Un parfum du passé


AutographsYearbook.jpgLe souvenir est un poète, n’en fais pas un historien. (Paul Géraldy)

La poésie nous ramène à l’Homme, dans toute sa fragilité. Cet admirable carnet de fin d’études ayant appartenu à un étudiant chinois au début des années 40 est un baume pour la pensée occidentale en proie au positivisme. Les pages jaunies et écornées brillent des mots de ses camarades. Words of a man’s mouth est un projet d’Hillel Cooperman qui, après avoir déniché un vieux journal en moleskine dans une brocante, en a numérisé les pages, puis invité la communauté virtuelle à jeter la lumière sur son contenu (CNet : Words of a Mans’s Mouth spread across the Web). Puisque les étudiants fréquentaient une école chrétienne, plusieurs pages sont en anglais. La plupart de celles écrites en idéogrammes ont été traduites par la communauté. Il est fascinant, par ailleurs, de constater que les lecteurs aient réussi à googler quelques-uns des compagnons et, du coup, à les ressusciter.

Enveloppé de tant de beauté et de sagesse, une inquiétude en fracasse soudainement le cristal… les étudiants d’aujourd’hui sont-ils capables de tant d’humanité? J’en doute. Cela avive ma tristesse d’une éducation si obnubilée par l’économie et la performance qu’elle façonne une pensée mécanique. On objectera, avec raison, que cette culture n’est que le poids de la pensée collective. Mais est-ce que l’école n’est pas aussi le jardin d’ensemencement de la culture?

(Image thématique : Carnet d’autographes)


Par ricochet :

La poésie pour l’ouïe

La puissance de la collectivité


De la fleur à l’étoile (Jobineries)

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