Homo urbanus


L’expression homo urbanus est de Jeremy Rifkin. Cette année, pour la première fois dans l’histoire, plus de la moitié de la population mondiale s’entassera dans les villes. Nous avons atteint un tipping point. Après la préhistoire et le sédentarisme agro-urbain, nous nous enfonçons résolument dans la civilisation industrio-urbaine, sans considération pour l’avenir. Nous continuons à consommer les matières premières à un rythme insoutenable. Par la même occasion, nous exterminons les autres espèces à coups de 50 à 150 par jour, à tel point que trois quarts d’entre elles pourraient avoir disparu à la fin du siècle. L’agrégation urbaine nous coupe de la nature, accentuant du même coup notre myopie à l’égard du réchauffement climatique. Comme si le mal était incurable, certains se tournent maintenant vers l’exploration spatiale.

Jusqu’au XVIIIe siècle, une personne rencontrait en moyenne 300 personnes au cours de sa vie. Aujourd’hui, un citadin côtoie environ 200 000 personnes dans un rayon de 10 minutes de chez-lui. Le contructivisme social qui en découle n’est certainement pas étranger au progrès du savoir collectif. Au moment où le Monde est en train de se connecter, l’intelligence individuelle et collective est sur le point de progresser exponentiellement. Ce n’est pas trop tôt. Nous avons désormais la chance, la dernière peut-être, de nous doter d’un projet d’humanité.

Les critiques des nouvelles technologies de l’information, incluant ceux signalés par Mario récemment, ont une vision trop étroite des TIC, c’est-à-dire qu’ils considèrent le phénomène dans une perspective individuelle plutôt que globale. Pour le meilleur ou pour le pire, le Web est le nouveau système nerveux de l’humanité, donnant le pouls de la collectivité et transmettant l’information instantanément. Les élections générales constituent un moyen boîteux d’assurer la démocratie. L’expression au quotidien s’avère beaucoup plus efficace et nous rapproche de l’agora.

Pendant ce temps, contre toute conscience, nos systèmes d’éducation alimentent le même modèle économique. Assujettis à l’économie, ils reposent sur des modèles de productivité. On forme des travailleurs plutôt que des créateurs. Dans un monde où la connaissance est accessible à tous, nos élèves ne sauraient surclasser ceux des autres pays sur le plan de la mémorisation. Il faut miser plutôt sur les compétences et la créativité interdisciplinaire. C’est également l’avis de Thomas Friedman (Time: How to Bring Our Schools Out of the 20th Century):

Kids also must learn to think across disciplines, since that’s where most new breakthroughs are made. It’s interdisciplinary combinations–design and technology, mathematics and art–that produce YouTube and Google.


Par ricochet :

Visualisation de la pollution urbaine

Sauver le Village global

Surconsommation planétaire


De l’air (Foire aux idées)

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