Les réseaux sociaux, les ados et les infos perso

JaxonMySpace.jpgLe réseau est notre Sécurité sociale. (Thierry Crouzet)

Il aura fallu une solution Web 1.0 pour finalement saisir une direction d’école de la hargne que les élèves éprouvent pour un Programme d’éducation internationale (Le Soleil : Cinq élèves suspendus). Mal leur en prit, puisque l’auteur du site a été expulsé. Si les jeunes étaient restés dans le Web 2.0, ils auraient probablement continué impunément. Car la majorité des adolescents gèrent leurs informations personnelles et compromettantes loin du regard des étrangers, des parents et des autres adultes (dont les éducateurs). C’est ce que révèle une nouvelle étude (PDF) Pew Internet, Teens, Privacy and Online Social Networks: How teens manage their online identities and personal information in the age of MySpace. Et qui diable sait tout ce qu’on doit y dire sur le personnel des écoles?

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Pourquoi les TIC dans les écoles

KleeComposition.jpgIl me semble beaucoup plus difficile d’être un moderne que d’être un ancien. (Joseph Joubert)

Décidément, la vidéo est le nouveau pamphlet. Plusieurs appels ont déjà circulé sur le Net pour promouvoir l’usage des nouvelles technologies en éducation. Cette autre vidéo, magistralement réalisée par Darren Draper, a le mérite de présenter des références (The Cool Cat Teacher Blog : Pay Attention: The Must Watch Web2 Video by Darren Draper). J’ai l’impression que ce moyen de persuasion diffusé sur la toile ne fait que prêcher aux convertis. La même chose, sans doute, peut être dite des blogues; il faut cependant accepter que les changements se font parfois au rythme de l’érosion.

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10 différences entre le cerveau et l'ordinateur

HeadGearHighbridge.jpgLes ordinateurs sont inutiles. Ils ne savent que donner des réponses.
(Pablo Picasso)

Les exploits des ordinateurs nous émerveillent au point d’oublier qu’ils sont le produit du cerveau humain. On perd de vue qu’il s’agit de phénomènes isolés, et non l’oeuvre d’une même machine. Histoire de remettre les pendules à l’heure, Chris Chatham, un doctorant en neurosciences, décrit dix différences fondamentales entre le cerveau et un ordinateur (source : Cognitive Daily). Sans nier les avantages des ordinateurs (précision d’exécution, infatigabilité, etc.), il importe de reconnaître ce qui nous distingue. Sans doute faut-il aussi passer l’information aux élèves afin d’éviter un possible sentiment d’infériorité par rapport à la machine, surtout chez ceux qui grandissent entourés d’ordinateurs.

Il faut lire les explications de Chatham pour bien saisir toutes les subtilités qui distinguent la pensée des opérations numériques. Néanmoins, j’offre une brève traduction pour les lecteurs francophones, mais aussi au bénéfice des élèves (du moins les plus âgés).

1. Le cerveau est analogique; l’ordinateur est numérique. Les neurones ont la capacité d’émettre des signaux dans une grande variété de modalités, contrairement à la transmission binaire (“1” et “0”).

2. Le cerveau utilise une mémoire activant des liens conceptuels. L’ordinateur, par contraste, utilise une mémoire fondée sur l’activation de bytes.

3. Le cerveau est un instrument qui opère massivement en parallèle; l’ordinateur est modulaire et sériel. Les opérations cérébrales ne sont généralement pas concentrées dans une seule partie.

4. La vitesse de traitement dans le cerveau n’est pas fixe; il n’y a pas d’horloge système. Plusieurs variables déterminent la vitesse avec laquelle le cerveau traite les signaux.

5. La mémoire de travail n’est pas comme la mémoire vive. Entre autres, la mémoire de travail ne comprend que des “pointeurs” vers la mémoire à long terme, contrairement à la mémoire vive qui utilise des données analogues.

