Jeux vidéo : la violence engendre la violence

CytterPatternViolence.jpgToutes les violences ont un lendemain. (Victor Hugo)

L’opinion populaire a une perspicacité qui devance souvent la science. On a longtemps attaqué les jeux vidéo pour la montée de la violence chez les jeunes, en dépit de certains spécialistes qui affirmaient que les joueurs savaient faire la part de l’imaginaire et du réel. Or, les études s’empilent sur les effets néfastes des jeux vidéo à caractère violent. La plus récente porte sur l’efficacité des jeux vidéo en tant que moyen d’apprentissage de l’agressivité, considérant qu’ils font appel à plusieurs des mêmes stratégies utilisées par les meilleurs professeurs.

Un chercheur de l’Université Iowa State a trouvé que les jeunes qui s’adonnent aux jeux vidéo de type violent ont des comportements plus agressifs après seulement six mois (Iowa State University : Gentile, father explore how violent video games are exemplary aggression teachers). L’étude qui paraîtra bientôt dans la revue Journal of Youth and Adolescence établit « sept parallèles entre les jeux vidéo et les professeurs efficaces, incluant l’habileté à s’adapter au niveau de chaque apprenant — incluant la pratique étalée dans le temps — et enseignant pour un transfert dans des situations réelles. »

Je m’inquiète de la capacité de l’industrie à exploiter le potentiel éducatif des jeux vidéo, dans le sillage de la recherche en psychologie, alors que l’école se complaît dans des moyens vétustes. Combien de temps encore avant que l’industrie du jeu vidéo ne commence à faire du product placement à l’instar d’Hollywood. Ce n’est qu’un exemple, et non le meilleur. Les experts en marketing savent faire preuve de beaucoup de subtilité et de finesse dans leur créativité mercantile.


(Image thématique : Pattern of Violence, par Keren Cytter)


Par ricochet :
Les armes dans les écoles et la violence chez les jeunes
Les jeux vidéo rendent-ils agressif (Michaël L.D.)

Étude : quelques effets des jeux vidéo sur l'éducation

PahlssonPlayingGames.jpgLes jeux des enfants ne sont pas des jeux.
(Michel de Montaigne)

Curieusement, les jeux vidéo n’ont pas le même impact sur les garçons et les filles. Une étude dans la revue Archives of Pediatrics & adolescent Medicine indique que les garçons qui s’adonnent aux jeux vidéo passent 30 % moins de temps à lire que leurs pairs qui s’en abstiennent, mais qu’aucune différence significative n’est observable chez les filles. Par contre, celles-ci passent 34 % moins de temps à leurs devoirs scolaires, alors que les garçons n’ont montré aucune différence sur ce plan (GamePro: Study: Video games rob reading, homework time). Par ailleurs, il ne semble pas que les amateurs de jeux vidéo passent moins de temps en compagnie de leurs amis ou de leurs parents, ni que leurs résultats scolaires en soient affectés.


(Image thématique : Playing Games, Paying Games, par Sven Pahlsson)


Par ricochet :
Lecture et jeux vidéo
Des jeux vidéo pour accroître l’attention
Jeux vidéo pour exercer le cerveau
Les jeux vidéos en éducation se font crédibles