La lecture bombarde le cerveau

La lecture, à n’en pas douter, est une activité complexe du cerveau. Chaque mot appelle un concept mémorisé ou, sinon, déclenche un raisonnement inductif. La succession des mots nécessite une construction de sens. Et c’est sans compter sur les errances de la réflexion ou de l’imagination. Une étude (PDF) révèle comment un mot à caractère sensoriel peut activer plusieurs régions du cerveau (Eide Neurolearning Blog : What Reading Really Does for the Brain). L’image ci-dessous montre l’effet sur le cerveau à la lecture du mot « cannelle ».

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Une autre étude met en garde contre le multitasking

Une nouvelle étude dénonce les effets du multitasking sur les apprentissages, principalement au regard de la mémorisation (EurekAlert! : Multi-tasking adversely affects brain’s learning, UCLA psychologists report ; eSchool News : Study: Multitasking hinders learning). Le multitasking fait désormais partie de nos vies ; c’est en quelque sorte la rançon de l’évolution technologique. Les adultes n’y échappent pas davantage que les jeunes. Dans ces circonstances, les enseignants n’ont guère d’autre choix que de montrer aux élèves comment composer avec plusieurs tâches de façon efficace, mais surtout à quel moment il faut éviter le multitasking pour se concentrer sur une seule tâche.

Il sera intéressant, par ailleurs, de voir comment la plasticité cérébrale s’adaptera au multitasking chez les jeunes qui sont nés avec les nouvelles technologies de la communication.


Par ricochet :
Cerveau multifonctionnel
Multitasking, mémoire et déficit d’attention
La musique et le multitasking

Étude : l’art favorise l’apprentissage


L’art subit le même sort à l’école que dans notre société éconocentrique, une activité marginale comme une sortie au théâtre un vendredi soir ou une visite au musée un dimanche pluvieux. Dans notre course éperdue à la performance et la productivité, avivée par la mondialisation, les programmes succombent à l’utilitarisme. Du coup, les arts sont abolis, ou relégués au rang des disciplines marginales. Pourtant, la pensée artistique est l’une des plus élevées, une expression idiosyncrasique, le fruit de la créativité et de la pensée synthétique, qui célèbre le rapport de l’individu à l’essence des choses, un contrepoids quasi nécessaire à la superficialité des disciplines utilitaires.

On ne sera pas surpris d’apprendre que les arts plastiques favorisent l’apprentissage dans les autres disciplines scolaires (New York Times : Guggenheim Study Suggests Arts Education Benefits Literacy Skills). Une conférence (PDF) et un séminaire organisés par le musée Guggenheim font le point sur une étude parrainée par le musée et selon laquelle les élèves qui ont participé à un programme de sensibilisation à l’art réussissent mieux que les autres élèves dans six catégories de litératie et de pensée critique. Curieusement, par ailleurs, les résultats aux examens d’anglais (English Language Arts) ne témoignent d’aucune différence significative.


Par ricochet :
L’art, matière première
Le musée global
De l’importance de la beauté
Le passage à une économie de la créativité
La créativité et l’enseignement

La technologie du livre à la portée des élèves

Les outils numériques servant à la réalisation des livres sont maintenant accessibles aux écrivains en herbes. Il serait négligent des écoles de ne pas en faire usage, considérant l’emphase mise sur l’écriture. Le gain motivationnel est immense entre écrire un texte jeté dans le puits du bureau professoral et un livre qu’on montre fièrement à son entourage et qu’on conserve précieusement dans sa bibliothèque. L’attention portée à la grammaire et à l’orthographe, sans compter le style, sera certes plus vive. Qui sait ? cela pourra décider quelques retardataires à se doter d’une bibliothèque.

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Effets d'une communauté éducative sur l'enseignant

La linéarité des méthodes pédagogiques traditionnelles constitue un handicap tant pour le professeur que les élèves. L’enseignement gagne à préconiser l’osmose plutôt que l’unidirectionnalité. À moins que le professeur n’ait plus rien à apprendre. Konrad Glogowski, dont le sous-titre du blogue (teaching.blogging.learing) en dit long, fait une excellente analyse de l’impact des blogues sur sa pratique professionnelle (Blog of Proximal Development : Unending conversation). Glowkowski, qui a recours aux blogues pour établir une communauté d’écriture avec ses élèves, identifie six transformations radicales dans sa pratique, résumées dans le schéma ci-dessous (cliquez sur l’image pour un agradissement).

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La créativité et l'apprentissage continu

Une autre indication que les esprits ne se développent pas tous pareillement : certains génies se manifestent précocement, tandis que d’autres atteignent leur apex après un long parcours. Certaines virtuosités ont l’éclat d’un feu d’artifice, alors que d’autres s’érigent lentement en bûchers. Fasciné par la créativité des grands esprits, David Galenson a découvert deux types de génie : les conceptualistes, dont l’oeuvre semble le fruit d’une intelligence hâtive, à l’instar de Mozart, et les expérimentalistes, dont le génie éclot plus tard, comme Cézanne (Wired : What Kind of Genius Are You?). Le tableau ci-dessous illustre la divergence des deux formes de génie.

