Un retour d'ascenseur des écoles privées?


JohnsonElevator.jpgÉconomies d’échelles. Ascenseur vers le profit.
(Marie-Anne Dujarier)

Le réseau des écoles privées est si fermement implanté au Québec que la question immédiate porte non sur leur existence, mais la forme. Pour le moment, elles rompent la monotonie du secteur public. Mike Baker, le chroniqueur en éducation de la BBC, demande fort à propos ce que les écoles privées donnent à la communauté en retour de leurs privilèges et de l’argent que l’État y investit (BBC : Private schools’ gain over state?). Le directeur d’une école privée anglaise accuse sans ambages son milieu d’écrémer le secteur public sans considérations communautaires.

It is « not right » for independent schools to « cream off » the brightest pupils and « the best teachers ». He argued they should put something back into the state system through an involvement in academies, trust schools, or federations.

Les mieux nantis rabâcheront l’argument classique que l’élite constitue le moteur de l’économie et de la création d’emplois. C’est une réponse intéressée en défense d’un modèle capitaliste dont le monde ne peut plus se payer ni luxe ni les excès. Les privilèges d’une condition ne se justifient aucunement par la cupidité, l’hérédité ou le pouvoir. La valeur d’un homme se mesure à ce qu’il fait au bénéfice des autres, au-delà du soi. Ce débordement à grande échelle caractérise, puis distingue les hommes.

Ne confondons pas capitalisme et libre entreprise. Le premier subordonne l’éthique aux impératifs économiques, une pensée qui permet aux riches de s’abandonner aux abus derrière le bouclier des classes travaillantes confortablement installées, du moins dans certains pays industrialisés. Le monde a un urgent besoin de nouveaux modèles économiques fondés sur un développement durable et un partage plus inventif de la richesse. Il faut, pour cela, l’apport de l’intelligentsia, notamment de celle issue de l’école privée. Mais encore faut-il que l’éducation change de cap.


(Image thématique : Elevator, par Kiel Johnson)


Par ricochet :

Les écoles publiques plus efficaces que le privé ?

La ghettoïsation de l’école publique québécoise

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2 réponses

  • florence meichel dit :

    Bonjour François,

    Comme d’habitude, tu m’as inspirée ! :-)

    http://florencemeichel.blogspot.com/2008/01/humanits-en-marche.html#links

  • En réponse à la réponse intéressée des mieux nantis qui rabâchent l’argument classique que l’élite constitue le moteur de l’économie et de la création d’emplois.

    Cuba est excellent exemple d’un pays dans lequel le système scolaire est exclusivement public. Malgré l’embargo qui y sévit depuis ± 50 ans, ce qui inclue que la connectivité Internet y est assuré par des liaisons satellites, malgré que passe tout près de l’Île, un cable Internet, qui assurerait une meilleure connectivité aux Internautes Cubains, malgré ces empêchements majeurs et ces restrictions continuelles contre Cuba, l’arbre Cubain donne des fruits que nous pouvons juger : cet @rticle en espagnol de la Prensa Latina de México explique que l’UNICEF a évalué que Cuba a un excellent taux de mortalité infantile, voir même meilleur que les USA ! De plus, Cuba envoie annuellement des médecins un peu partout dans le monde, incluant aux USA.

    Cuba serait-il un de ces (nouveaux) modèles économiques fondés sur un développement durable et un partage plus inventif de la richesse ?

    ¡Unidos venceremos!



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