Exode anglophone de Québec


La diversité culturelle est le sel de l’agora. Je m’inquiète donc des résultats d’un sondage réalisé pour le compte de Voice of English speaking Quebec qui révèle que la majorité des jeunes anglophones de la capitale projettent d’aller vivre ailleurs (Le Soleil : Deux jeunes anglos sur trois veulent quitter Québec). Pour ajouter à mon désarroi, des statistiques compilées par la Semaine Québec-Multilingue indiquent que « les entreprises publiques et privées éprouvent de la difficulté à recruter de la main d’oeuvre bilingue sur le territoire de la CQM. » …

La culture est l’âme d’une région ; l’économie en est souvent le souffle. Le portrait global tracé par les statistiques augure un déclin de l’activité locale si des mesures ne sont pas prises pour endiguer l’exode des cerveaux. Quand les jeunes désertent une région, c’est qu’on se dirige inexorablement vers une mentalité de village.

La question est suffisamment sérieuse pour qu’on en informe les candidats à la mairie :

Je ne crois pas que les TIC suffisent à pallier le problème. S’il est vrai que les nouvelles technologies rapprochent les régions éloignées, deux facteurs creusent l’écart. D’une part, le fait que la population n’est pas toute branchée et, d’autre part, que la densité contribue au bouillon culturel (et, par conséquent, technologique).

Par ricochet :

Aspirants à la chefferie du RMQ sur le Web

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4 réponses

  • Considérant que plus de la moitié de la population de la ville de Québec estime qu’il y a suffisamment d’immigrants dans la capitale et que 20 % de ses citoyennes et citoyens vont même jusqu’à affirmer qu’il y en a trop , je crois qu’il est de mon devoir de sensibiliser la population québécoise à l’importance de l’immigration comme outil de développement économique, social et culturel. Les nouveaux arrivant(e)s dans notre capitale nationale constituent autant d’ambassadeurs de leur pays d’origine et confèrent à notre ville une fenêtre ouverte sur un monde de plus en plus global.
    Je suis moi-même un nouvel arrivant établi à Québec depuis sept ans, considère qu’il est crucial que le prochain maire de la ville de Québec passe à l’action dans un dossier aussi névralgique que celui de l’immigration. Selon moi, il faut faire comprendre à la population québécoise que l’homogénéité d’une culture n’est plus un signe de richesse, mais bien de son appauvrissement.
    Avec le choc démographique qui s’annonce, il importe que la population comprenne les enjeux entourant l’immigration. La croissance de la ville de Québec est intimement liée à ses flux migratoires : s’ils continuent à être négatifs, nous aurons un sérieux problème au niveau de la main-d’oeuvre spécialisée et notre richesse collective commencera dès lors à pérécliter. N’oublions jamais que les nouveaux arrivant(e)s sont porteurs d’un savoir-faire original qui peut déboucher sur l’ouverture de nouveaux marchés et l’acquisition de nouvelles connaissances sur le plan technique.

    Robert Ouellette
    candidat à la mairie

  • Bravo, M. Ouellette, pour cette position claire. J’applaudis votre largesse d’esprit.

  • Est-ce qu’il se pourrait que l’exode soit une conséquence de la mobilité des anglos ?

    Dans le reste de l’Amérique du nord, il n’est pas rare de changer de ville, de province ou d’États pour son travail ou une « vie meilleure ».

    Or Québec est une « petite » ville et la maîtrise de la langue anglaise (et la culture anglaise) permet de voir le continent comme un espace accessible. Si les stats montrent que les « petites » villes américaines possèdent un taux similaire, alors les chiffres ne voudraient rien dire sinon que les jeunes québécois anglophones sont dans la même mouvance que les autres anglophones.

    Le francophone n’a pas les mêmes horizons. Le choix étant limité, l’exode n’est pas l’option numéro 1 (ni un courant fort : Québec étant déjà une « grande » ville dans la francophonie canadienne).

    Est-ce qu’il se pourrait que l’attachement au territoire ne soit pas le même selon les cultures?

    Pour ma part quitter Québec pour Montréal me semble un bien plus petit saut que de déménager à Calgary ou Seattle. Il y a la barrière culturelle qui s’ajoute au déracinement. Les anglos auraient-ils plus de facilité à faire un tel saut? Alors leur choix est très vaste (et très tentant).

  • Ton hypothèse de départ est très intéressante, Martin. Tu marques un bon point. Je crois effectivement que les langues délimitent notre espace social. D’où l’importance de parler plusieurs langues. J’ajoute ton argument à la liste de raisons pour apprendre l’anglais que j’utilise en début d’année pour motiver les élèves.

    L’analogie est boiteuse, mais l’image qui m’est venue à l’esprit en lisant ton commentaire est celle d’un ghetto québécois dans l’immensité nord-américaine.



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