La réforme et le travail des enseignants


ManWorkVanGogh.jpgÀ toute tâche proposez en outre un salaire, vous doublez le plaisir de l’accomplir. (Euripide)

Je ne reviendrais pas sur un sujet déjà traité sans un nouvel élément d’intérêt. Du coup, l’occasion est trop belle de raviver une question exaspérante. Une enquête d’un syndicat anglais révèle que les enseignants font plus de travail non rémunéré que toute autre profession (BBC : Teachers ‘doing most unpaid work’). Cela ne surprendra personne. Les 11 heures de travail hebdomadaire gratuites correspondent à peu de choses près à la situation au Québec. Le reportage a attiré mon attention sur cette citation de Sally Hunt, secrétaire générale du University and College Union, qui fait remarquer qu’on ne saurait se doter d’un système scolaire à l’échelle mondiale en exploitant les éducateurs.

We cannot build a world class education sector on the exploitation of staff.

Nos gouvernements réalisent-ils que l’éducation déborde dorénavant des limites nationales? Quand les emplois disparaissent à l’étranger, il faut former les élèves à la créativité. Car au rythme où vont les choses, il faut non seulement apprendre à se renouveler, mais faire de la vie une école. Pour y arriver, il faut les meilleurs éducateurs et les plus motivés.

Mise à jour, 28 février 2007 | Les Américains, plus pragmatiques, reconnaissent l’importance que l’éducation prépare également les élèves à la mondialisation (eSchool News : Governors craft reform strategy).

(Image thématique : Man at Work, par Vincent van Gogh)


Par ricochet :

Journée de travail d’un enseignant

Réactions sur la lourdeur de la tâche

Le travail supplémentaire des enseignants

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3 réponses

  • Je ne peux m’empêcher de sourire jaune chaque fois qu’on publie de telles ‘pseudo-statistiques’ pour ne pas dire de telles âneries visant à établir le nombre «d’heures hebdomadaires de travail gratuites» comme si l’enseignement était un travail à la chaîne! Dans le domaine de l’éducation, la rémunération pour être équitable devrait correspondre au degré de passion et d’implication des enseignants. Point.

  • Pour répondre à M. Trudeau, je suis d’accord qu’on doive reconnaître le coeur qu’on met à l’ouvrage, 100% d’accord. Mais (et je ne sais dans quel domaine vous oeuvrez) si vous saviez le « taponnage » comptable qu’on a inventé pour tenter de quantifier ce coeur mis à l’ouvrage, cette passion, vous seriez désespéré qu’une telle reconnaissance, simple et équitable et qui ne passe pas par 100000 entourloupettes plus ou moins comptables, puisse voir le jour…

  • C’est bien la première fois que nous sommes si en désaccord, Jean. À la bonne heure! Tu touches des cordes sensibles pour les enseignants qui sont à bout de nerfs, comme en fait foi la réaction sincère de Sylvain. Quand la question me semble trop importante, je préfère m’expliquer dans un nouveau billet.



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