Les réseaux sociaux en éducation

wedelnetwork12Redouté par les uns et adulé par les autres, le réseau des réseaux présente un double visage : ce peut être à la fois un danger et un vecteur de liberté. (Elisabeth Guigou)

J’arrive de la journée Réseaux sociaux et éducation, bien organisée par le MATI. La journée fut agréable de plusieurs manières : sujet encore mal compris, invités intéressants, ambiance décontractée et interactive, participants branchés sur la problématique, et l’occasion surtout de revoir de bons amis, de découvrir des ‘amis’ que je ne connaissais que virtuellement et faire de nouvelles connaissances. Je préfère les rencontres de chair et de sang; le virtuel n’est encore, à plus d’un égard, qu’un ersatz.

L’assistance était invitée à étendre sa participation sur Twitter créé pour l’occasion. J’ai opté pour Twitter, de façon à ne pas trop m’éloigner des présentations. Plusieurs ont fait de même, au constat du flux hashtag #osmontreal.

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Dopage intellectuel ou dopage intelligent?

zhudrug2Non loin est le jour où le dopage ne sera rien de plus qu’un moyen de s’élever… à la moyenne. (Mathieu Harvey)

Plusieurs facteurs concourent à l’évolution des psychotropes qui agissent sur la performance intellectuelle. J’accuse principalement les percées en neurologie et en pharmacologie, la pression sociale au regard de la performance, et la primauté de l’économie sur l’éthique. Heureusement qu’il existe des institutions comme l’UQAM pour discuter de la question sur la place publique. Ayant déjà exprimé mon opinion sur l’utilisation de psychotropes à des fins intellectuelles, je participerai jeudi à un débat public où je m’exprimerai en tant qu’éducateur (Coeur des sciences : Vers la performance à tout prix – Le dopage intellectuel).

Pour faire le point sur l’usage des psychotropes de synthèse, je serai accompagné d’Éric Racine, directeur de l’Unité de recherche en neuroéthique à l’Institut de recherche clinique de Montréal (IRCM), et Marc-André Bédard, professeur de psychologie à l’UQAM et chercheur au Centre de neuroscience de la cognition. Considérant la délicatesse du sujet, je serais fort aise de connaître les opinions de ma blogosphère. Je vous saurais gré d’exprimer votre avis en commentaire ou sur votre carnet.

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Réformer le pupitre

picassotablefenetrePosez une grenouille sur une chaise en or, elle sautera à nouveau dans la mare. (Proverbe néerlandais)

Pendant que le mobilier domiciliaire et industriel progresse à la vitesse du génie et du design, le pupitre de l’élève évolue au rythme des bancs d’église, c’est-à-dire au train de l’érosion. Quelques innovations ont déjà retenu mon attention, comme le Classroom of the Future. Par ailleurs, j’apprends que plusieurs écoles américaines ont doté les classes de bureaux ajustables qui permettent aux élèves de travailler debout (New York Times : Students Stand When Called Upon, and When Not). Fait à noter, les bureaux ont été créés par une enseignante dont la persévérance est aujourd’hui récompensée.

Produits par Sunway, le AlphaBetter Adjustable Student Desk permet aux élèves de travailler assis ou debout et comprend un appui-pied mobile pour les élèves qui ont la bougeotte. Abby Brown dit avoir conçu le bureau pour lutter contre la sédentarité qui affecte plusieurs jeunes.

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Les réseaux sociaux : personnaliser les envois

kangranoblesasceticsLe savant généralise, l’artiste individualise.
(Jules Renard)

L’efficacité d’une communauté se mesure beaucoup à son esprit de partage et de générosité. Les actifs ne se calculent pas toujours en dollars. J’ignore si d’autres ont constaté aussi le phénomène, mais je vois de plus en plus de membres de ma communauté virtuelle informer généreusement un autre participant, parfois même un étranger, d’une ressource appropriée. Non pas qu’une ressource soit si différente d’une idée, mais j’y vois un signe d’individualisation du web social qui dépasse la dissémination de l’information dont la contrepartie est la surabondance d’information. De cette maturité des réseaux découle un raffinement de la circulation de l’information.

Vraisemblablement, on n’est pas près d’enrayer le fléau de PowerPoint distribué par courrier électronique, ni le spam. Je préfère tourner mon attention et espoir vers ceux qui apprennent à connaître les gens, comme Michel Dumais qui m’informait récemment de FlowingData.

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Intégrer ou utiliser les TIC?

dineastratoolL’intégration, c’est de la désintégration. (Houda Rouane)

La question peut sembler triviale, mais elle sous-tend un choix fondamental quant au rapport de l’homme à la technologie. Comme quasi tout le monde dans mon entourage, je parlais au début d’intégration des TIC, jusqu’à ce que des discussions m’amènent à voir la portée déshumanisante du premier terme et abaissante du second. Au regard de ce dernier point, je n’utilise plus l’acronyme que dans les titres, par économie d’espace. Quant à la distinction d’intégrer ou d’utiliser les nouvelles technologies de la communication, je privilégie le second. Or, une discussion intéressante avec Dominique Plourde et Sandra Laine a ramené le sujet sur le tapis.

L’origine du mot technologie nous ramène à la notion de technè, c’est-à-dire aux artefacts des artisans et de leur art. L’industrialisation de la production a éloigné l’objet du créateur originel, comme quoi son usage même s’est fait machinal. Dès lors que l’homme intègre un objet à son existence, qu’il « fait entrer un élément dans un ensemble en tant que partie intégrante » (Robert), il concoure à sa propre dénaturation.

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