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Conférence de Ken Robinson sur la créativité

L’éducation doit maintenir une harmonie entre les besoins de l’individu et de la société. Depuis le début de l’ère industrielle, le déséquilibre s’est amplifié au profit du progrès économique. D’où l’ascension des mathématiques, des sciences pures et de la litératie au sommet des programmes de formation, les sciences humaines étant reléguées au second plan, tandis que les arts languissent dans le caveau. L’humanisme a cédé le pas à la productivité. Pareille discordance contribue au sentiment qu’ont les élèves que l’école les met aux travaux forcés. Hormis le fait que cette voie est en train d’anéantir la planète, je m’attriste du façonnement obligé (pour ne pas dire conditionnement) des élèves. Aussi, ce fut un baume d’écouter la conférence vidéo de Ken Robinson, auteur de Out of Our Minds: Learning to Be Creative, sur l’importance d’un système d’éducation qui cultive la créativité plutôt que de l’étouffer.

La conférence de Robinson est empreinte d’humour et s’avère fort instructive sur l’art de parler en public. Pour ceux que le sujet intéresse, vous ne regretterez pas la lecture de Orbiting the Giant Hairball, de Gordon MacKenzie. Si l’homme a réussi à aller sur la lune (n’était-elle pas plus magique avant qu’on n’y mette le pied ?), assurément on peut rétablir l’équilibre entre les besoins de tous.

Mise à jour, 02 mai 2009 | Le Globe and Mail nous offre deux vidéoclips d’un discours de Ken Robinson donné à Toronto à l’occasion d’une levée de fonds pour venir en aide à la Coalition pour l’éducation en musique au Canada (GlobeCampus : Exclusive video: Sir Ken Robinson in Canada). Toujours aussi savoureux!


Par ricochet :
Les 6 mythes de la créativité
Vivement la créativité !
La créativité et l’enseignement

Les effets de l'alcool sur le cerveau des jeunes

Les drogues et l’hypersexualisation dans les écoles ont grandement banalisé le problème de consommation d’alcool chez les jeunes. À la lumière de récentes études, sans doute devrait-on ramener le sujet à l’avant-scène. Une étude publiée dans la revue Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine (Age at Drinking Onset and Alcohol Dependence) indique que 47 % des jeunes qui commencent à boire avant l’âge de 14 ans deviennent alcooliques à un moment de leur vie, comparé à seulement 9 % de ceux qui attendent d’avoir 21 ans (New York Times : The Grim Neurology of Teenage Drinking). L’article du New York Times fait d’ailleurs un excellent bilan des dernières recherches sur les effets de l’alcool sur le cerveau des adolescents.

Voici d’autres faits saillants :

    • L’excès périodique d’alcool (binge drinking) par des animaux de laboratoire endommage les cellules du cerveau antérieur et de l’hippocampe, ce dernier étant fortement associé à la mémoire.

    • Les adolescents alcooliques obtiennent de piètres résultats dans des tests de mémoire verbale et non verbale, de concentration et d’habiletés spatiales comme celles nécessaires à la lecture d’une carte géographique ou l’assemblage d’un meuble.

    • Chez les rats, une seule dose d’alcool nuit temporairement la création de nouveaux neurones à partir de cellules souches progéniteures qui semblent jouer un rôle dans le développement du cerveau.

Quoique les études semblent démontrer que les adolescents retrouvent leur capacité intellectuelle après le sevrage de l’alcool, il reste que l’alcool handicape le cerveau pendant une période cruciale à l’apprentissage. Dans ce cas-ci, une once de prévention vaut mieux qu’une livre de remèdes.


Par ricochet :
Des ados plus sages? (L’Infobourg)

Le bullying par les enseignants

Est-il possible que tant d’enseignants harcèlent des élèves ? La revue The International Journal of Social Psychiatry a publié une enquête selon laquelle près de la moitié des enseignants du primaire admettent avoir harcelé des élèves (Menninger : Nearly half of elementary school teachers admit to bullying). Malheureusement, l’article ne définit pas bullying. Mais peu importe la définition qu’on y prête, l’intimidation délibérée des élèves constitue un problème auquel il faut apporter des solutions. Si les adultes souffrent du harcèlement, imaginez les répercussions sur un enfant. Sans absoudre ce genre de comportement, et aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’en demeure pas moins que les enseignants sont mal préparés pour composer avec les élèves turbulents.

Teachers need methods and help with disciplining children. The tragedy is that school districts rarely give teachers any help with discipline. They learn it by the seat of their pants.

À mon avis, les enseignants, dans la plupart des cas, usent d’intimidation en désespoir de cause plutôt que par malveillance. Quoi qu’il en soit, le problème ne se résorbera pas de lui-même, surtout quand on sait que les enseignants ont la perception que les élèves sont de plus en plus difficiles à diriger.

Mise à jour, 3 juillet 2006 | J’ai obtenu une copie imprimée de l’étude de la part de Menninger. Le questionnaire soumis aux enseignants définit un bullying teacher comme suit : A teacher who uses his/her power to punish, manipulate or disparage a student beyond what would be a reasonable disciplinary procedure.


Par ricochet :
Étude sur les causes de l’intimidation
Les cicatrices de l’intimidation

Les garçons moins patients que les filles

Une étude (Patience among children ; PDF) réalisée par deux chercheurs de la Case Western Reserve University révèle que la patience chez les enfants augmente avec l’âge et que les filles sont plus patientes que les garçons (Eide Neurolearning Blog : “Normal” Differences in Patience). Fernette et Brock Eide ne manquent pas d’ajouter que l’impatience peut avoir une incidence sur le déficit d’attention. On peut se demander, par ailleurs, si cette différence entre garçons et filles ne constitue pas un facteur de plus pour expliquer les déboires des garçons à l’école. Après tout, il faut une sacrée dose de patience pour attendre qu’un enseignant finisse de discourir et passer à l’action.

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