Avec toutes ces histoires de de fusillades qui se répètent, tel un mauvais rêve, et qui s’ajoutent aux cas de violence et d’intimidation (bullying) dont sont victimes les jeunes, doit-on s’étonner que des élèves trouvent refuge dans le e-learning ? Quoi qu’il en soit, l’article de la BBC (Virtual school beats real thing’) porte à réflexion.
Entre 1999 et 2003, les universités canadiennes ont haussé de 84 % leurs revenus provenant de la recherche (Globe and Mail : Capitalizing on the eureka moments). L’article du Globe and Mail résume bien les efforts faits par les universités pour tirer profit de toute la recherche qu’on y fait. Les chiffres proviennent d’un rapport (PDF) de plus de 80 pages publié par l’Association des universités et collèges du Canada. Cette progression fait suite aux investissements récents des gouvernements pour encourager la recherche et le développement, puisque le Canada tire de l’arrière par rapport à plusieurs autres pays industrialisés. Cela dit, je devine que la publication de ce rapport est faite dans un but intéressé.
Y a-t-il une façon plus pertinente de faire l’éducation aux médias que de transformer les jeunes en reporters ? Surtout quand les conseils proviennent des journalistes eux-mêmes. School Report est une merveilleuse initiative de la BBC, en plusieurs leçons, pour éduquer les jeunes à la rédaction de la nouvelle. Bel exemple d’apprentissage authentique. Ça me rappelle Les petits carnetiers du Devoir, l’excellent projet de Mario au moment où il était directeur de l’Institut St-Joseph.
Par ricochet :
Un petit carnetier chez CIBL (Mario tout de go)
Pour les progressistes, le changement évolue toujours trop lentement. À tel point que certains, plus impatients ou plus extrémistes, préconisent une révolution la rupture radicale avec le modèle courant plutôt que l’évolution ou le changement naturel. Dans un milieu aussi empreint de tradition que l’éducation, les progressistes ont longtemps rongé leur frein. En attendant leur chance, ils débattaient allègrement des avantages de l’évolution ou de la révolution. Du coup, les échanges que j’ai eus avec Michel Desbiens ont bien aiguisé ma pensée. Par conséquent, je n’ai pas pu résister à la tentation de raviver le sujet, ne serait-ce qu’un instant, en lisant ALT-C 2006 Transforming Learning: Evolution or Revolution, un billet de Christopher Sessums.
Une fois de plus, je tire mon chapeau à Apple. Avec la nouvelle version de Mac OS X (10.4.8), la roulette de la souris ou le trackpad permet d’agrandir l’écran à volonté quand on garde la touche contrôle enfoncée. Relâchez la touche contrôle, et voyez l’image du bureau se déplacer intuitivement lorsque vous bougez le curseur, histoire d’atteindre facilement les extrémités de l’écran (Daring Fireball : New in 10.4.8: Zoom Using Scroll Wheel). Les préférences système offrent des réglages en option. J’en ris tout seul, tellement c’est brillant. Très utile pour les présentations sur grand écran. Je brûle de m’en servir, lundi, quand nous allons discuter de l’actualité en classe en naviguant sur internet.
Par ricochet :
Les outils éducatifs de Leopard
Soufflé du travail d’une élève
La bêtise humaine ne devrait pas atteindre l’école, encore moins gagner la direction. Une professeure d’art du Texas a été suspendue après une sortie avec ses élèves de 5e année au musée d’art de Dallas, pendant laquelle ceux-ci ont aperçus quelques tableaux et statues de nus (New York Times : Museum Field Trip Deemed Too Revealing). Il ne suffit pas que la sortie ait été approuvée par la direction et que les 89 élèves soient accompagnés de 4 autres professeurs, 12 parents, et un guide du musée, lequel musée offre des ressources éducationnelles. Aussi aberrant que cela puisse paraître, la directrice de l’école (dont la devise est « Ne soyez jamais rien de moins que tout ce que vous pouvez être ») et les autorités du disctrict scolaire, plutôt que de prendre sa défense, continuent de s’acharner sur une enseignante de 51 ans, pourtant fort appréciée, après la plainte d’un seul parent. Pauvres béotiens qui exposent leur stupidité afin de couvrir la vérité.
Je suis fasciné par l’ingéniosité des gens à trouver une solution internet aux problèmes de la vie moderne, eux-mêmes exaspérés par les nouvelles technologies de l’information. Cercle vicieux, ou cercle vertueux ? Daily Lit ne vaut certainement pas un livre papier, mais à défaut de pouvoir en jouir (ou parce que le manque de temps nous décourage à la vue de l’épaisseur d’un livre), le site offre la possibilité de recevoir des oeuvres littéraires du domaine public par courrier électronique, en pièces détachées. À sa convenance, soit tous les jours, en semaine seulement, ou trois fois la semaine, l’abonné recevra gratuitement quelques pages du livre qu’il aura choisi. Un sacrilège, sans doute, pour plusieurs ; mais c’est mieux que de ne rien lire du tout.
Par ricochet :
Visite virtuelle de grands livres
Pochol ! (Jobineries)
Plusieurs professeurs comptent sur la participation des parents pour aider les enfants à faire les devoirs. Je suis d’ailleurs de ceux qui réclament une plus grande collaboration entre l’école et les parents. Mais cette avenue est semée d’embûches. En réponse au billet dans lequel je dénonce le recours systématique aux devoirs, Christian Jacomino faisait pertinemment remarquer que les parents n’ont pas l’expertise pédagogique pour faciliter l’acquisition des savoirs, alors que Luc Papineau, avec tout autant de finesse, relevait l’incohérence de l’aide des parents dans un contexte de réforme qui les déboussole d’emblée. Dans une perspective d’optimisation des apprentissages, la question de l’aide parentale aux devoirs, qui s’inscrit dans l’optique plus large du soutien scolaire, mérite une attention particulière (dans la mesure où les devoirs sont justifiés).
Le modèle actuel de l’université remonte à une époque où elle était l’apanage de l’élite. Maintenant que l’école est obligatoire pour tous, l’université ne répond pas aux besoins de tous les étudiants, surtout dans un monde en proie à la complexification. Pour plusieurs, les meilleurs onguents se retrouvent dans les petits pots ou, comme disent les Anglais, small is beautiful. Ils sont attirés par les collèges (établissements d’enseignement supérieur) qui offrent une variété de programmes plus orientés sur la pratique. Au Québec, ce sont les CEGEPs qui assument ce rôle. Le Globe and Mail présente une série d’articles intéressants sur la réalité grandissante des collèges dans la Canada anglais.
Les gouvernements, tant sur le plan local que national, opèrent en fonction d’intérêts restreints. C’est nécessaire. Mais à une époque de mondialisation et de problèmes planétaires, leurs actions s’en trouvent handicapée. Les Nations Unies sont éclopées par les structures politiques et les joutes diplomatiques. Il faut responsabiliser le citoyen, notamment en lui donnant une voix dans le processus de décision. Le maillage internet lui en donne l’occasion, et souvent par des moyens forts étonnants avec une dose d’originalité et d’optimisme.
