Enseigner les finances personnelles
Dans un sondage mené en Grande-Bretagne, plus de la moitié des répondants affirment qu’ils seraient en meilleure situation financière aujourd’hui si l’école leur avait appris à mieux gérer l’argent (The Guardian : Teach more personal finance, schools urged). C’est une idée que la ministre de l’Éducation, Ruth Kelly, a déjà endossée. Dans l’ordre des priorités, les parents situent la gestion des finances personnelles après les matières de base (langues, math, sciences), mais devant l’histoire, la géographie, la religion et les arts. Venant des parents, qui ont des considérations plus pragmatiques, cela ne devrait pas nous étonner.
The findings coincide with a study published today by the Financial Services Authority (FSA) and the University of Bristol that voiced concerns about the higher number of 18 to 40-year-olds who were unable to cope with debt and had no significant savings.
Starting financial education at school is vital if we want young people to be able to function effectively in a complex society.
Plusieurs facteurs rendent l’enseignement de la gestion financière plus nécessaire que jamais. Entre autres, les jeunes commencent à travailler plus tôt, ils sont bombardés de publicité et d’incitations à la consommation (dont des produits fort coûteux), le crédit bancaire est accessible avant la fin des études, les diplômés universitaires sont lourdement endettés, ils ne peuvent plus compter sur un emploi à vie, et la dette nationale représente un fardeau néfaste pour les générations montantes, notamment au regard des services sociaux et de la retraite. C’est d’ailleurs une chose qui avait été identifiée dans l’exercice des choses que les élèves devraient savoir à la fin du secondaire.
Mise à jour, 13 juillet 2007 | La prochaine révision du programme de formation en Angleterre inclura des cours pour apprendre aux adolescents comment utiliser leur argent (BBC : Pupils to get lessons in money). L’article ne précise pas si les cours traiteront de la nouvelle réalité de l’argent électronique et des transactions en ligne.
Par ricochet :
Ce que tout élève devrait apprendre
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Salut François,
Dans les années 80, le Conseil des banques du Canada avait publié un guide intitulé «l’Argent et vous».
À l’époque j’étais très intéressé par les simulations ainsi que par les jeux de rôles en classe.
J’ai donc créé une simulation, «l’Argent et nous», que j’ai adaptée, il y a quelques années, au Programme de formation de l’école québécoise, pour en faire une tâche complexe.
Tes lecteurs et toi pourrez la retrouver à l’adresse suivante :
http://www.recitlangues.org/projets/tachcom.htm#argent
Cette tâche est également répertoriée sur le site de l’Office de protection du consommateur qui offre plusieurs activités dans ce domaine.
http://www.opc.gouv.qc.ca/jeunesse/
Je me souviens qu’à l’époque (depuis longtemps révolue) de mon secondaire, il y avait un cours intitulé, si je ne m’abuse, «Initiation à la vie économique» obligatoire pour tous en secondaire V (sauf ceux qui prenaient les cours de chimie et de physique, qui pouvaient le remplacer par biologie). Je ne puis dire ce qu’on y enseignait (ayant choisi bio), mais j’imagine qu’il devait y avoir quelques notions de gestion des finances personnelles (comme il y en avait d’ailleurs en «Économie familiale»).
De là à savoir si le peu d’intérêt que les élèves devait y avoir leur permettait d’apprendre quoi que se soit dont ils se serviraient plus tard…
Le cours d’éducation économique existe toujours, Marc-André. Il est obligatoire et, normalement, il faut une dérogation accordée par le ministre pour le retrirer de l’horaire.
J’ai eu la charge de ce cours il y a quelques années et, de mémoire, oui il contient des éléments de finance personnelle, mais il est davantage orienté macro-économie.
J’ai toujours trouvé que c’est un cours dont les contenus sont éminements pertinents; fonctionnement de l’État, de l’entreprise, le mouvement syndical,etc. Enfin, il me semble que ce cours offre un ensemble de connaissances de base sur le fonctionnement économique de la société qui sont, à mon avis, absolument indispensables pour tout individu s’il veut comprendre minimalement le fonctionnement de la vie en société. C’est aussi un cours où il facile de faire des liens directes avec la réalité extra scolaire.
Mais, comme vous le dite, l’intérêt des élèves reste malgré tout mitigé. Une fois, un ancien, qui n’avait pas plus de 21 ou 22 ans, m’a dit qu’il avait commencé à investir dans un REER en me laissant entendre que le cours d’économie y était pour quelque chose. Mais, pour ma part, je crois que le milieu familial n’y était pas non plus étranger.
Bref, c’est un cours super intéressant, du moins, de ma perspective d’adulte.
Il y a effectivement une tapée de matériels dans ces deux ressources que tu proposes, André. Merci de nous les faire connaître. J’ignorais que tu faisais preuve de tant de polyvalence dans le travail
Marc André attire mon attention sur les disciplines plus pratiques, notamment l’économie familiale, qui ont été sacrifiées dans la réforme. Celle-ci, semble-t-il, préconise l’intégration des habiletés retirées des programmes dans les compétences disciplinaires et les domaines généraux de formation. Non pas que j’étais un fan de l’économie familiale, mais je pense que c’est une illusion de croire que les enseignants vont systématiquement intégrer des savoir-faire étrangers à leur discipline.
Le cours d’éducation économique me semble plus intéressant, comme le souligne André. Toutefois, il est regrettable que cette éducation ne se poursuive pas au CEGEP et à l’université. La gestion des finances personnelles est devenue si complexe aujourd’hui, et les nouvelles technologies offrent de telles possibilités dans ce domaine, que les cours au secondaire ne sauraient être qu’une introduction au monde des finances.
Bonjour à tous,
Merci pour vos sources, en voici une autre : « 6-25 ans Gérer son budget sans déraper! »
Enfin, cela fait longtemps que j’attendais un tel outil. Dans le cadre de mes activités de formation avec un public d’adultes faiblement scolarisé et/ou qualifié, je cherche et j’exploite tous types d’outils sur ce thème également (www.pedagotic.be).
Gratuit et en 8 langues s’il vous plait ! Un brillant résultat issu d’un partenariat européen. Né de la collaboration d’associations françaises et piloté par l’UNAF, il a été réalisé avec l’aide financière de la Direction générale Santé et Protection des Consommateurs de la Commission européenne.
A découvrir : http://www.unaf.fr/article.php3?id_article=1442