Un cas de leadership dans l'intégration des technologies
Une école primaire du Delaware se maintient parmi les meilleures grâce aux efforts de son directeur pour intégrer les nouvelles technologies, notamment les tableaux électroniques (Sussex Post : EME students get leg up). La nouvelle n’a rien d’inusité, sinon le fait que le directeur concentre les investissements en temps et en ressources informatiques sur ceux qui démontrent un intérêt pour l’utilisation pédagogique des nouvelles technologies.
If I have a teacher in this school that shows an interest in using [smart boards], I’ve done my best to see that they have one in their classroom. [...] If you take this tool and put a really good teacher in front of it, it’s just an awesome combination.
Le succès de cette intégration appuie l’hypothèse selon laquelle la concentration des ressources informatiques entre les mains des enseignants intéressés est plus bénéfique que l’étalement des mêmes ressources entre tous les enseignants. C’est d’ailleurs une approche que je privilégie. Toutefois, l’article nous apprend aussi que cela ne saurait réussir sans le leadership de la direction, ne serait-ce que pour justifier l’inégalité et pour subvenir aux besoins des enseignants qui veulent faire le saut.
Enfin, il n’est pas nécessaire de regarder aussi loin que chez nos voisins du sud pour un exemple concret d’application de cette stratégie ; Mario a réussi l’exploit à l’Institut St-Joseph.
Par ricochet :
Statistiques Canada : prof n’égale pas TIC
Intégrer les TIC en classe
Le gouffre qui sépare enseignants et TIC
Reconnaissance des TIC à l’école (ailleurs)
Des « canons » plus que des livres
Stratégie d’intégration des TIC (G.-B.)
L’intégration des TIC en éducation progresse
Un cas concret d’intégration des TIC à l’école
L’illusion d’égalité
Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.
Ce que je reproche au système actuel québécois est le freinage structurel de certaines initiatives… En effet, toute la bureaucratie du mécanisme d’appel d’offres par soumissions ralentit considérablement le processus de sorte que l’équipement informatique, quand il arrive dans la classe, est déjà passablement désuet et devient encore plus vite une antiquité, car sa durée de vie idéale doit correspondre avec le quart de siècle (J’exagère juste un petit peu !) Cet équipement doit aussi souvent être très (trop) uniforme, alors que tout le monde sait que différentes plateformes peuvent coexister très efficacement.
De plus, ce qui met un frein à certaines initiatives est la propension d’un autre système, plutôt syndical celui-là, qui, lorsque poussé à l’excès, peut engendrer une sorte de communisme qui ralentit ou empêche des initiatives individuelles, car tout doit alors devenir égal. On aurait ici intérêt à faire la distinction entre l’équité et l’égalité, deux concepts très différents, et je ne parle pas de salaire ici.
Enfin, pour permettre (souvent financièrement) à ces initiatives d’être réalisées, il faut, comme François le mentionne ici, un leadership que toutes les directions n’ont pas, coincées qu’elles sont (ou pensent être ?!?) entre l’arbre et l’écorce…
Bref, on aurait intérêt à repenser plusieurs éléments systématiques (pour ne pas dire « systématisés » – voir un dico, ici), afin que, quand quelqu’un a une bonne idée, qu’il puisse la mettre de l’avant sans tarder. Actuellement, le « système » tue parfois de brillantes idées qui meurent avant d’être véritablement nées : dommage !
Je suis d’accord avec les écueils signalés par Sylvain. Évidemment, la taille de ces obstacles varie selon les milieux et les usagers. Pour ma part, c’est surtout la lourdeur de l’appareil administratif qui me met des bâtons dans les roues. Quand un directeur adjoint, responsable de la gestion financière, n’a pas assez d’initiative pour approuver l’achat d’un logiciel en ligne d’une trentaine de dollars et qu’il doit, de surcroît, le faire valider par une instance supérieure à la commission scolaire, il y a forcément un problème structurel. Multipliez cela par la quantité d’achats qu’une école doit faire, et vous aurez une idée approximative de lourdeur du système. Et je ne tiens pas compte du fait que le logiciel en question est payé à même un budget de compensation pour stagiaire qui est octroyé à l’enseignant (mais ça, ce sera pour une autre montée de bile).
