Rapport : la séparation par degré d'habileté est inefficace


GraetzDiscrimination.jpgLe sublime et le ridicule sont si proches qu’on ne saurait les séparer. (Thomas Paine)

La pédagogie qui se pratique dans les écoles est plus culturelle qu’on ne veut l’admettre. La recherche scientifique y est pour peu de chose, sinon dans les programmes que suivent les enseignants. Cette cession des fondements ternit leur statut de professionnel. J’ai eu une nouvelle indication de la dimension culturelle de la pédagogie en m’entretenant avec la stagiaire finissante que j’accompagnerai en septembre et qui est d’origine iranienne. Malgré son ouverture d’esprit, elle était étonnée qu’on ne sépare pas ici les élèves en fonction de leurs résultats, en regroupant les plus forts, comme cela se fait dans son pays. Il faudra que je lui signale un rapport anglais qui n’a trouvé aucune utilité à la séparation des élèves au regard de leur performance (BBC : No ‘clear advantage to setting’).

Au Québec, comme dans plusieurs pays, la discrimination se fait plus subtilement à l’échelle sociale alors que certaines écoles privées et quelques programmes particuliers sélectionnent les élèves en fonction de tests d’admission. Mais ça, c’est une autre question.


(Image thématique : Discrimination, par F. Graetz)


Par ricochet :

L’essor des programmes particuliers au Québec

Séparation des garçons et des filles à l’école (archives)

Vous pouvez suivre les commentaires en réponse à ce billet avec le RSS 2.0 Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback.

Une réponse

  • Malgré son ouverture d’esprit, elle était étonnée qu’on ne sépare pas ici les élèves en fonction de leurs résultats, en regroupant les plus forts, comme cela se fait dans son pays.

    Les bolés, la masse et les poches

    Ici, au QC, n’y a-t-il pas des « regroupements de plus forts », par exemple dans le programme international, ou dans les autres programmes du genre musique-études ou sport-études, ou encore dans les écoles privées ? La « ségrégation » existe partout, qu’elle soit économique, sexuelle, religieuse, sectaire, sociale, culturelle ou raciale, même en Afrique du Sud, en mai 2008, par ceux-là mêmes qui l’ont longtemps subie…

    Au QC, si on parle spécifiquement du régime scolaire public de niveau secondaire et du secteur régulier, c’est un fait que dans chaque classe, il y a des petit(e)s futé(e)s qui font tout plus vite que les autres et il y a aussi d’autres élèves qui eux auraient (peut-être) dû redoubler ; puis, il y a la masse moyenne… Aussi, il m’apparait qu’à certains moments, il peut être pédagogique de laisser un bollé voler à haute vitesse avec un de ses semblables, mais qu’à d’autres moments, il serait plus profitable pour le groupe que le bollé raffermisse son savoir en le partageant ou en l’expliquant à un élève moins performant… Malgré ces trois clientèles distinctes réunies dans une même classe, je n’ai pas encore vu d’enseignant avec trois paires de bras… On nous en demande beaucoup !

    En plus, imaginez si on multiplie ces trois clientèles par une tâche multi-niveaux ou multi-matières, comme c’est le cas pour d’innombrables enseignants de niveaux préprécaires, précaires, voire permanents ; en effet, il y a même de la ségrégation dans les commissions scolaires : il y les suppléants occasionnels qui doivent être disponibles en tout temps, mais à qui on ne promet aucun travail ; il y a aussi les enseignants dits précaires, qui ont acquis ou non ce statut par d’innombrables péripéties, réglées par toutes sortes de règles ± claires et par des évaluations ± subjectives et ± transparentes..

    Finalement, après plusieurs années, à ceux qui ont réussi à payer leur loyer, sans devoir se trouver un autre emploi, on attribue la permanence, une sorte de nirvana où l’enseignant devient un intouchable, sauf exception, comme quand une élève, du genre A-M Péladeau, pète sa coche et fait une plainte, parce qu’on a touché son manteau, malgré que d’autres part, un gardien de but A peut fesser dans la tête d’un autre gardien de but B à grands coups de multiples coups de poing, et ce, sans problème judiciaire, même si le gardien de but A est l’idole des jeunes, même si parfois un seul coup de poing cause la mort et même si les sports et l’Éducation sont regroupés sous le même ministère : un autre exemple flagrant de ségrégation ! Il y a en partout ; elle est rampante et elle est venimeuse…



Laisser un commentaire à Joseph Deneault

*