La décentralisation des écoles (sans commission scolaire)


L’autonomie stimule l’innovation. Considérant la lourdeur bureaucratique du système scolaire québécois, la décentralisation est vitale à un environnement éducatif vivant, en symbiose avec la communauté. C’est pourquoi l’abolition des commissions scolaires est l’un de mes dadas. Or, récemment, j’ai été ravi de constater que d’autres que moi partagent cette idée.

Dans un dossier sur le système scolaire finlandais, le Journal de Montréal rapporte que les commissions scolaires n’existent pas en Finlande (Canoë : Zéro bureaucratie). Les écoles dépendent des municipalités.

«On a sauvé des millions de dollars en abolissant ces structures inutiles et ça nous a permis de réinvestir de l’argent pour venir en aide aux jeunes en difficulté. C’est ce qu’il fallait faire», estime le doyen de la faculté des sciences de l’éducation de l’université d’Helsinki, Matti Meri.

Peu de temps après, Le Soleil citait une éminente directrice d’école de Neuville qui affirme que les commissions scolaires du Québec sont superflues (Infobourg : LE SOLEIL : « Les commissions scolaires ne devraient pas exister »).

« Les commissions scolaires ne devraient pas exister. Elles nous coûtent inutilement beaucoup d’argent et beaucoup de temps. Les écoles devraient relever directement du ministère de l’Éducation, par l’entremise de ses directions régionales. »

Enfin, un article de USA Today (Schools take a lesson from big business) fait état d’un courant américain pour décentraliser la gestion des écoles, un courant qui s’inspire d’un modèle élaboré à Edmonton, où les directeurs d’école contrôlent 92 % du budget de leur école.

Under decentralization, the heat might get turned down at night or the gym floor might go another year without refinishing. In the past, if a school made such efforts to save money, the funds would only be sent back to the central office to be spent by someone else. Now it stays where it may mean a part-time reading instructor. When substitute teachers are paid by headquarters, teachers call in sick more often. When money saved on substitutes comes back to the school, absenteeism falls 40%.


Par ricochet :

La caducité des commissions scolaires

La solution à 65 %

Autonomie financière des écoles

Des écoles communautaires pour le Québec ?


Reportage sur l’école finlandaise. (École et société)

Il y a des jours comme cela… (École et société)

La décentralisation, des obstacles plus culturels que structurels. (École et société)

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2 réponses

  • Clément Laberge dit :

    Je suis évidemment favorable à une « décentralisation scolaire », mais il ne faut pas pour autant croire que parce qu’il n’y a pas de CS ou que les écoles sont gérées par les municipalités que tout cela sera moins « bureaucratique » et moins coûteux. Je le constate à bien des égards en France où il n’y a qu’une vingtaine d’académies pour 70 millions d’habitants alors que nous avons près de 70 commissions scolaires pour 7 millions d’habitants. Et pourtant…

    Je pense que c’est une question de leadership administratif (ou d’absence de leadership administratif) avant d’être une question de structure apparente.

    Dit spontanément…

  • La question de la décentralisation du pouvoir scolaire est effectivement un problème complexe, forcément semé d’embûches. Constatant l’impatience des gens avec la présente réforme scolaire, je ne suis pas sûr que, socialement, nous soyons prêts à composer avec un pareil changement. De toute façon, nos dirigeants politiques n’ont pas le courage de s’attaquer à un dossier comme celui-là.

    La question du leadership en est un de taille, car je ne crois pas qu’il y ait assez de bons gestionnaires dans le réseau pour garantir un tel changement.

    Mais au-delà de la pénurie de bons gestionnaires, je crois que la principale difficulté est culturelle, de cette culture qui imprègne et définit une société, qui agit sur les décideurs et l’opinion publique, sur les gestionnaires comme les professionnels et les travailleurs. Ainsi, je ne m’étonne pas que les Français, avec leurs querelles idéologiques et leur penchant pour la bureaucratie, aient de la difficulté à faire bouger les choses.

    Le Québec aussi a sa spécificité culturelle. Est-elle propice à une décentralisation scolaire ? Je n’en sais rien. Mais je suis en mesure de constater que la structure actuelle est boiteuse. Elle aussi a besoin d’être réformée. On ne peut plus continuer comme cela. Il faut tenter quelque chose.



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