Secret de polichinelle : les professeurs trichent
Les tricheurs ne connaissent pas la vraie joie de gagner. (Maurice Sachs)
Les enseignants ne font pas de quartier aux élèves qui trichent. Moins par moralité que par amour-propre meurtri. Après tout, qui permet qu’on enfreigne impunément son enseignement? Étonnante intolérance de la part de ceux qui, à défaut de tricher eux-mêmes, ferment les yeux sur le maquignonnage de leurs collègues pour hausser les notes. Une enquête du Teacher Support Network (Grande-Bretagne) révèle que la majorité des professeurs croient que la tricherie est pratique courante dans la profession (BBC : Teachers cheating to raise grades).
Y a-t-il une école où aucun professeur n’aide les élèves durant les examens ou ne se montre généreux dans la correction? Plusieurs enseignants y voient un moyen facile de contenter élèves et parents et ainsi éviter les doléances. La direction fait l’autruche, consciente que cela améliore le taux de réussite de l’école. Il n’y a pas que les Américains qui soient tentés de dorer les statistiques de leur école (New York Times : A Teacher Grows Disillusioned After a Fail’ Becomes a Pass’). D’une certaine manière, on peut aussi accuser le ministère de tricher en convertissant l’évaluation des compétences en pourcentage pour donner l’illusion d’une mesure exacte.
Tant que le système scolaire reposera d’abord et avant tout sur l’évaluation, la tricherie demeurera irrésistible. Élèves, professeurs et gestionnaires succomberont à la tentation. Tout compte fait, les examens corrompent l’éducation comme l’argent la politique.
(Image thématique : Cheating, par Betty Bastai)
Par ricochet :
Le risque de punition est aussi source de motivation
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Après avoir lu votre billet, je pense que les examens, tout comme les compétitions sportives d’ailleurs, devraient être seulement, à mon avis, une «prise de mesure de soi-même pour soi-même» afin de s’améliorer dans un processus de «croissance». Malheureusement la compétition exacerbée de façon outrancière a corrompu cette finalité. La tricherie est à la compétition scolaire comme le dopage est à la compétition sportive
Je pense que les examens, tout comme les compétitions sportives d’ailleurs, devraient être seulement, à mon avis, une «prise de mesure de soi-même pour soi-même» afin de s’améliorer dans un processus de «croissance».
Comme c’est bien dit. Je partage entièrement ce point de vue sur les examens.