La lecture dans un monde numérique


MerlinaReading.jpgLa lecture est un art et tout le monde n’est pas artiste. (Madeleine Chapsal)

Les blogueurs cèdent plus facilement au chant des sirènes des nouvelles technologies. Néanmoins, il importe de rappeler que nous naviguons des eaux incertaines, histoire de refaire un cap. C’est le cas sans doute de la lecture, un exercice que l’Homme a raffiné pendant plus de cinq millénaires et que les nouvelles technologies font brusquement giter. Maryanne Wolf, professeure au Eliot-Pearson Department of Child Development de l’Université Tufts, signe un article intéressant dans lequel elle s’interroge sur les conséquences du numérique sur la lecture (International Herald Tribune : Socrates’ nightmare).

Wolf s’inquiète de la superficialité qui vient de la démocratisation des moyens de publication. Elle soutient sa thèse en faisant appel à trois arguments qui étonnent par leur éclectisme. Elle évoque le caractère acquis de la lecture démontré par l’imagerie cérébrale. Ensuite, elle rappelle que Socrate voyait dans la littératie un obstacle à la pensée achevée, laquelle vient seulement de l’analyse et de l’intériorisation personnelle. Défendant néanmoins l’importance de la lecture, elle cite Proust pour qui l’aboutissement de la sagesse de l’auteur n’est que le commencement de celle du lecteur.

Sauf que le problème de la superficialité n’est pas à proprement parler technologique. Il s’agit plutôt d’un phénomène lié à une société débridée poursuivant les chimères de la productivité et des biens matériels. Par ailleurs, les accusations de superficialité de l’information négligent le fait que l’explosion des communications écrites fait en sorte que les gens lisent maintenant davantage. Du coup, la quantité et la variété des lectures amènent plus de synthèses de l’information, donc plus de créativité collective. De communion personnelle, la lecture offre désormais une dimension parallèle de communion connective. S’il y a plus de lecture anodine, il me semble qu’il y a aussi, au total, plus de gens qui approfondissent les sujets.

Nous traversons, de toute évidence, un soubresaut de l’évolution. Les excès du balancier, si excès il y a, finiront bien par revenir à des procédés plus naturels.

(Image thématique : Reading, par Emilio Merlina)


Par ricochet :

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5 réponses

  • Il y a aussi des genres hybrides comme les VN (Visual Novel).
    http://en.wikipedia.org/wiki/Visual_novel

    Il s’agit d’un livre multimédia interactif avec beaucoup de textes accompagnés de quelques graphiques récurrents
    (personnages, humeurs, fonds) et d’effets de transition ou d’animation.

    Très populaire au Japon (70% des ventes de jeux PC) ce genre de livre/jeux commence à percer en occident avec des titres comme
    « Phoenix Wright » ou « Hotel Dusk » sur Nintendo DS.

    Les jeunes peuvent aussi facilement créer leur Visual Novel avec un logiciel un logiciel libre comme Ren’Py par exemple:

    http://www.renpy.org

    Peut-être une idée de projets communs entre cours de français et cours de dessin.

    fx

  • Jean Trudeau dit :

    « De communion personnelle, la lecture offre désormais une dimension parallèle de communion connective. »

    Cette dimension devenue incontournable ne devrait-elle pas amener tout enseignant à repenser sa ‘pédagogie de la lecture’, notamment en mettant un accent particulier sur l’analyse, la synthèse et la critique comparative.

  • À la suite de la vidéo de la maison Editis découvert en fin de semaine passée (vision peut-être un peu « traditionnelle » de la lecture numérique), j’avais commencé à me questionner sur ce que pourrait être la lecture de demain…

    Je n’ai pas trouvé de réponses satisfaisantes, ou je n’ai pas fini d’élaborer ma réponse…

    Et là, je tombe sur ce billet qui ouvre des portes ou de très bonnes pistes de réflexion. Et la question de Jean Trudeau mérite qu’on s’y attarde. En tout cas, elle m’interpelle !

  • PIERROT ROCHETTE
    CREATEUR D’ART NUMERIQUE

    ici Pierrot, du colloque epaper world
    bravo pour votre magnifique page web

    je voulais vous partager une réflexion
    sur l’écosystème numérique

    1) chaque membre de production de la chaine numerique risque de devenir a tour de role un sous-traitant de qualite pour le projet soit d’un auteur, soit d’un auditeur, soit d’un réseauteur international. Pour moi c’est en ce sens que l’éditeur ESS (ECONOMIE Sedentaire solide) va etre remplacé par l’éditeur ENN (editeur nomade numerique).

    2) j’ajouterai deux sections sur mon blog http://www.reveursequitables.com dont les deux oeuvres d’art numerique constituent deux approches suivant l’évolution du numerique (Monsieur 2.7 K, l’age d’or de la decouverte) et le journal-courriels du dernier homme libre (l’age d’or du courriel)

    3) la derniere oeuvre de ma trilogie s’intitulera BOOK BLOG et sera écrite en directe sur un blog avec commentaires ou je serai virale sur facebook et twitter sans qu’on ne puisse jamais me parler personnellement, sauf par comemntaire entre les chapitres…. le tout étant accompagne par un BOOK CAM, soit une camera web qui tous les matins a 6h.30 am jusqu’a 7h permettra au lecteur d’assister a une discussion de créativite entre mon partenaire master web Michel Woodard et moi le master art numerique.. le tout sera suivi d’une publication papier ou le MAKING OF servira a donner une valeur ajoutée à la marque REVEURSEQUITABLES.COM de facon à ce que je puisse me passer de tous les acteurs de la chaine de production numerique, vendant mes oeuvres à $1.00 chaque, cherchant plutot 100,000 personnes qui paieront pour l’ensemble de mes oeuvres dans un panier (ex: mes 3 ebook, mes 19 emissions de t.v. deja canees sur le work progress du pays oeuvre d’art, mes 105 chansons …

    Puis une fois mon ier million fait, j’écrirai un livre sur le design du modele d’affaire pour l’auteur numerique roi par son contenu, parce que selon moi, le createur, qu’importe son domaine d’expression a droit au meme privilege que Picasso qui n’a jamais demande a ce qu’un editeur formate au dessus de son epaule pendant qu’il peint…

    Puis une fois ces deux millions en poche, je donnerai tout et repartirai vagabonder la beaute du monde

    Pierrot
    ermite des routes

    http://www.reveursequitables.com

  • Gérard Cadieux dit :

    La pire chose qui peut arriver à un philosophe c’est :

    Qu’un professeur de philosophie médiocre (Pierre Rochette) dénature sa philosophie sur le rêve pour se partir une « gagne ».

    Je ne pensais pas vivre cela de mon vivant!

    Pierre Rochette a bénéficié d’un accès privilégié à mon processus de création. Il aurait pu faire le choix de faire le bien, en le faisant bien! Il a plutôt choisi la facilité de la tricherie malgré les enseignements que je lui ai donnés.

    Moi, Gérard Cadieux créateur de la philosophie du Wow et auteur du livre  » Le Prince a réussi », tiens à me dissocier des activités de « Rêveur équitable » et de ses exploitants.

    Le tout étant fait sans mon consentement.

    Puisse le fatum rattraper les tricheurs et tenir loin de vous les tueurs de rêves! Wow-T=G3 (wow moins la tricherie égale le génie au cube)

    Gérard Cadieux

    Créateur de la philosophie du Wow décrite dans le livre « Le prince a réussi »



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