Apologie de l'incertitude
Suis-je seul à déplorer le tarissement de l’inattendu ? L’État, la science et les médias ont réduit le quotidien à une enfilade d’événements prédéterminés ou anticipés. N’est-ce pas assez que le sort nous ait imposé une nature, une race, une langue, une généalogie et un lopin de Terre ? Faut-il, de surcroît, que les étapes de la vie soient tracées tel un dessein dont il suffit de relier les points ? L’école, avec ses programmes arrêtés, représente certainement le triomphe de ce déterminisme, comme un tableau de chasse. Cette quête d’efficacité sociale lamine les sensations, au point où la joie se travestit en émerveillement. …