L'anachronisme du matériel didactique


Depuis une dizaine d’années, je n’utilise plus de manuel scolaire en classe. L’aversion des élèves pour ce genre de matériel m’a tôt fait comprendre leur inutilité, ne serait-ce qu’à l’égard de la motivation. Et pourtant, les maisons d’édition continuent d’envoyer leurs prospectus, lesquels aboutissent immanquablement dans la corbeille quand je réalise leur antiquité. …

L’arrivée des TIC et les restrictions budgétaires dans les écoles (notamment pour l’achat de manuels scolaires) ont fait évoluer la pensée pédagogique des enseignants. Ceux-ci ont appris à trouver dans Internet des ressources variées et plus adaptées à la spécificité des élèves et de la matière. Sans compter que plusieurs enseignants créent maintenant leur propre matériel didactique qu’ils partagent avec leurs collègues. Certains les offrent généreusement sur le Web.

Rob Reynolds fait une brève — mais pertinente — analyse des raisons pour lesquelles les enseignants ne sont pas friands du contenu informatisé offert par les maisons d’édition. Il souligne, très justement, que ces dernières devraient adapter le contenu numérique aux besoins des enseignants plutôt qu’espérer que les enseignants adaptent leurs pratiques au matériel didactique.

L’auteur fait trois excellentes propositions pour faire en sorte que les contenus numérisés répondent aux attentes des enseignants :

    1. Concevoir des contenus à la pièce — ou modulaires — qui soit à la fois réutilisables et adaptables (par opposition à des mégaproduits calqués sur une recette unique et qui coûtent la peau des fesses).

    2. Élaborer des modèles qui soient transdisciplinaires.

    3. Créer des environnements d’apprentissage qui soient portatifs.

Ces trois propositions rejoignent trois principes pédagogiques auxquels j’adhère, à savoir l’individuation des apprentissages, l’intégration des savoirs, et la mobilité des outils méthodologiques sur support informatique. L’élève de demain travaillera à l’aide d’un ordinateur portable, d’un PDA (assistant numérique personnel), d’un téléphone cellulaire ou d’un iPod. Il n’aura que faire d’un cahier d’exercices. Or, un livre qu’on ne range pas dans sa bibliothèque personnelle ne vaut pas un clou.

Par ricochet :

Des Palms pour les élèves

L’inévitabilité des cellulaires à l’école

Les cellulaires au service de l’école

M-learning

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2 réponses

  • Bonjour M. Guité.

    Je pense également que le partage des contenus pédagogiques par Internet et que l’élève de demain n’aura que faire d’un cahier.

    Une association humanitaire, One Laptop Per Child (http://laptop.org), ou « un ordinateur portable par enfant », a pour but de vendre à prix coûtant aux gouvernements de pays en voie de développement des ordinateurs portables à 100€, que ceux-ci distribuent gratuitement aux écoliers.

    C’est une très belle initiative, que j’explique plus en détail ici (http://hackademie.fr/blog/stephanemor/le_petit_livre_vert). J’essaie également d’expliquer que les pays développés pourraient s’en doter aussi et avec les mêmes avantages, et par la même en faire profiter les autres pays.

    Entre autres, ça pourrait être une plate-forme idéale pour le partage de contenus pédagogiques et là collaboration enseignant/enseignant et enseignant/élève.

  • Le projet OLPC est, à mon avis, la plus belle entreprise humanitaire de l’histoire. Elle redonne foi en l’humanité, qu’elle réussisse ou non. Mes compliments pour votre billet, fort éloquent.



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