Le facteur ‘cool

Je sens les jeunes de plus en plus absents de l’école. L’ubiquité des médias a bouleversé leurs relations aux objets et aux personnes, et par conséquent à l’école. Leurs attitudes s’en trouvent métamorphosées. Ce fossé qui les sépare de l’école m’inquiète. Une vague de fond semble emporter la jeunesse, à tout le moins celle qui se la coule douce. En réaction, je seconde la National Union Teachers (Angleterre) qui dénonce une culture qui valorise le détachement (BBC : Teachers decry ‘culture of cool’ et Parents’ views on ‘cool culture’). Une société devrait s’inquiéter quand l’école est rabaissée. Encore davantage quand il n’est pas ‘cool’ de travailler fort. Mais il n’y a pas que le facteur ‘cool’ qui perturbe les jeunes adolescents.

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Virage dans l'éducation aux TIC

J’évoquais récemment le risque de confier des données personnelles à des services en ligne comme ceux offerts par Google ou Yahoo! Cette question prend encore plus d’importance au regard de l’éducation des jeunes, eux qui auront à composer avec les nouvelles technologies leur vie durant. (Quelle étrange pensée que de savoir que les prochaines générations ne connaîtront jamais un monde exempt de surveillance électronique et de traitement informatique de l’identité ; du coup, je chéris mes souvenirs d’une enfance pure.) L’éducation aux nouvelles technologies doit virer de cap : il ne s’agit plus seulement d’enseigner aux jeunes l’utilisation technique de l’ordinateur et de ses applications, mais également les coulisses du monde virtuel.

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Faut-il révéler aux élèves le secret du café ?

Le mathématicien Paul Erdos disait à la blague que ceux de son espèce étaient « des machines à transformer le café en théorèmes ». Considérant l’importance démesurée que le système scolaire met dans la performance aux examens, je suis tenté de révéler aux élèves les secrets du café. Car de nombreuses études démontrent que le café augmente la capacité du cerveau, notamment la mémoire à court terme (Time : Measuring IQ Points by the Cupful). Or, il s’agit de la faculté à laquelle font appel la plupart des examens traditionnels.

Je m’attends à être lapidé, car plusieurs objecteront avec véhémence qu’il est insensé de droguer les jeunes pour réussir à l’école. Ce qui n’empêche pas l’école de les abrutir de toutes sortes de niaiseries. Mais trêve d’ironie.

Il ne s’agit pas de transformer les jeunes en buveurs de café invétérés, mais seulement de leur apprendre à utiliser intelligemment, et occasionnellement, un moyen de mieux réussir aux examens. Car à défaut de bien l’apprendre à l’école, ils finiront bien par l’apprendre ailleurs, à tort et à travers, puis d’en abuser, comme cette élève de 4e secondaire que je vois monter à bord de l’autobus tous les matins, tenant un thermos de café. Déjà, des élèves de 2e secondaire m’ont avoué en connaître l’efficacité.

L’âge est assurément un facteur important. Il serait tout à fait contre-indiqué de faire cette éducation au primaire. Il faut voir aussi ce qu’en disent la médecine et la science. Pour l’instant, la recherche médicale est plutôt positive.

More recent research has not only refuted most of those claims but also come up with some significant benefits. Caffeine appears to have some protective effect against liver damage, Parkinson’s disease, diabetes, Alzheimer’s, gallstones, depression and maybe even some forms of cancer. The only proven medical downside appears to be a temporary elevation in blood pressure, which is a problem only if you already suffer from hypertension. Some studies have also suggested a higher risk of miscarriage in pregnant women and of benign breast cysts, but those results are highly controversial.

Caffeine’s boosting your brainpower has been proved beyond any reasonable doubt. [...] If you’re well rested, [caffeine] tends to improve rudimentary brain functions, like keeping your attention focused on boring, repetitive tasks for long periods. « It also tends to improve mood, [...] and makes people feel more energetic, generally better overall. » Observes Dr. Peter Martin, professor of psychiatry and pharmacology and director of the Addiction Center at Vanderbilt University: « Attention and mood are both elements of how we focus our intellectual resources on a problem at hand. »

Voilà certainement une question qu’il serait intéressant de débattre ailleurs que dans une blogue, en sirotant un bon café.

Mise à jour, 13 février 2008 | Developing Intelligence publie un excellent article de Chris Chatham sur les effets de la caféine sur le cerveau : Caffeine: A User’s Guide to Getting Optimally Wired.

Mise à jour, 24 juillet 2010 | Un article de Helping Psychology (Effects of Caffeine on Student Test Scores) fait le point sur les études portant sur les effets de la caféine sur les résultats aux examens. Il appert que la caféine, notamment celle contenue dans les boissons énergisantes, améliore les résultats des étudiants qui ont l’habitude d’en consommer.


Par ricochet :
Le stress des examens
Le stress occulte la mémoire
Au diable les examens !

