Google Project 10ˆ100 : changer le monde

ChristoOverRiver1.jpgLe futur, ça sert à ça : à construire le présent avec des vrais projets de vivants. (Muriel Barbery)

Depuis l’avènement des technologies de la communication, je ne sens plus le besoin d’élire un représentant. Je préfère exprimer moi-même ma voix sur les questions de l’heure. J’ai le sentiment de ne pas être le seul au constat du désintéressement des jeunes au processus électoral, eux qui se sont approprié les médias sociaux. Dans cette nouvelle dynamique sociale d’empowerment de l’individu, les opinions ne sont pas seulement criées sur tous les toits, mais l’action se construit en réseaux.

La collaboration et le maillage s’érigent-ils en nouvelle incarnation du gouvernement? Ce n’est pas demain la veille, certes, mais le Project 10100 de Google nourrit mon optimisme, d’autant plus que l’éducation, qui en a bien besoin, se retrouve parmi les huit catégories retenues. L’idée est simple : sonder l’intelligence collective pour aider le monde.

Quand on aura trouvé une façon de séparer le grain de l’ivraie parmi l’intelligence collective, je ne doute point que cela soit plus efficace que d’avoir quelques élus se chamailler en chambre.


(Image thématique : Over the River, par Christo)


Par ricochet :
Dropping Knowledge : le dialogue global
Améliorer l’information publique

L'énigme Google

RingOfPowerGoogle.jpgKnowledge is power. (Sir Francis Bacon)

Si savoir rime avec pouvoir, comme Francis Bacon l’avait pertinemment remarqué, la concentration du savoir devrait nous inquiéter. Sans donner dans les théories conspiratrices, il y a lieu de rester vigilant devant l’incroyable vitesse à laquelle Google happe l’information, comme un trou noir. Il ne lui suffit pas de colliger tout le Web écrit, il lui faut aussi absorber les images, les vidéos (YouTube), les images satellites (Google Maps; Google Earth), en plus de vouloir numériser tous les livres de l’histoire de l’humanité. Ajoutez un nouveau méga-complexe dans l’état de Washington (New York Times : Hiding in Plain Sight, Google Seeks an Expansion of Power) et l’intelligence artificielle, et vous avez une fameuse potion.

Pendant ce temps, on utilise gaiement la gamme des services Google, offrant gratuitement notre productivité. Plusieurs se targuent même de se retrouver en tête de liste quand ils sont googlés, comme s’il s’agissait du nouveau titre de noblesse de notre ère. Il est déconcertant de voir la facilité avec laquelle nous abandonnons le fruit de notre pensée à des entreprises privées telles que Google et Yahoo!, américaines de surcroît.

Naturellement, Google et Yahoo! rendent d’immenses services à l’humanité. Mais sans sombrer dans la paranoïa, peut-on être certain que les Américains continueront indéfiniment de respecter un semblant de démocratie et de liberté d’expression, surtout à la lumière des agissements du gouvernement Bush?

J’ai découvert, avec stupéfaction, que tous les utilisateurs de Blogger (propriété de Google) se sont récemment fait imposer un bouton (voir «Marquer le blog» dans la bande en haut de page) permettant à la communauté de marquer du contenu indésirable. Soudainement, tous ces blogueurs doivent écrire sous cette épée de Damoclès. Je comprends le besoin (les pressions) de filtrer certains contenus, mais à qui, ultimement, reviendra-t-il de supprimer le billet d’un blogueur? La tâche sera-t-elle confiée à un autre algorithme?

Quoi qu’il en soit, cette vidéo d’Ozan Halici a de quoi nous faire réfléchir (source : Couros Blog). Elle est à mettre en lumière avec cette autre vidéo de Robin Sloan.

Mise à jour, 21 février 2007 | Voici la vidéo de Robin Sloan dont il est questions plus haut, habilement dénichée par Guillaume Lamy sur YouTube.

Mise à jour, 24 février 2007 | Comme si cela ne suffisait pas, Google lance une suite bureautique en ligne pour rivaliser Microsoft Office (New York Times : A Google Package Challenges Microsoft). Des multinationales comme Procter & Gamble et General Electric ont déjà signées une entente avec Google (Time : Google to Sell Online Softwre Suite). Je suis à la fois fasciné et inquiet de constater que les compagnies et les individus acceptent de stocker tant d’information sur les serveurs de Google.

Mise à jour, 25 février 2007 | Selon John Naughton, Google est maintenant le plus grand propriétaire de bande passante au monde (The Observer : Microsoft first – then Google wants world domination). Naughton constate également que Google est en train de bâtir des centrales de stockage de données à travers le monde, comme celle rapportée par le New York Times dans le premier paragraphe. Il en déduit que la demande croissante pour la vidéo, la télévision et le cinéma en ligne fera en sorte que seul Google aura la capacité d’y répondre, lui assurant l’hégémonie au plan des communications internet.

Mise à jour, 31 mai 2007 | Robert Scoble fait un bilan de la méfiance à l’endroit de Google qui s’installe chez plusieurs blogueurs. Selon Scoble, le FOG (Fear Of Google) est en train de se transformer en DOG (Distrust/Disdain Of Google). On n’a pas fini d’en entendre parler.

Mise à jour, 15 juin 2007 | L’organisme Privacy International situe Google au dernier rang pour le respect des données personnelles et de la vie privée (BBC : Google ranked ‘worst’ on privacy). Assurément, Google n’est pas la seule compagnie en cause. Dans son rapport sur les principales compagnies du domaine des technologies Internet, l’organisme identifie sept raisons qui justifient la mise en garde, principalement au regard du traitement des données et l’impossibilité pour les individus de gérer l’information qui les concerne.

Mise à jour, 19 juillet 2007 | Adam Ostrow fait une analyse intéressante de 10 secteurs des nouvelles technologies que Google cherche à dominer (Mashable : Google vs Everyone: 10 Markets Where Google Wants to Win). En plus d’être convaincant, l’article dresse un excellent portrait des divers créneaux de l’industrie du Web.

(Image thématique : Ring of Power, par Vicky Brago-Mitchell)


Par ricochet :
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