6. Aucune distinction matériel/logiciel ne s’applique au cerveau ou à l’esprit. La pensée émerge directement du cerveau et toute modification de l’esprit entraîne un changement au niveau du cerveau.

7. Les synapses sont beaucoup plus complexes que des gâchettes électroniques. Le courant électrochimique le long des neurones permet des modulations de transmission, de même que des variables de transmission dans le vide synaptique.

8. Contrairement aux ordinateurs, le traitement et la mémoire s’opèrent dans les mêmes composantes du cerveau. L’ordinateur stocke l’information dans une mémoire, mais la traite dans une autre composante appelée “processeur”.

9. Le cerveau est un organe autorégulateur. La plasticité neuronale n’a pas son pareil dans un ordinateur.

10. Le cerveau est doté d’un corps. La complémentarité du corps accroît de façon substantielle l’efficacité du cerveau.

Bonus. Le cerveau est beaucoup plus considérable que tout ordinateur (présentement). Les combinaisons d’interaction neuronale dépassent le nombre de calculs linéaires qu’un ordinateur peut réaliser.


(Image thématique : Silhouette of Head with Gears for a Brain, par Highbridge)


Par ricochet :
Cerveau multifonctionnel
Imitation neuronale
Jeff Hawkins et l’intelligence artificielle
Connecter l’ordinateur au cerveau
La lecture bombarde le cerveau
La plasticité du cerveau
Les effets de l’exercice sur le cerveau

Le Web des cons : insultes et menaces de mort

HundertwasserSocialism.jpgToutes les violences ont un lendemain. (Victor Hugo)

L’anonymat est le courage des lâches. Non pas cet anonymat qui protège des bien-pensants et des malfaiteurs, mais celui de la vermine qui dissémine les insultes comme des chiures partout où elle passe. Alec Couros s’inquiétait récemment du phénomène, de même qu’un article dans le Globe and Mail (Are teens crossing the line with online insults?) qui a touché une corde sensible à en juger par l’avalanche de commentaires. L’escalade de la violence en ligne (cyberbullying) ne date pas d’hier, mais un triste cap vient d’être franchi avec des menaces de mort proférées à l’endroit d’une blogueuse respectable.

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L'envers de la numérisation

LawrenceLibrary.jpgUne bibliothèque, c’est le carrefour de tous les rêves de l’humanité. (Julien Green)

Quoique nous produisons désormais des données à une cadence qui frôle notre capacité à les stocker (SiliconValley : Overflowing with data), il reste que la plus grande partie de notre histoire demeure consignée dans les bibliothèques. Le graphique ci-dessous montre bien la faible proportion de la National Archives (États-Unis) que la numérisation a ressuscitée. Par conséquent, plusieurs bibliothécaires s’inquiètent de voir leurs bâtiments relégués au rang de sites archéologiques par les générations internet pour qui l’information non numérisée, pratiquement, n’existe pas (New York Times : History, Digitized (and Abridged)). Considérant que rien n’a de sens hormis un contexte historique et culturel, il devient urgent d’attirer les jeunes dans les bibliothèques.

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Google Maps : zoomez encore plus près

ZoomSajin.jpgJe me suis surpris plusieurs fois à me chercher moi-même sur le globe terrestre avec une loupe. (Stanislaw Jerzy Lec)

Je n’avais jamais réellement réalisé la puissance des images satellites jusqu’à ce que je vois celle-ci, dans Google Maps. Je n’ose pas imaginer la puissance des satellites espions. Toujours est-il que Google Maps permet parfois d’agrandir les images satellites au-delà des limites du curseur graphique (Libération/Écrans : Google Maps fait dans le détail; Google Blogoscoped : Super-Close Google Maps Zooms). Il suffit de 1) choisir le mode satellite, 2) zoomer avant au dernier échelon, 3) cliquer sur « Link to this page » (en haut à droite) et 4) remplacer le paramètre “z” de l’URL par un gradient plus élevé (par exemple “z=22”). Si les régions soumises à ces agrandissements sont encore rares, cela laisse entrevoir l’avenir de la cartographie visuelle, particulièrement avec l’ajout de la 3D dans Google Earth. Les applications scolaires dans la communauté, par exemple, sont nombreuses.