À propos du commentaire de François,
« Quand un directeur adjoint, responsable de la gestion financière, n’a pas assez d’initiative pour approuver l’achat d’un logiciel en ligne d’une trentaine de dollars »
Est-ce un problème d’initiative, il a l’autorité pour, mais hésite, tergiverse ou je ne sais quoi, ou est-ce un problème organisationnel, il n’est pas autorisé à prendre de telles décisions. Il s’agit de deux problèmes différents qui appellent des solutions différentes.
« et qu’il doit, de surcroît, le faire valider par une instance supérieure à la commission scolaire, il y a forcément un problème structurel. »
Que doit-il faire valider au juste ? L’achat ou la validation « technique » que demande certaines grandes organisations pour implanter un logiciel ? Encore ici, ce sont des problèmes différents, qui appellent des solutions bien différentes.
Il y a une très grande différence entre un problème lié à un style de gestion et un problème de type organisationnel ou systémique.
À propos du commentaire de Sylvain,
« De plus, ce qui met un frein à certaines initiatives est la propension d’un autre système, plutôt syndical celui-là, qui, lorsque poussé à l’excès, peut engendrer une sorte de communisme qui ralentit ou empêche des initiatives individuelles, car tout doit alors devenir égal. On aurait ici intérêt à faire la distinction entre l’équité et l’égalité, deux concepts très différents, et je ne parle pas de salaire ici.»
Te serait-il possible de préciser un peu, de donner des détails. Je sais que je pose beaucoup de questions et qu’elles sont un peu délicates, mais quelquefois, c’est absolument nécessaire pour bien comprendre les différents enjeux qui sont liés à une question. Dans le cas présent, je soupçonne quelque chose, mais en parler sans plus de détails sur ce à quoi tu fais allusion serait très présomptueux.
Je ne suis pas en mesure de répondre avec certitude à tes questions, André. Tu n’es pas sans savoir que les directions d’école ne sont guère très transparentes quant à la répartition de l’autorité à l’interne. Il m’est donc difficile de répondre à la première question. Si je compare la situation à celle qui prévalait avant l’arrivée récente du nouveau directeur adjoint, alors que tout se faisait rondement et sans chichi, tout porte à croire qu’il s’agit d’un manque d’initiative.
En réponse à la deuxième question, on me dit qu’il faut faire valider la nature éducationnelle du matériel (la compatibilité technique n’est pas en cause). C’est l’aspect que je trouve le plus aberrant. Est-ce qu’un directeur adjoint, au salaire qu’il est payé et qui travaille dans une école de surcroît, n’a pas assez de jugement pour déterminer le caractère professionnel d’un achat ? Ça prend quand même pas la tête à Papineau !
« on me dit qu’il faut faire valider la nature éducationnelle du matériel »
Diantre ! Ce que moi je ne comprends pas dans tout cela, c’est que cela témoigne d’un effroyable manque de confiance envers les enseignants.
Je ne travaille pas dans les écoles publiques, mais je connais un peu le milieu et je ne peux pas croire qu’une direction, fut-elle adjointe, ne puisse pas prendre sur elle d’autoriser une dépense de $30 et d’apprécier la pertinence pédagogique d’un logiciel.
Savais-tu François qu’un directeur doit posséder une autorisation légale d’enseigner ? Cela signifie qu’ils sont tous recrutés parmi les enseignants. Depuis 1997, ils doivent également être titulaire d’une maîtrise dont au moins 30 crédits en gestion (cela se fait généralement dans un DESS).
Bon j’arrête ici, je suis tout simplement sidéré.
cela témoigne d’un effroyable manque de confiance envers les enseignants.
…t’as pas idée !
Savais-tu François qu’un directeur doit posséder une autorisation légale d’enseigner ? [...]
… Oui… j’ai même suivi les cours J’ignore, par contre, si la directive vaut également pour les adjoints spécialisés dans la gestion financière.