Baromètre des professions : les profs ont la cote

Les enseignants demeurent au 5e rang des professions en qui la population a le plus confiance (Globe and Mail : Who do you trust?). La firme Léger Marketing a rendu public le sondage annuel du Baromètre des professions (PDF), dans lequel les enseignants s’attirent la confiance de 88 % de la population à travers le pays, après les pompiers, les infirmiers/infirmières, les fermiers et les médecins (voir le tableau ci-dessous). La cote des enseignants est encore plus élevée au Québec, avec un taux de confiance de 91 %, malgré qu’elle ait perdu 2 points depuis l’année dernière (résultat sans doute du récent conflit de travail).

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Participation des élèves dans le choix des enseignants

Voici une idée originale : des élèves d’une école de Londres participent activement à la sélection des nouveaux enseignants (BBC : School where pupils select staff). Et ce n’est pas tout. Des élèves triés sur le volet ont le mandat de faire des recommandations aux enseignants sur les façons dont les cours et la discipline peuvent être améliorés. L’expérience est d’autant plus intéressante qu’elle se fait dans une école qui dessert un milieu défavorisé. Inutile de préciser que les élèves apprécient qu’on leur donne une voix dans la gestion de l’école.

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Des écoles abandonnent le P.E.I. : je suis d'accord

L’engouement pour le Programme d’éducation internationale au Québec s’est propagé comme une traînée de poudre. À tel point que les écoles se sont regroupées en société. Le P.E.I. offre une solution de rechange crédible à l’uniformité du programme de formation dispensé dans les écoles publiques. Il représente une telle menace que plusieurs écoles privées ont adhéré au mouvement. Quoique le P.E.I. s’avère toujours un programme de formation efficace, sa spécificité est grandement amoindrie par le nouveau Programme de formation de l’école québécoise (P.F.E.Q.). J’ai appris qu’un district scolaire américain avait décidé de se retirer de l’Organisation du baccalauréat international (The Post-Gazette : Upper St. Clair school board kills International Baccalaureate program et Forum: Why we voted against the International Baccalaureate program). Après avoir enseigné au P.E.I. pendant 15 ans, je suis ravi de cette décision.

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Enseignants punis pour avoir défendu la paix

Quelle lâcheté incroyable que celle de ces institutions scolaires qui abandonnent, voire qui punissent, les enseignants qui osent défendre la paix ou discuter de la guerre en Irak en classe (The Raw Story : Educators face blowback for protesting Iraq war in schools). Et cela, d’un pays qui se targue d’être le défenseur de la liberté d’expression et qui ne manque pas une occasion de dénoncer la répression de la liberté de presse chez ses compétiteurs (voir la caricature ci-dessous). Que d’hypocrisie ! Qu’un parent fasse valoir son point de vue, je veux bien. C’est son droit. Mais que les autorités sanctionnent une position ultra, c’est fléchir devant le monstre.

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Quand l'école prive les jeunes de sommeil

L’insomnie est à la hausse. Il y a quelques mois, Statistiques Canada rapportait que chez les 15 ans et plus, 1 Canadien sur 7 souffre d’insomnie. La plupart des experts accusent nos trains de vie effrénés (New York Times : Record Sales of Sleeping Pills Are Causing Worries). Et n’allons pas croire que les jeunes sont épargnés. Mary Carskadon, professeure de psychiatrie à l’Université Brown et directrice de recherche sur le sommeil, est catégorique : la majorité des adolescents nord-américains manquent carrément de sommeil (PBS : Inside the Teenage Brain — Interview with Mary Carskadon).

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Bulletins scolaires : chiffres, lettres ou descriptions ?

Quand le ministre de l’Éducation lui-même ne comprend pas un bulletin scolaire, c’est qu’il y a définitivement un problème (La Presse : Vers un retour aux chiffres ou aux lettres ?). Le bulletin représente d’abord et avant tout une communication aux parents ; or, le moyen fait défaut si le message ne passe pas. Les réactions des lecteurs non-enseignants, au bas de l’article de La Presse, sont d’ailleurs éloquentes à ce sujet. On doit faire mieux. Mais avant d’opiner sur la question, il importe de mettre l’évaluation en perspective.

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Techniques de mémorisation

Si on doit faire apprendre des choses par coeur aux élèves (et ce n’est jamais de gaieté de coeur qu’ils le font), aussi bien leur enseigner des procédés mnémoniques. L’effet est peut-être de courte durée, mais cela peut servir au moment des examens. MindTools offre une série d’une quinzaine d’articles sur les diverses techniques et méthodes de mémorisation en fonction du sujet à apprendre. Quoique ces méthodes ne conviennent pas à tout le monde, je crois que les stratégies suggérées pour optimiser la mémorisation, présentées en introduction, sont autant de conseils pédagogiques que l’enseignant devrait exploiter, car ils servent à capter l’attention des élèves et à marquer l’esprit.

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