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Littérature et Google Earth / avantages des TIC

AirplaneMapFroelich.jpgLire, c’est voyager; voyager, c’est lire. (Victor Hugo)

L’analyse littéraire, malgré son intérêt, tue le plaisir de lire. Et il faut bien reconnaître qu’elle ne convient pas à tous les esprits. Il existe des façons plus stimulantes d’amener des jeunes à communier avec un livre. Will Richardson attire notre attention sur une fameuse activité qui fait appel aux nouvelles technologies pour intégrer la littérature, la géographie, et même l’histoire. GoogleLit Trips invite les élèves à tracer et commenter les périples des héros littéraires avec Google Earth. Jerome Burg, professeur au Granada High School (Californie), offre gracieusement des ressources pour aider ceux qui seraient tentés par l’aventure. Un simple coup d’oeil aux réalisations des élèves suffit à imaginer la portée motivationnelle et éducative d’une activité qui lie la fiction au réel.

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Autres présentations de l'ordinateur à 100 $

ChildrenMalevich.jpgEnfant : existence sans biographie. (Milan Kundera)

Il devrait y avoir un prix Nobel pour l’aide aux enfants. Nicholas Negroponte mérite pareille récompense pour le One Laptop per Child, l’une des entreprises humanitaires les plus nobles de notre histoire. Il est l’anti-Bush. On ne se lasse pas d’admirer cette merveilleuse petite machine qui donnera des ailes aux enfants du Monde. Wired présente une vidéo tournée lors d’une entrevue avec Kakon Wium Lie, développeur du fureteur Opera, dans laquelle il il fait le tour des caractéristiques de “l’ordinateur à 100 $”.

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La neutralité d'internet

NetNeutralityCERN.jpgSa voix était parfaitement neutre, à égale distance entre la vérité et le mensonge. (Alberto Moravia)

Notre voracité de bande passante, surtout à l’aube de la télévision et du cinéma en ligne, fait en sorte que les géants des communications lorgnent le contrôle de l’information sur le Web. Ils justifient ce contrôle par les investissements massifs en infrastructures de réseaux. D’autre part, les défenseurs de la démocratie ouverte et participative, ivres de liberté d’expression, tiennent mordicus à préserver la neutralité du réseau. D’où le débat actuel sur la neutralité de réseaux (network neutrality) qui fait rage aux États-Unis (Internetnews : Network Neutrality Foes Square Off For FTC). La page anglaise de Wikipedia présente une analyse impartiale de la question (la neutralité faisant partie du credo Wikipedia).

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L'énigme Google

RingOfPowerGoogle.jpgKnowledge is power. (Sir Francis Bacon)

Si savoir rime avec pouvoir, comme Francis Bacon l’avait pertinemment remarqué, la concentration du savoir devrait nous inquiéter. Sans donner dans les théories conspiratrices, il y a lieu de rester vigilant devant l’incroyable vitesse à laquelle Google happe l’information, comme un trou noir. Il ne lui suffit pas de colliger tout le Web écrit, il lui faut aussi absorber les images, les vidéos (YouTube), les images satellites (Google Maps; Google Earth), en plus de vouloir numériser tous les livres de l’histoire de l’humanité. Ajoutez un nouveau méga-complexe dans l’état de Washington (New York Times : Hiding in Plain Sight, Google Seeks an Expansion of Power) et l’intelligence artificielle, et vous avez une fameuse potion.

