Les routes migratoires d'aujourd'hui


SharmaImmigrationDay.jpgNous sommes tous des immigrés, il n’y a que le lieu de naissance qui change. (Anonyme)

Je n’aime pas comparer l’homme et la machine. Je trouve déjà que le fossé qui les sépare se rapproche dangereusement. Non pas que je craigne celle-ci, mais plutôt celui-là. Toujours est-il que la réaction des natifs à l’immigration me rappelle les résistances générationnelles aux nouvelles technologies. Le discours autour des accommodements ethniques concerne aussi les écoles où les enfants d’immigrés sont de plus en plus nombreux. Déjà que « les élèves les plus performants de tout le Québec sont ceux qui sont nés au Canada de parents immigrés (La Presse : Les enfants d’immigrés réussissent mieux). L’école a d’ailleurs beaucoup à gagner de cette diversité ethnique, tant sur le plan des idées que de l’ouverture mondiale.

L’école et la société sont par ailleurs des lieux d’acculturation extraordinaires. Dans l’état actuel de la situation au Québec, il me semble que les tensions culturelles sont beaucoup plus le fait des adultes et que le temps favorisera le rapprochement des générations montantes.

La multi-ethnicité au Québec ne peut que s’amplifier en raison de la baisse démographique et les besoins de travailleurs. D’autres régions sont bien plus affectées par l’immigration. La première chose qui m’a saisi dans un article de The Economist sur l’immigration (Open up), c’est la carte ci-après sur les principaux déplacements des populations dans le monde aujourd’hui (source : elearnspace). L’image parle d’elle-même. À la lecture de l’article, je retiens surtout les avantages et la normalité de l’immigration. Ça fait un heureux contrepoids à certaines idées exprimées devant la Commission Bouchard-Taylor.


EconomistImmigrationRoutes.jpg



(Image thématique : Immigration Day, par Justin Sharma)


Par ricochet :

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3 réponses

  • Je suis d’accord lorsque que tu dis que le nombre d’immigrés au Québec augmentera encore, mais, personnellement, même si je suis très ouvert sur la multi-ethnie, j’ai un peu peur de notre avenir…

  • Daniel Trottier dit :

    Je vous cite: « Il me semble que les tensions culturelles sont beaucoup plus le fait des adultes et que le temps favorisera le rapprochement des générations montantes. »

    Ce n’est pas toujours ainsi que ça se passe. Il suffit de suivre l’actualité en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis et même ici pour constater que les enfants nés dans le pays d’accueil de parents immigrants peuvent adopter des comportements qui ne s’inscrivent pas dans le courant que vous décrivez. C’est ainsi que l’on rencontre, par exemple, des jeunes qui choisissent des pratiques culturelles et religieuses beaucoup plus orthodoxes que celles de leurs parents. Plus proches, en fait, de ce qui se vit dans le pays d’origine.

    Repli identitaire? Idéalisation du pays d’origine? Déception à l’endroit du pays d’accueil, qui ne remplit pas les promesses dont leurs parents ont rêvé – pour eux et leurs enfants – en faisant le douloureux choix de l’immigration? Rejet du modèle parental? Conflit de générations? Il ne manque pas d’hypothèses pour expliquer un phénomène qui ne semble pas, selon toute apparence, s’inscrire dans une évolution que l’on souhaiterait naturelle… On ne peut plus, décemment, rester installé sur l’idée selon laquelle l’intégration complète se fera toute seule avec la 2e génération et les suivantes. Le mode incantatoire ne concrétisera pas le « vivre ensemble » auquel on aspire tous dans une société qui a besoin de l’immigration et qui, surtout, croyait bien naïvement qu’elle constituait un modèle d’accueil et d’intégration. La Commission BT a ramené les pendules à l’heure… À l’heure d’avant Expo 67! Cruelle prise de conscience pour ceux qui commençaient à se sentir chez eux ici.

    La petite phrase de Félix GG me donne à penser qu’on a un char de croûtes à manger pour construire ce « vivre ensemble ».

  • Je maintiens mon optimisme, malgré le poids de ces excellents arguments. D’une part, je crois que la situation au Québec est sensiblement différente des trois pays cités, aux prises avec des taux d’immigrés qu’ils ne réussissent pas à absorber, ce qui n’est pas tout à fait le cas du Québec. D’un autre côté, la jeunesse d’aujourd’hui est beaucoup plus ouverte sur le monde. La navigation Internet et les réseaux sociaux, pour ne nommer que ces deux facteurs, ont considérablement transformé le rapport de l’individu au monde. J’ose espérer que cet élargissement de l’esprit au quotidien et au naturel a un effet plus marquant qu’une exposition de scène.

    Les facteurs en cause sont cependant beaucoup plus complexes que ceux que j’ai maladroitement cités. Daniel en fait admirablement la démonstration.



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