus, que certaines disciplines scolaires. La revue Vie pédagogique y consacre d’ailleurs tout un dossier.

En plus de l’importance de développer le jugement critique, il est crucial que les jeunes soient conscients des miroirs aux alouettes, eux qui sont de plus en plus la cible des vendeurs du temple. Je m’inquiète particulièrement de l’impact des images artificielles sur les jeunes, eux dont l’adolescence est marquée par le développement de l’image du moi. Par exemple, bien malin celui qui devinera que les deux images ci-après représentent la même personne.

DoveEvolution.jpg

Deux ressources ont récemment retenu mon attention pour sensibiliser les jeunes à l’irréalité des images publicitaires. Les deux exemples ont vivement impressionné mes élèves, à un âge où ils sont à la fois impressionnables et crédules. D’abord, la vidéo ci-dessous, réalisée par Dove, qui illustre magnifiquement la transformation d’un visage soumis aux mains expertes de maquilleurs, coiffeurs et infographistes (Weblogg-ed : Beauty and Literacy). Ensuite, les photos retouchées de Glenn Feron (remerciements à Didier Destatte).

Il n’y a rien comme l’image pour capter l’attention des jeunes. Les spécialistes de la publicité l’ont depuis longtemps compris. Il est étonnant, par ailleurs, que les enseignants tardent à utiliser le subterfuge. Les deux photos avant et après ci-dessus constituent un bon point de départ pour discuter de l’usage artificiel de la beauté dans les médias. On pourra, par exemple, ne montrer que la première photo et demander si la jeune fille correspond à leurs standards de beauté. Pourquoi ? Quels sont leurs critères de beauté ? Est-il possible de les définir ? Il s’agit ensuite de recommencer l’exercice en montrant la deuxième image. Quelle fille est la plus belle ? Pourquoi ? Enfin, on fera jouer la vidéo de façon à les laisser sous le choc. Il ne faut surtout pas oublier de leur faire voir que la dernière image n’est qu’une illusion. (Voir aussi CNet : Pictures that lie).

Mise à jour, 30 mars 2007 | Gabrielle me fait découvrir cette autre vidéo, admirablement réalisée, qui traite du même sujet, mais avec plus de créativité artistique. Un chef-d’oeuvre du court métrage.

Mise à jour, 24 avril 2007 | Cette autre vidéo, quoique plus longue (34 min.), pourra également être utile pour traiter du sujet de l’exploitation de la femme dans les médias.


Par ricochet :
De l’importance de la beauté
Le mensonge par l’image
Les enfants pensent en images, les profs en mots
D’éducation et de vidéo

Les médias et la beauté (PédagoTIC)

Des élèves contestent un contrôle anti-plagiat obligatoire

Les élèves de l’école secondaire McLean, en Virginie, s’élèvent contre une décision de l’administration les enjoignant de soumettre tous leurs travaux écrits à Turnitin, un service en ligne de détection de plagiat (eSchool News : Round 1 in web-plagiarism fight to students). Turnitin est un service payant qui compare les écrits à une vaste base de données de plus de 22 millions de travaux d’élèves, en plus des archives électroniques de nombreux médias. Par la même occasion, la compagnie gobe les travaux qu’elle ajoute à sa base de données, s’appropriant le travail des élèves à des fins commerciales. En plus de défendre leurs droits à la propriété intellectuelle, les élèves déplorent la perte de leur présomption d’innocence et qu’ils soient soumis aux mesures de contrôle d’emblée. Ironiquement, la mission de l’école est « de diplômer des citoyens éduqués et responsables. »

Il y a de plus en plus de méfiance à l’endroit des compagnies qui amassent d’énormes quantités de données électroniques aux dépens des individus. Avec raison. Les enjeux sont considérables, notamment au regard de la protection de l’identité. Voir à ce sujet :

• ZDNet : L’indispensable gestion de la réputation numérique
• First Monday : In Google we trust: Information integrity in the digital age
• New York Times : Hiding in Plain Sight, Google Seeks More Power
• New York Times : Your Life as an Open Book; Privacy vs. Viewing the Internet User as a Commodity
• National Post : Bad google: What do people find when they Google you?
• UneasySilence : Google = NSA 2.0?

Il ne s’agit pas de sombrer dans la paranoïa, mais bien de demeurer vigilant. Par contre, les administrateurs scolaires, dans leur myopie technologique, ne devraient pas amplifier le problème. Ni dilapider les maigres ressources budgétaires.

