100 raisons de ne pas innover
Tout le monde peut innover, si sa vie en dépend. (Akio Morita)
La stabilité est une illusion, car les êtres réagissent forcément aux phénomènes. Comme le cours des actions, l’état des choses monte ou baisse en dents de scie; à la longue, on dira qu’elles évoluent ou qu’elles déclinent. Dans une perspective d’évolution, l’amélioration des conditions existantes a ses limites. Tôt ou tard, il faut innover, forcer une mutation synthétique. Mais nous savons tous comme la résistance se braque devant le changement. Mitch Ditkoff, un consultant en la matière, a compilé une liste de 100 prétextes qu’il entend régulièrement pour ne pas innover (The Heart of Innovation : The Top 100 Lamest Excuses for Not Innovating; source : Jane Hart).
Non pas que je qualifie toutes ces raisons d’ineptes, comme le fait Ditkoff, mais l’énumération témoigne de l’ampleur du mur que l’innovation doit surmonter. Une bonne idée, toutefois, donne des ailes.
(Image thématique : Resistance, par Martin Quen)
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Exrait du texte hyperlié par François dans son @rticle qui présente les 100 excuses : ‘Organizations don’t innovate. People do’.
En effet !
Il y a ±30 ans, j’ai, l’individu, construit un gugusse qui enlevait 24 noyaux de cerises en même temps, question de mettre en conserves ou de faire sécher quelques milliers de cerises de France, qu’une dame nous avait données, si je prenais soin d’une centaine de cerisiers adultes que j’ai donc émondés un à un, fertilisés au fumier et au compost, irrigués mais pas trop avant la récolte, pour que les cerises ne fendent pas, désherbés de par mes chèvres et récoltés, grappe par grappe… Nous avions été aidés dans notre récolte par le fait que les quatre types de cerisiers murissaient une semaine après l’autre, pendant un mois. Les gros vergers cerisiers organisés, eux, laissent tomber des milliers de cerises par terre à chaque année, ce qui d’ailleurs perpétue le cycle des Cherry Flies et des arrosages aux pesticides.
Parenthèse anecdotique, les quelques cerises imparfaites, même pour les sécher ou en faire de la confiture, je les donnais à nos chèvres ; c’est fascinant de voir une chèvre prendre une cerise à la fois du bout des lèvres ; elle en mange soigneusement la chaire, puis recrache instinctivement le noyau : les noyaux de cerises contiennent de l’arsenic ! Des fois, c’est juste pas le temps d’innover !
Plus près de l’éducation, cet hiver, pour les 12 groupes de sec. III ou IV que j’ai eus sur trois mois, à ±six semaines par six groupe, j’ai designé des plans de classe 8½ x 14, avec photo couleur de chaque élève et juste son prénom sous la photo et la première lettre du nom de famille, pour le retrouver aisément dans la liste alphabétique : ainsi, je savais exactement qui était qui et je pouvais m’adresser à chacun, chacune de par son prénom et aussi noter leurs bons ou leurs mauvais coups sur la liste 8½ x 14 des élèves, à droite du cartable 8½ x 14, vu que je suis droitier.
Mon père, 86 ans, a exercé la profession de décorateur ensemblier : il dessinait des plans de la structure à la finition, en passant par les systèmes électriques, la plomberie, les meubles, la finition et la décoration, pour l’aménagement intérieur d’espaces commerciaux, entre autres de restaurants : conséquemment, j’ai grandi dans les plans et les tables à dessins et c’est genre comme une de mes façons de penser, d’autant plus que mon père adore expliquer ce qu’il est en train de faire : aussi, je suis toujours en train de construire, dessiner, inventer des plans dans ma tête ou sur papier, ou avec MOT, ou autrement.
En fait, grâce à la créativité, mais aussi grâce à mon éducation paternelle et ma liberté d’agir, avec mes plans de classes, j’ai mis en place ce que j’estime qu’un enseignant devrait minimalement laisser à ces suppléants ou remplaçants, comme outil de base pour prendre note des absences, des évaluations, des bons ou mauvais coups, etc.
Ces deux outils, le dénoyauteur de cerises et mes plans de classes sont innovateurs et c’est un individu, bibi, qui les a pondus, plus que moins par nécessité ; pour qu’une organisation comme une commission scolaire décide d’en faire un outil minimal obligatoire à laisser aux remplaçants ou aux suppléants, il faudrait qu’un ou des individus parlent ou écrivent à d’autres individus de la CS pour que finalement, un jour ou non, d’autres individus décident que l’organisation innovera ou non en ce sens, ce qui alors deviendrait une procédure et du même coup ne serait plus une innovation…
Remember? ‘Organizations don’t innovate. People do’