La violence du joual


HallMetallicGames.jpgLe premier instrument du génie d’un peuple, c’est sa langue. (Stendhal)

J’ignore combien de jeux vidéo sont traduits en joual, mais l’exemple rapporté par Charles-Olivier me trouble (Charles-O. M. : Joual). Que l’on parle joual dans la rue, c’est pittoresque; qu’on l’exploite sur scène ou au grand écran, c’est la prérogative de l’art; mais que l’industrie du jeu vidéo y recoure dans des jeux visiblement destinés à des enfants, en lecture de surcroît, c’est afficher un manque flagrant de conscience sociale. Le mercantilisme a des limites morales. Nul ne peut prétendre ignorer la précarité du fait français au Québec, ni les difficultés de son apprentissage dans les écoles.

Charles-Olivier m’apprend que le jeu en question, Super Mario Galaxy, est produit par Nintendo. L’Union des artistes (UDA) a déjà dénoncé cette traduction en joual (Branchez-vous.com : Mario Galaxy traduit en joual). Il appert que l’entente signée entre l’Office québécois de la langue française (OQLF) et l’industrie du jeu vidéo ne porte aucunement sur la qualité de la langue.

Plusieurs études ont démontré l’efficacité éducative des jeux vidéo. Encore récemment, une étude mettait en évidence les moyens, bien connus en éducation, par lesquelles les jeux vidéo dits violents rendent les utilisateurs plus agressifs. Par extension, le joual écrit dans les jeux éducatifs m’apparaît une forme de violence qui s’attaque à la langue.

Certains jeux vidéo sont de la malbouffe. Sarcastiquement, je renvoie à cette image dénichée par Jacques Cool. Peut-être faut-il boycotter Nintendo avant que le Père Noël ne se mette aussi à parler joual.


(Image thématique : Metallic Games, par Richard Hall)


Par ricochet :

Effets néfastes des médias sur les jeunes

Le texto serait bénéfique à la grammaire

Étude : le texto ne nuit pas à la litératie

La qualité de la langue et les blogues scolaires

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