Mise à jour, 21 avril 2009 | Il en aura fallu du temps pour rendre une décision, mais une cour d’appel fédérale déboute les élèves (The Chronicle of Higher Education : Students Lose, Fair Use Wins in Suit Targeting Anti-Plagiarism Tool).


Par ricochet :
Étude : les garçons plus sujets au plagiat
Les blogues et le plagiat
Creative Commons pour contrer le plagiat à l’école
Le plagiat : quand l’école ne fait pas son boulot
Identité et vie privée
Les services en ligne et l’exploitation des données

La musique plutôt que la baguette

Quand un enseignant du primaire ou du secondaire entre dans la classe, le maintien de la discipline n’est jamais très loin de sa pensée. Dans bien des cas, elle subordonne la pédagogie, occupant la plus grande partie de la gestion de classe. Aussi, il est étonnant de constater à quel point les cours universitaires négligent cet aspect de la formation professionnelle. C’était le cas à mon époque, et ce l’est encore aujourd’hui, à en juger par mes stagiaires. La coercition nous vient instinctivement à l’idée. Mais en lieu de la baguette, on a avantage à faire preuve d’esprit ou de subterfuges pour gagner les élèves à notre cause. Deux articles ont récemment attiré mon attention sur un livre intitulé 101 Essential Lists on Managing Behaviour in the Early Years : Bad behaviour shown red card (BBC), et Play Mozart to tackle poor behaviour, teachers urged (The Guardian). Dans ce dernier article, les auteurs suggèrent de faire joueur de la musique pour agir sur les comportements.

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La valeur monétaire d'un diplôme universitaire

Quelle est la valeur d’un diplôme universitaire ? On ne saurait réduire la formation universitaire uniquement à des considérations monétaires. Par exemple, certaines études ont démontré qu’un diplôme universitaire avait une incidence positive sur la longévité (environ 5 ans). Tout de même, le salaire n’est pas négligeable. Selon le U.S. Census Bureau, un diplôme universitaire rapporte en moyenne 23 000 $ (USD) de plus que des études secondaires (RTF). Cela équivaut aux estimations faites pour le Canada.

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Les filles se croient-elles moins intelligentes?

Ce peut-il que les jeunes adolescentes ont l’impression d’être moins intelligentes que les garçons ? Après tout, 15 ans est un âge où les filles sont tiraillées par les hormones sexuelles et très préoccupées de leur réseau social, peut-être plus que l’école. Après tout ce qu’on entend sur la supériorité des jeunes filles à l’école, d’ailleurs confirmée par les résultats scolaires, et après avoir longtemps observé leur avantage marqué sur le plan de la maturité physique au début de l’adolescence, un événement récent m’a laissé songeur. J’en suis venu à me demander si les jeunes filles, en dépit de résultats scolaires supérieurs, ne se percevaient pas comme moins intelligentes que les garçons.

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Les jeunes et la caféine

Les jeunes commencent à découvrir les propriétés énergisantes de la caféine, que ce soit en ingérant des boissons énergisantes, du café, ou même des boissons gazeuses. Le désir de vouloir faire comme les adultes est irrésistible ; à moins que ce ne soit le besoin de stimulants pour composer avec les exigences d’une société obsédée par la productivité. Mais l’ignorance peut s’avérer néfaste, comme en fait foi « un nombre surprenant d’appels à un centre anti-poison provenant de jeunes qui se sont rendus malades en absorbant trop de caféine, notamment à cause [des boissons énergisantes] » (Cyberpresse : Les boissons énergisantes, une nouvelle forme de drogue?). La France a d’ailleurs interdit la vente de Red Bull.

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Pas de liberté d'expression pour les profs américains

Plus tôt cette année, une juge américaine a statué que les professeurs n’ont pas droit à la liberté d’expression en classe (Global Research : Judge Rules Teachers Have No Free Speech Rights in Class ; merci à Gabrielle pour le tuyau). L’histoire remonte à janvier 2003, juste avant le début de la guerre en Iraq, alors qu’une enseignante de l’Indiana a dit à ses élèves du primaire qu’elle croyait que l’on devait chercher des solutions pacifiques avant de déclarer la guerre. Devant l’agressivité de certains parents, Deborah Mayer a été licenciée. En appui au jugement de la cour, la National School Board Association a émis un amicus curiae (PDF) voulant que les professeurs s’en tiennent uniquement au programme de formation et évitent d’exprimer une opinion personnelle. Pourtant, la Cour Suprême des États-Unis a maintes fois affirmé que la protection des libertés constitutionnelles, dont la liberté d’expression, n’est nulle part plus importante que dans les écoles.

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