La tyrannie des styles de pensée


WestcoatTyranny.jpgC’est une vraie tyrannie souvent que l’éloquence. (Euripide)

La pensée est idiosyncrasique. De cette individualité, il découle non seulement que la conception des choses varie naturellement en quelques points, mais que la communion d’idées est toujours imparfaite. Cette disparité a été mise en lumière, entre autres, par Jacques Hadamard dans Essai sur la psychologie de l’invention dans le domaine mathématique. Comme le rappellent Fernette et Brock Eide, les professeurs doivent prendre garde de ne pas imposer aux élèves leur vision des choses et leurs modes de réflexions (Eide Neurolearning Blog : The Tyranny of Our Thinking Styles).

D’autant plus que les professeurs contaminent régulièrement les élèves de leurs erreurs. Aux dires de certaines études, les experts sont souvent coupables d’erreurs factuelles (Eide Neurolearning Blog : The “Dark Side” of Expertise).

Ce qui ne veut pas dire que les enseignants doivent s’abstenir de transmettre aux élèves leur savoir, leurs réflexions et leurs convictions. Cela est même indispensable afin que les élèves puissent modaliser leurs propres représentations. Sauf qu’explication n’égale pas dictature. Le savoir de l’élève est beaucoup plus florissant quand il naît de la synthèse de sa propre pensée, grimpant au tuteur des regards encourageants, mais critiques, et cultivé aux aléas de la vie.

(Image thématique : Skidded Tyranny, par Natasha Westcoat)


Par ricochet :

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2 réponses

  • … de la même façon, il n’y a pas qu’un seul profil d’enseignant. Chacun a son style, mais aux yeux de certaines personnes, les styles ne correspondent pas toujours aux désirs de ces personnes.

  • Daniel Bigué dit :

    On sait qu’un concept en tant que représentation mentale, peut avoir diverses résonnances pour les élèves et le propos de votre billet me confirme bien que le dialogue comme champ d’épuration de toute pensée en situation d’apprentissage va de soi.



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