L’apprentissage mobile : passage à Ludovia
Il faut être mobile, curieux, cosmopolite. La rigidité, autrefois pôle de stabilité, est devenue mortelle.
(Cédric Bannel)
Un deuxième passage à Ludovia a donné lieu à de nouvelles expériences, notamment la participation à une table ronde et une série de quatre vidéoclips enregistrés avec Jacques Cool, l’autre représentant de la francophonie canadienne. Jacques et moi reproduisons ici le premier texte à quatre mains de cette série, sur le thème de l’apprentissage mobile. L’article est tiré de Ludovia.
De tout temps, l’apprentissage a été mobile. Tous deux dans la nature de l’homme, voire nécessaires à sa survie, la mobilité et l’apprentissage sont intimement liés. Le cerveau est le fruit de sa capacité à interagir avec l’environnement, et par conséquent de l’aptitude à apprendre en fonction du lieu. Cela explique pourquoi le contexte s’avère un facteur si déterminant de l’apprentissage.
L’histoire du savoir tend à la mobilité, du papier à l’imprimerie, jusqu’aux réseaux numériques. Le livre — et particulièrement le livre de poche — a longtemps constitué le principal instrument de mobile learning. Après plus d’un millénaire du livre, l’évolution devait inévitablement mener à une autre révolution de l’information, à laquelle nous assistons, en temps réel, depuis l’avènement d’Internet. Le code binaire, ce nouvel alphabet, offre des possibilités insoupçonnées non seulement de communication, mais de création. À la lumière d’un bouleversement si éclatant, l’absence de dispositif mobile nous rend captifs d’un savoir que l’on peut en quelque sorte qualifier d’immobile, c’est-à-dire figé dans le lieu où il est consigné. Le papier n’a fait qu’alléger la pierre.