L'État arnaqueur
Ce n’est pas parce que le gouvernement essuie des déficits qu’il est justifié d’arnaquer le monde. J’ai fait une montée de bile quand je me suis présenté aux bureaux du Directeur de l’état civil pour obtenir un certificat de naissance. Ce qui auparavant m’était remis sur le champ, avec courtoisie, au presbytère, me coûte maintenant 15 $ si délivré en 4 semaines, ou 35 $ en deçà de 3 jours ouvrables. On n’arrête pas le progrès ! Ce n’est pas tant le coût qui m’irrite, comme le sentiment qu’on m’extorque, sachant que ce genre de document est généralement requis dans un bref délai.
Je veux bien me plier au principe de l’utilisateur-payeur, compte tenu de l’état des finances publiques, mais pas dans le cas des services nécessaires (lire inévitables) dont on fait un usage modéré. Bon… je ne m’attends pas à faire l’unanimité sur ce point, quoique ma conviction soit plutôt ferme. Mais débourser 15 $ pour une demande tout ce qui a de plus banale qui va languir 28 jours dans l’appareil bureaucratique ? Voyons donc,… c’est rire du monde.
Quand, de surcroît, on m’offre de recevoir, pour une modique somme additionnelle, le même service dans un délai 9 fois plus rapide, j’ai un haut-le-corps. Si on peut traiter ma demande en 3 jours, pourquoi une demande régulière nécessite-t-elle 28 jours ? La bureaucratie, qui nous coûte un bras en impôts et en taxes, est-elle si incompétente ? Le temps que je me remette de ma surprise, je me serais cru devant un fonctionnaire d’un pays du tiers-monde demandant un matabiche. En ce qui me concerne, ces frais supplémentaires ont une odeur de pot-de-vin légitimé.
Ironiquement, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, le Directeur de l’état civil relève du Ministère de la Justice.
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J’ai vécu exactement la même chose que toi en 1997 environ. Il me fallait le certificat illico presto, alors j’ai payé tout en étant profondément frustré contre cet « appareil » (le mot est bien choisi je trouve, étant donné l’inhumanité d’une telle bureaucratie…) gouvernemental particulièrement « vorace » !
Et dire qu’on parle parfois de la santé à deux vitesses… « Deux vitesses » : un concept qu’on retrouve à pas mal d’endroits, finalement…
François, ce soir tu viens de me rappeler un vilain souvenir, mais ce rappel doit quand même être fait, sinon on endort notre conscience des choses à mon humble avis…
Merci de ton appui, Sylvain. À vrai dire, je me sentais un peu mesquin de me plaindre d’un problème si petit au regard de ce qui se passe ailleurs dans le monde, notamment à ce que doivent endurer les victimes de l’ouragan Katrina. Mais après réflexion, j’en suis venu à la conclusion que ce n’était pas une raison pour tolérer les écarts de l’appareil gouvernemental. Peut-être est-ce justement à cause de l’indolence des citoyens que les gouvernements atteignent un niveau d’incompétence tel qu’ils sont incapables de composer avec les événements majeurs.