Helvetica : un documentaire

DawsonLettersNumbers.jpgLe design est si simple, c’est pourquoi c’est si compliqué. (Paul Rand)

Qui aurait cru qu’une police de caractères ferait l’objet d’un documentaire primé ? Helvetica, réalisé par Gary Hustwit, célèbre le 50e anniversaire de la police du même nom, un chef-d’oeuvre de design alliant élégance, simplicité et fonction (AIGA : Lights, Camera, Helvetica). Le choix de caractères est le moyen visuel par lequel on confère une relation affective au texte. La précision et la sobriété d’Helvetica est le fruit d’un designer suisse, Max Miedinger, d’où son nom éventuel (International Herald Tribune : Helvetica: The little typeface that leaves a big mark). Quelques bandes annonces du documentaire sont offertes sur le site officiel et sur YouTube.




Ce n’est pas tous les jours qu’un prestigieux musée consacre une exposition à une police de caractères. Le MoMA l’a fait avec 50 Years of Helvetica. Pour une présentation de photos illustrant l’utilisation d’Helvetica, voyez plutôt ce diaporama du Herald Tribune.

J’ai toujours aimé jeter un regard critique sur les polices de caractère. Peut-être parce que mon père était imprimeur et que je prenais plaisir à ranger ses casses. Dès que j’ai un ordinateur, un Mac, j’ai été attiré d’instinct vers Helvetica. Ce n’est que plus tard que j’ai appris que certaines polices, dont Helvetica, sont mal servies par les pixels d’un écran d’ordinateur. Certaines polices comme Verdana, par exemple, ont été conçues pour faciliter la lecture à l’écran. Par contre, Helvetica retrouve toute sa beauté originale dans un document imprimé.

L’histoire de la police Helvetica devient intéressante avec l’avènement de l’ordinateur. Popularisée par Apple qui en a fait une police par défaut, elle a souffert de la ressemblance avec une autre police qui est venue à symboliser la platitude de la bureautique : Arial. Celle-ci est née de la mesquinerie de Microsoft de ne pas vouloir payer les droits d’auteur pour Helvetica et d’en faire une pauvre copie (une habitude, semble-t-il, chez Microsoft) qui n’avait pas l’agrément d’Helvetica (Globe and Mail : Typecast). Ce n’est pas la dernière fois que Microsoft sera responsable de disséminer une police détestable. Une campagne est en cours pour bannir Comic Sans (New York Times : Arial, Mon Amour, and Other Font Passions).

(Image thématique : Letters And Numbers, par Manierre Dawson)


Par ricochet :

10 lois de la simplicité

De l’importance de la beauté

La plume vs le clavier

Que faire de la calligraphie ?

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2 réponses

  • Intéressant ce topo à propos d’un sujet qui me passionne également : les polices de caractères.

    Je me rappelle mon défunt SE/30 qui avait un système d’exploitation occupant 90 % du disque interne de 40 Mo… Comme je possèdait presque 200 polices de caractères (impossible de les mettre dans le dossier système), je les plaçais sur un disque externe de 105 Mo (qui contenait aussi mes logiciels !) Ça ralentissait la machine, car polices accessibles via Suitcase, mais ça permettait l’utilisation de plusieurs polices intéressantes…

  • Ce que tu me rappelles des souvenirs, Sylvain. Il me semble qu’il y a une éternité de cela que j’utilisais Suitcase.



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