Relief...contre la planéité

Le jeu est aux enfants ce que le travail est aux adultes. En termes d’activité, j’entends, d’où le dur passage à l’école une fois passé l’attrait de la nouveauté. Comme si cela ne suffisait pas, les villes limitent considérablement les aires de jeu, refoulant les enfants dans les espaces intérieurs. Heureusement, il y a les terrains de jeu. Grâce à l’apport de l’urbanisme et de la psychopédagogie, ceux-ci ont considérablement évolué depuis un siècle (New York Times: New York Tries to Think Outside the Sandbox et Can Johnny Come Out and (Be Taught to) Play?). J’ai surtout été fasciné par ce diaporama en cinq parties qui présente l’histoire des terrains de jeu, l’évolution des courants, de même qu’un nouveau concept pour stimuler tant l’activité physique que mentale. Deux caractéristiques surtout ont retenu mon attention : la prépondérance des matériaux naturels (bois, eau, sable, verdure) par rapport aux matériaux plus industriels (béton, asphalte, métal), et l’ajout d’éléments mobiles (ballons, blocs, poulies, rigoles) en lieu d’éléments fixes (balançoires, glissoires,bascules).

Les terrains de jeux sont nés du besoin d’éloigner les enfants de la rue en les regroupant dans un même lieu. Le parallèle avec l’école est intéressant, considérant la reconnaissance du jeu sur le plan des apprentissages et l’évolution vers des activités qui stimulent davantage la créativité.

Nos cours d’école sont passablement déficientes en matière d’aires de jeu. Malheureusement, elles sont conçues comme des espaces de récréation plutôt que des espaces communautaires. Utilisées seulement quelques minutes par jour, on y consacre peu de ressources. Si les autorités municipales investissaient dans l’aménagement des cours d’école, les enfants disposeraient d’aires de jeu plus invitantes qu’ils fréquenteraient en tout temps.

On remarquera la présence de surveillants dans ce nouveau concept. Cela reflète notre obsession pour la sécurité. On a vivement l’impression d’une garderie en plein air. Il faut souhaiter que les parents résistent à la tentation d’y abandonner leurs enfants pendant qu’ils vaquent à leurs autres activités.

Mise à jour, 9 mai 2007 | Comme il est triste d’entendre un directeur d’école justifier l’absence d’une cour de récréation en prétextant que « ce que le public veut, c’est un maximum d’apprentissage. » (BBC : No playground for ‘super school’). Aussi bien abolir l’enfance, pendant qu’on y est.

Par ricochet :

Le jeu comme sujet d’activité pour la classe

Sortir les élèves de la classe: exploiter l’environnement

Des jouets pour développer les enfants du monde