Quand les parents achètent des travaux pour les étudiants
Trop de bonté dans les parents cause la perte des enfants. (Charles Perrault)
À première vue, la nouvelle a de quoi étonner : les services en ligne de vente d’essais universitaires admettent que les coûts sont souvent défrayés par les parents eux-mêmes (BBC : Parents buy essays’ for students). Mais à bien y penser, le climat de compétition qui prévaut dans les écoles et l’instinct de survie du plus fort font en sorte que les règles ne gouvernent que les faibles et les bien-pensants.
Ne lapidons pas immédiatement les parents. Il peut être légitime de se procurer un modèle de travail si le professeur ou le système n’est pas assez clair dans ce qui est attendu de l’étudiant. De toute façon, on ne dispose jamais de trop de ressources. Cela dit, il ne faut pas non plus donner dans la naïveté.
Les normes constituent le sable sur lequel les systèmes sont bâtis. Les systèmes scolaires ne font pas exception, même que les bouleversements sociaux et les nouvelles technologies ont rendu ces sables fort mouvants. Plus un système normalise, moins il répond aux besoins des individus, et plus il incite à la délinquance. Du coup, la masse critique générée par les normes favorise l’invention et la propagation des moyens de détournement.
La seule solution envisageable en éducation passe par l’éclatement des normes et, par conséquent, de la raideur du système. Il y aura forcément des cris et des hurlements de la part de ceux qui trouvent sécurité dans le monolithisme. Mais on ne peut plus freiner ainsi l’essor de l’éducation au moment de la diversification et de l’accélération du progrès. Quelque part, il faut faire confiance au professionnalisme des spécialistes qu’on a formés. L’imputabilité est un meilleur agent de contrôle que l’uniformité.
(Image thématique : Learn About Money, par Otis Kaye)
Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.
Je te rejoins entièrement : « le climat de compétition qui prévaut dans les écoles et l’instinct de survie du plus fort qui en motive plus d’un font en sorte que les règles ne gouvernent que les faibles ou les bien-pensants. »
C’est effectivement très paradoxal : l’excès de normes empêchent les systèmes de se réguler…Pour pallier, on en vient à des régularisations de plus en plus nombreuses qui ne font qu’aggraver le problème !
Il s’agit d’une erreur fréquente, alors ne jetons pas la pierre: Perrault et non Perreault
Merci de me signaler la coquille, aussitôt corrigée.