Une étude contredit les hauts standards de performance


Certains reprochent à l’école, et notamment à la réforme, de ne pas mettre la barre assez haut pour les élèves. Pour ces critiques, les élèves décrochent de l’école parce que des standards trop généreux ne les incitent pas à travailler assez durement. Or, une étude (PDF) réalisée par des chercheurs de l’Education Policy Studies Laboratory (Arizona State University) indique que les pressions associées à l’évaluation sommative cruciale n’a aucun effet sur la performance des élèves (My San Antonio : The biggest news that you didn’t read or hear last week). Comme on pouvait s’y attendre, une telle politique accroît le taux de redoublement et de décrochage (communiqué de presse).

Mise à jour : 6 octobre 2005 | Un article dans le Arkansas News Bureau (Test scores illustrate higher standards, education chief says) illustre bien les ravages d’un enseignement obsédé par la performance : les taux de réussite ont chuté dramatiquement. Que fait-on pour motiver les élèves à aller à l’école quand la moitié d’entre eux échouent ?


Par ricochet :

Le stress des examens

Évaluation élitiste

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2 réponses

  • Normand Péladeau dit :

    Intéressante étude. En fait, croire que d’augmenter les standards de performance augmentera la qualité des enseignements tient de la pensée magique, puisque ça ne change pas nécessairement les pratiques éducatives en classe ou si peu. Si l’on fait le premier sans s’assurer du deuxième, le pire qu’il peut arriver c’est ce qui est décrit plus bas: on hausse les standards, donc logiquement, plus d’élèves vont échouer, et tout le monde sait que l’échec augmente les chances de décrocher. Ceci dit, l’inverse serait tout aussi ridicule. Baissons les standards, comme ça plus d’élèves réussiront, et moins de gens décrocheront. Ce n’est pas une solution brillante non plus.

    C’est tout de même une drôle d’idée que de vouloir favoriser la réussite en changeant les standards à la hausse ou à la baisse. C’est comme vouloir diminuer la pauvreté en changeant les critères de ce qu’est une famille pauvre ou accentuer le problème en diminuant le critère.

    Ce qu’il faut c’est non pas jouer sur les critères de réussite ou d’échec, mais modifier les pratiques en classe pour ainsi augmenter, à standard égal, les chances que les élèves atteignent ces standards de réussite. Il faut intervenir pas en aval, mais à la source.

    Ceci dit, certains proposent d’éliminer ces standards ou toute mesure de performance. C’est une position dangereuse puisque c’est souvent la meilleure façon de pouvoir réellement mesurer si nos interventions pédagogiques sont plus efficaces ou moins efficaces qu’auparavant.

    Je ferai remarquer en passant que Berliner est un adepte de l’enseignement direct (avec un e et un d minuscule) et qu’il a été consultant pour l’évaluation du projet Follow Through. Je le mentionne juste au cas où des gens mal informés tenteraient d’associer les modèles instructionnistes à ce solution simpliste qu’est l’idée d’augmenter les standards de performance et d’attendre de voir les pratiques d’enseignement s’améliorer par elles-mêmes.

  • Il est tout à fait juste de signifier la primauté des moyens pédagogiques en fonction des objectifs d’apprentissage à atteindre. Je remercie M. Péladeau de ses précisions, notamment le fait que cela n’a rien à voir avec les mérites ou non de l’enseignement explicite.

    Par ailleurs, et malheureusement, il arrive trop souvent que la fin dicte les moyens. C’est le cas actuellement aux États-Unis, où la phobie des résultats aux examens de passage fait en sorte que les enseignants orientent leur pédagogie en fonction de la préparation aux examens plutôt qu’aux apprentissages plus complexes. Et je ne serais pas étonné que certaines écoles québécoises fassent de même pour améliorer leur rang au palmarès de L’actualité.

    Quant à moi, le problème réside dans l’application des standards, fussent-ils élevés ou non. Trop souvent, il s’agit de barèmes administratifs qui sont comme des voies d’aiguillage sur lesquelles les élèves ne peuvent plus faire marche arrière. Les standards de réussite n’ont de sens qu’en fin de parcours éducationnel. Entretemps, laissons le temps aux élèves d’apprendre. L’évaluation formative, la vraie, se chargera de les guider à bon port.



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