Les TIC pour individualiser les cours universitaires


L’éducation n’a pas tant à craindre les nouvelles technologies, et particulièrement le e-learning, quand elle sait bien les intégrer. Mais ce n’est pas chose aisée quand on s’en tient aux pratiques traditionnelles. Le plus difficile consiste à tirer le meilleur parti des nouvelles technologies de la communication, notamment au regard de l’individualisation de la méthode de travail, tout en préservant les avantages de la relation maître-élève. Bill Ashraf, professeur de microbiologie à l’Université de Bradford (G.-B.), a supprimé les cours obligatoires à la faveur du podcasting, préférant consacrer son temps au travail individuel ou de groupe avec les étudiants (BBC : Podcast lectures for uni students ; voir également la vidéo).

Students will ask questions about lectures via text message, which will be answered in Dr Ashraf’s blog. The lecturer has also been putting his appointment times online so students can check if he is available or book a meeting without coming into the university. [...]


He said: « Some lecture classes have 250 students, so I question the effectiveness of a didactic lecture for an hour. »

L’idée de recourir à un blogue, pour communiquer globalement, et à la messagerie instantanée, pour les communications individuelles, est une façon d’utiliser intelligemment les nouvelles technologies à des fins pédagogiques. Cette méthode ressemble d’ailleurs à une forme hybride d’enseignement magistral et de e-learning. Il ne faut pas, non plus, sous-estimer l’importance de développer chez les étudiants l’autonomie d’apprentissage, dans une perspective de formation pour la vie. Sans être une panacée, il me semble que l’approche du professeur Ashraf constitue un pas dans la bonne direction.


Par ricochet :

Tendances TIC sur les campus

Podcasts universitaires gratuits

Les technologies comme agents de réforme


Sur le rôle de l’université et l’intégration des TIC (Christine tout court)

Interdiction d’utiliser l’ordinateur portable dans la classe ! (Libre cours…)

Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.

4 réponses

  • Très intéressant, François! La chose me fait penser à cette conférence à laquelle j’ai eu le plaisir d’assister lors de mon passage à l’AQPC avec un prof de math qui en était arrivé à la conclusion qu’il lui fallait justement profiter de temps en classe pour mettre ses étudiants au défi. Il profitait ainsi de leur temps en classe pour travailler alors qu’il se limitait à de brefs interventions magistrales et exigeait un temps de préparation au travail à la maison.

    À ce titre, il existe aussi une conférence du fameux chercheur de physique, le prix Nobel Carl Wieman, accessible sur le podcast de l’UBC (http://phobos.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewPodcast?id=95882746 ).

    En tout cas… choses à méditer…

  • J’essaie d’intégrer le plus possible des les TIC dans mon cours sur les TIC. Forum, clavardage, courriel, wiki, blogue, WebCT, vidéocommunication… Je fais des efforts pour qu’ils expérimente plusieurs outils.

    Le problème c’est que mes étudiants n’ont souvent même pas le goût d’apprendre à utiliser un ordinateur et, si je les oblige, ils n’ont pas les connaissances et compétences requises… Surtout avec les futures enseignantes au préscolaire-primaire. Je doit donc consacrer du temps à expliquer comment accéder à Internet ou envoyer un courriel. Je me demande dans quelle mesure l’exemple présenté plus haut est adapté à la majorité des apprenants. Est-ce que cette approche ne laisse pas des apprenants derrière?

  • À quand une université libre de toute structure physique, tirant pleinement profit des TIC, avec ces étudiants et professeurs disséminés çà et là à travers la planète? La rencontre des Ask an expert, Wikipedia et télé-universités. (À moins que cela n’existe déjà…)

  • Sacco me rappelle mes cours à l’Université McGill. Plusieurs professeurs de la faculté d’éducation utilisaient une approche semblable à celle qu’il décrit, où l’étudiant était responsable de la préparation aux cours, ces derniers servant davantage de lieux de discussion et de débat. Cela explique pourquoi c’est l’université dont je garde le meilleur souvenir.

    Par ailleurs, l’intervention de Patrick me chicote beaucoup. Qu’est-ce qui fait que les étudiants en sciences de l’éducation sont si réfractaires aux nouvelles technologies ? La question est extrêmement importante. J’espère avoir le temps d’en traiter dans un billet.

    Enfin, j’apprécie le commentaire de Marc André qui ramène la question à l’utopie, vue comme une sorte de finalité.



Laisser un commentaire à Sacco

*