Pendant ce temps, on utilise gaiement la gamme des services Google, offrant gratuitement notre productivité. Plusieurs se targuent même de se retrouver en tête de liste quand ils sont googlés, comme s’il s’agissait du nouveau titre de noblesse de notre ère. Il est déconcertant de voir la facilité avec laquelle nous abandonnons le fruit de notre pensée à des entreprises privées telles que Google et Yahoo!, américaines de surcroît.

Naturellement, Google et Yahoo! rendent d’immenses services à l’humanité. Mais sans sombrer dans la paranoïa, peut-on être certain que les Américains continueront indéfiniment de respecter un semblant de démocratie et de liberté d’expression, surtout à la lumière des agissements du gouvernement Bush?

J’ai découvert, avec stupéfaction, que tous les utilisateurs de Blogger (propriété de Google) se sont récemment fait imposer un bouton (voir «Marquer le blog» dans la bande en haut de page) permettant à la communauté de marquer du contenu indésirable. Soudainement, tous ces blogueurs doivent écrire sous cette épée de Damoclès. Je comprends le besoin (les pressions) de filtrer certains contenus, mais à qui, ultimement, reviendra-t-il de supprimer le billet d’un blogueur? La tâche sera-t-elle confiée à un autre algorithme?

Quoi qu’il en soit, cette vidéo d’Ozan Halici a de quoi nous faire réfléchir (source : Couros Blog). Elle est à mettre en lumière avec cette autre vidéo de Robin Sloan.

Mise à jour, 21 février 2007 | Voici la vidéo de Robin Sloan dont il est questions plus haut, habilement dénichée par Guillaume Lamy sur YouTube.

Mise à jour, 24 février 2007 | Comme si cela ne suffisait pas, Google lance une suite bureautique en ligne pour rivaliser Microsoft Office (New York Times : A Google Package Challenges Microsoft). Des multinationales comme Procter & Gamble et General Electric ont déjà signées une entente avec Google (Time : Google to Sell Online Softwre Suite). Je suis à la fois fasciné et inquiet de constater que les compagnies et les individus acceptent de stocker tant d’information sur les serveurs de Google.

Mise à jour, 25 février 2007 | Selon John Naughton, Google est maintenant le plus grand propriétaire de bande passante au monde (The Observer : Microsoft first – then Google wants world domination). Naughton constate également que Google est en train de bâtir des centrales de stockage de données à travers le monde, comme celle rapportée par le New York Times dans le premier paragraphe. Il en déduit que la demande croissante pour la vidéo, la télévision et le cinéma en ligne fera en sorte que seul Google aura la capacité d’y répondre, lui assurant l’hégémonie au plan des communications internet.

Mise à jour, 31 mai 2007 | Robert Scoble fait un bilan de la méfiance à l’endroit de Google qui s’installe chez plusieurs blogueurs. Selon Scoble, le FOG (Fear Of Google) est en train de se transformer en DOG (Distrust/Disdain Of Google). On n’a pas fini d’en entendre parler.

Mise à jour, 15 juin 2007 | L’organisme Privacy International situe Google au dernier rang pour le respect des données personnelles et de la vie privée (BBC : Google ranked ‘worst’ on privacy). Assurément, Google n’est pas la seule compagnie en cause. Dans son rapport sur les principales compagnies du domaine des technologies Internet, l’organisme identifie sept raisons qui justifient la mise en garde, principalement au regard du traitement des données et l’impossibilité pour les individus de gérer l’information qui les concerne.

Mise à jour, 19 juillet 2007 | Adam Ostrow fait une analyse intéressante de 10 secteurs des nouvelles technologies que Google cherche à dominer (Mashable : Google vs Everyone: 10 Markets Where Google Wants to Win). En plus d’être convaincant, l’article dresse un excellent portrait des divers créneaux de l’industrie du Web.

(Image thématique : Ring of Power, par Vicky Brago-Mitchell)


Par ricochet :
Google pour scientifiques et chercheurs
Google Translator : la Pierre de Rosette
Le champ de bataille des TIC : vos données