Mots d'enfant de 5e (CM2)


VanGoghSchoolboy.jpgUn peuple qui prend ses enfants par la main est un peuple qui vivra longtemps. (Alain Gilot)

En ces temps de canicules et chauds débats entre adultes, il est rafraîchissant d’entendre les petits nous rappeler ce qui importe vraiment à leurs yeux. Si la vérité sort de la bouche des enfants, l’apprentissage n’est pas au coeur de leurs préoccupations, faisant ainsi écho à Maslow. Laurent Bourgoin me fait découvrir les charmants messages des élèves de l’école Louis Moreau, à Étampes, avant leur départ pour le collège. L’angoisse d’une cité inconnue, sinon par les propos d’un frérot ou d’une soeurette, surgit candidement de ces mots d’enfant.

J’en prends à témoin Hugo, Kevin, Céline, Élodie, Guillaume, Cindy, Coralie et Fanta  :

Moi mes craintes c’est de me faire racketter.

J’aimerais qu’il y ait beaucoup de maths.

J’espère avoir beaucoup de copains.

Je souhaite que les profs soient gentils.

Je crains d’arriver en retard au collège.

Il faut qu’on change de classe pour certaines matières.

Ma soeur m’en parle souvent.

Je voudrais avoir quelques copines et que l’on m’aime bien. J’aimerais aussi que les professeurs ne soient pas trop sévères. Je crains fortement d’être seule.

J’espère que les profs ne seront pas trop sévères. Je me demande comment la cantine est faite. La matière que j’aimerais faire sera la géographie ou l’histoire. À Marie Curie il y a un terrain de basket et un de foot c’est mon frère Damien qui me l’a dit.

J’aimerais que mes amies aillent dans la même classe que moi et que la 6ème ne soit pas trop difficile pour moi et mes amies. J’ai peur que les profs soient sévères et de prendre des heures de colle.

Mes craintes c’est d’être toute seule dans un coin et je voudrais ne pas quitter mes copines et mes copains.

Je crains que les profs ne soient pas cool.

J’espère que l’emploi du temps ne sera pas trop chargé.

J’espère que je me ferai de nouveaux amis et que les anciens ne me lâcheront pas.

On ne s’étonnera pas que les élèves s’inquiètent de ce changement de fourmilière et qu’ils cherchent leur salut auprès des amis. Le passage du primaire au secondaire (au collège, en France) coïncide avec le début de l’adolescence, une croisée des chemins plutôt cahoteuse. À titre d’information, les Américains, aux prises avec le même phénomène, semblent avoir du succès avec les écoles où l’on a prolongé le primaire jusqu’à la fin du middle school (New York Times : Trying to Find Solutions in Chaotic Middle Schools et Taking Middle Schoolers Out of the Middle).

(Image thématique : L’écolier, par Vincent van Gogh)


Par ricochet :

Étendre le primaire jusqu’à la 8e année ?

La violence scolaire institutionnalisée

Mot d’enfant

Le bullying par les enseignants

Sortir les élèves de la classe: exploiter l’environnement

Les enfants invisibles de la classe

Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.

2 réponses



Laisser un commentaire à Francois Guité

*