La méfiance serait cause de l'échec des réformes
La méfiance est la sagesse des faibles. (Andrei Stoiciu)
Pour paraphraser le proverbe, on peut mener les enseignants à la réforme, mais on ne peut les forcer à y croire. Ultimement, ils déterminent l’émotivité de l’enseignement. Qu’on leur impose un cahier, ils le colorient à leur guise. Au regard de la réforme, c’est une évidence. La majorité des enseignants n’ont modifié que le contenu de leurs cours pour se conformer au nouveau programme de formation, sans rien changer de la méthode.
C’est parfaitement normal, puisque nous agissons en fonction de nos convictions. Le manque de confiance s’avère l’un des principaux facteurs qui minent les réformes, selon Charles M. Payne, professeur à l’Université de Chicago et auteur de So Much Reform, So Little Change: The Persistence of Failure in Urban Schools (EurekAlert! : Trying to satisfy too many agendas slows school reform).
Payne a analysé les tentatives de changement dans les systèmes scolaires des grandes villes. Du résumé qui en est fait, je retiens les éléments suivants :
- • Un manque de confiance entre les enseignants, la direction et les parents est souvent cause de dysfonction dans l’école.
• L’infrastructure organisationnelle mine souvent les réformes les mieux intentionnées.
• Le soutien à un enseignement de très haute qualité fait souvent défaut.
(Image thématique : Bohr’s Doubt, par Meridel Rubenstein)
Par ricochet :
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