La créativité et apprendre à apprendre


LloydCreativity.jpgL’art est le fruit de la créativité des gens libres.
(John Fitzgerald Kennedy)

L’uniformité du système scolaire et les méthodes directives étouffent la créativité. Cela explique sans doute pourquoi elle s’amenuise chez les élèves au fil de leur scolarité (Tony Buzan : Teaching How to Learn). Si nécessaire à l’émancipation des individus comme à l’essor de la collectivité, la créativité se cultive par l’individualisation des apprentissages, dont l’habileté d’apprendre à apprendre est la clé de voûte. Hormis un faux pas en préconisant l’antériorité d’apprendre à apprendre sur les apprentissages eux-mêmes (ils ne sauraient être dissociés), Tony Buzan résume merveilleusement, dans la conférence ci-dessous, la tragédie de nos écoles qui étouffent la créativité naturelle des enfants en privilégiant les les contenus aux dépens des stratégies d’apprentissage (source : Stephen Downes).




Le discours est inspirant à souhait et devrait être présenté à tous les enseignants en début d’année (malheureusement, la vidéo est en anglais). Le propos devient particulièrement intéressant à compter de la 7e minute, alors que Buzan aborde la relation entre le cerveau et la créativité. Enfin, je retiens cette citation par laquelle, en juxtaposant l’inné (nature) et l’acquis (nurture), il enjoint aux éducateurs de cultiver la nature des élèves :

We have to nurture nature.

(Image thématique : Creativity, par Don Lloyd)


Par ricochet :

Les 6 mythes de la créativité

Vivement la créativité !

Le passage à une économie de la créativité

La créativité et l’enseignement

Conférence de Ken Robinson sur la créativité

Les TIC, le hasard et la créativité

La taxonomie de Bloom et la créativité

L’enseignement : l’art du possible

Le Canada, un pays de médiocrité (Conference Board)

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5 réponses

  • Un courageux pour la traduction ? Et pour tous ceux qui, comme moi, comprennent un mot sur deux (et encore !), et n’arrivent pas à suivre la consensuabilité du propos, qui semble pourtant fort intéressant !

  • Entièrement d’accord avec ce billet. Je pense de plus que l’école encourage surtout à travailler les points faibles des élèves (uniformisons) mais très rarement leurs points forts. Dans un monde plat (à la Thomas L Friedman) il me semble que c’est erreur fondamentale pour l’avenir économique et culturel d’un pays (sans parler de l’épanouissement des jeunes).

    Concernant la curiosité et l’envie d’apprendre suivant les âges, je me rappelle de 6 années d’animation interactives (via questions-réponses) dans un planétarium. Ce que j’en retiens:

    - tous les jeunes enfants sont très curieux et ont envie d’apprendre. Ce sont aussi eux qui posent les questions les plus directes et les plus pertinentes (du genre « Pourquoi la terre est ronde et pas carrée ? », etc).
    - très peu d’ados osent poser des questions, même chose pour les adultes (ou alors des questions très techniques pour montrer aux autres qu’ils savent des choses)

    Par contre chez un tiers des retraités je retrouvait les mêmes étincelles dans les yeux et l’envie d’apprendre que chez les enfants. Comme si l’absence d’obligations où la peur d’un jugement externe leur permettait enfin de se démouler pour retrouver leur curiosité originelle.

  • À la citation de Kennedy, je juxtaposerais les propos de Tarkovski selon qui l’oppression favorise la création chez l’artiste, si elle ne le tue pas (malheureusement, je n’ai pas sous la main la source, son Journal).

    Ceci dit, surtout pour continuer dans ma veine de contradiction ;-), il est vrai que l’école nous apprend trop souvent à cesser être curieux. Et sans la curiosité, point de création.

  • Daniel Bigué dit :

    Pour moi, il me semble que «j’apprends à apprendre» lorsque j’ai des méthodes efficaces de travail intellectuel et lorsque j’essaie d’avoir un regard métacognitif sur ce que j’essaie d’apprendre. «L’école» –plus préoccupée à couvrir des programmes et à chiffrer des évaluations—est loin du «apprendre à apprendre».

  • Je regrette de ne pas avoir le temps de répondre à la requête de “Bisane”. C’est une tâche assez ardue, considérant la longueur du discours.

    Étonnant constat que celui de François. Et fort intéressant. Je me range d’ailleurs à son analyse.

    Du coup, je remercie Marc-André de me surprendre encore une fois de sa culture.

    Enfin, Daniel n’a jamais si bien dit : nous sommes généralement très loin de la métacognition et du « apprendre à apprendre ». J’en sais quelque chose, puisque j’enseigne dans un programme où le « apprendre à apprendre » est pourtant au coeur de la philosophie de l’apprentissage. On serait surpris, après 15 ans de ce programme, comme peu d’enseignants s’en soucient.



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