L'écriture collaborative en classe
La peur appelle la résistance et la complicité appelle la confiance. (Lise Harou)
Dans une dynamique de travail scolaire en équipe, il vaut mieux collaborer à l’écriture que d’en confier la tâche à un seul. En plus de parfaire les habiletés langagières de tous les membres, un volet indispensable aujourd’hui, cela les oblige à considérer des idées distinctes. Les nouvelles technologies de la communication facilitent grandement la tâche en offrant gratuitement des outils de collaboration. Béatrice Coutelet signe un article intéressant dans lequel elle résume les conclusions de quatre études sur l’écriture collaborative (Agence des usages TICE : Organiser l’écriture collaborative des élèves).
Les résultats surprennent, particulièrement au regard de la méthode de travail. Les conclusions suivantes ont retenu mon attention :
- les conversations synchrones (chat) sont plus efficaces que les échanges en différé (courrier électronique);
le recours à des stratégies préparatoires n’est pas toujours bénéfique;
les étapes préparatoires nuisent à l’écriture si elles réduisent le temps de rédaction.
L’expérience m’a appris que trop d’emphase sur la démarche d’écriture, comme toute méthode, s’avère contre-productif. La perception de perte de temps et de productivité entraîne l’écoeurement dans un cercle vicieux qui assombrit tout appel à la méthode. Pour qu’un élève intériorise des stratégies, le profit doit sauter aux yeux, et le plus tôt le mieux. Par conséquent, une gradation de la démarche d’écriture au fil des ans aura plus de chance de réussir qu’une procédure interminable imposée à des écoliers. Les enseignants ne doivent pas se rabattre uniquement sur leurs travaux universitaires, mais retrouver en eux l’enfant impatient de gambader.
En rapportant l’article de Béatrice Coutelet, le blogue Écrans de veille en éducation propose d’excellentes ressources pour la publication, dont les wikis Wikijunior et Vikidia, respectivement un magazine et une encyclopédie pour les 8 à 12 ans. Pour ma part, j’apporterai des applications en ligne qui favorisent l’écriture collaborative.
Préparation :
- - Thinkature
- Glypho
- StikiPad
- Zoho Notebook
- Stikkit
- Gliffy
- MindMeister
- Mindomo
- Mind42
Rédaction :
- - Writeboard
- Zoho Writer
- Ajax13
- WriteWith
- Vyew
- Coventi Pages
- Google Document et Tableur
Wikis :
Mise à jour, 15 juin 2007 | Pierre publie justement un billet dans lequel il vante les mérites des wikis dans sa pratique et ailleurs (Blogue :: PL en toute liberté! : De plus en plus wiki). Du coup, les directions devraient recourir à un wiki pour tous les comités et les projets collectifs qui ont cours dans les écoles. Il n’y a pas meilleur moyen d’élargir l’emploi des nouvelles technologies que de donner l’exemple et, surtout, de faire naître le besoin avant de s’attaquer à la formation.
Mise à jour, 15 juin 2007 | À la suggestion de Lyonel, j’ai ajouté Google Document à la liste des outils de rédaction. Ce genre de classement n’est jamais précis, car certaines applications chevauchent plusieurs catégories, comme c’est le cas de Google Document, Zoho Notebook et d’autres.
(Image thématique : Composition suprématiste, par Kasimir Malevitch)
Par ricochet :
Analyse des technologies de collaboration
Coordination, cooperation, ou collaboration ?
Pédagogie et wikis
Innovate : utilisation des wikis dans la classe
Accrocs à l’intelligence collective
Wikipedia : la coopération comme gage de qualité
Les aléas du travail en équipe
Wiki 101
Notre usage des TIC (c-jacomino)
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Merci pour les deux adresses de wiki que je ne connaissais pas. Il est vrai que wikipédia est encore un peu trop ardu pour des enfants de 10 ans.
Bonjour,
Une nouvelle fois merci pour cet intéressant billet.
Une remarque (même si je sais que tu es circonspect relativement à Google), mais les Googles Document et Tableur est également une solution collaborative intéressante.
J’ai été charmé, moi aussi, par Vikidia. Non seulement le contenu est plus à la portée des enfants, mais c’est moins intimidant d’y apporter sa contribution. C’est surtout un excellent moyen d’initier les enfants à la collaboration et au partage Internet. Espérons que c’est une attitude qui portera fruit quand ils seront grands.
Remerciements à Lyonel de me signaler Google Documents, dont je ne m’étais pas soucié depuis que Google a fait l’acquisition de Writely. C’est maintenant ajouté à la liste.
Bonjour,
Je dois dire que mon expérience semble confirmer ce que vous dites. Les longs préparatifs n’aident pas vraiment à l’écriture. Souvent les élèves n’ont plus le goût d’écrire après avoir traversé toutes les étapes de préparation. De plus, ces situations d’écriture sont crées artificiellement. Le besoin d’écrire est imposé par l’enseignant.
Cette année, j’ai découvert une façon d’écrire qui est rapide et qui offre une satisfaction immédiate. L’écriture de commentaires dans un blog. Le sujet se trouve rapidement, il va de lui-même. Quand on est intéressé à écrire un commentaire à quelqu’un, c’est que le propos nous intéresse déjà. Pas besoin d’amorce élaborée ni de susciter l’intérêt des élèves. Puis, il est facile de rassembler ses idées et d’organiser sa pensée. Pas besoin de créer de longues banques de mots au tableau avec des exemples de construction de phrases. L’enfant écrit ensuite son commentaire. L’enseignant fait une lecture rapide et suggère certaines corrections s’il y a lieu. Puis, l’enfant clique sur « poster » et le tour est joué. La gratification est immédiate. L’acte d’écrire est réel et il répond à un vrai besoin. Il est aussi possible de graduer l’écriture au fil du temps. Les scripteurs débutants écrivent un petit commentaire et les plus expérimentés des commentaires plus longs.
Cependant, je ne me suis pas débarrassé complètement des « longs préparatifs ». Je les utilise comme un entraînement et j’explique aux élèves que l’on se prépare comme le fait, par exemple, un joueur de basket qui lance dans le panier avant une vraie partie. On se pratique à cerner notre sujet, à trouver nos idées et à organiser notre information. Puis, on arrête. On attend une véritable occasion d’écrire.
En écriture, il n’y a vraiment qu’une seule étape indispensable : la relecture (correction). Pour le reste, cela dépend des circonstances. Tu as tout à fait raison, Sylvain.
Je suis toujours sidéré de voir des enseignants obliger leurs élèves à une longue démarche d’écriture qu’ils utilisent rarement, sinon jamais, eux-mêmes.