L'apprentissage n'est plus l'affaire de l'école


ReidLearningFloat.jpgSéparer la vérité de l’erreur, c’est l’affaire de ceux qui pensent en société. (Alain)

L’éducation n’a jamais vraiment été l’apanage de l’école publique. Celle-ci n’est qu’une récente tentative de normaliser les apprentissages, minée toutefois par la résistance de l’individualité. Il n’y a que la vanité humaine pour prétendre institutionnaliser un phénomène naturel. Je suis d’une génération pour qui l’université représentait le dernier échelon de la formation au travail. Or, l’école et l’université ne sont que des préludes; les études supérieures se font au laboratoire du travail et de la vie. Dans ce contexte, savoir apprendre s’avère une compétence essentielle et un gage d’indépendance.

Les entreprises se plaignent, depuis un bon moment déjà, que les étudiants arrivent mal outillés pour répondre aux défis actuels. On ne leur reproche pas tant un manque de connaissances comme des habiletés de type supérieur (analyse, résolution de problèmes, créativité, collaboration, etc.). Elles n’ont d’autre choix que de combler elles-mêmes les lacunes. En poussant l’exercice, elles découvrent qu’elles y gagnent plus que des employés qualifiés.

Un nouveau paradigme de gestion se dessine. Amy Edmondson, de l’Université Harvard, prétend que les entreprises sont plus efficaces quand elles accordent la primauté à l’apprentissage plutôt qu’à la productivité (Harvard Business Review ; The Competitive Imperative of Learning; source : Stephen’s Web). Dans le tableau ci-dessous, elle établit une comparaison qui vante la gestion centrée sur l’apprentissage. Dans ce contexte, l’entreprise devient la véritable école.


    HarvardCompetitiveImperativ.jpg


(Image thématique : Learning to Float, par Ashley Reid)


Par ricochet :

Les avantages de l’apprentissage fondé sur l’expérience

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4 réponses

  • Très inspirant et très pertinent de façon générale, et plus spécifiquement ces jours-ci dans le contexte de mon milieu de travail.

    Ceci dit, la lecture de ce billet coïncide avec le moment où je viens de terminer la lecture de Then What?, de Jason Ohler. Ce livre traite du même sujet, sous la forme d’une histoire un peu fantastique, mais plutôt dans la perspective inverse (l’école qui se rapproche du « mode » entreprise, plutôt que l’inverse), en y ajoutant une profonde réflexion sur l’utilisation des technologies pour l’apprentissage. Un bon complément au présent billet pour ceux qui voudraient approfondir la question.

  • Drôle de coïncidence, Christian… justement, j’ai pensé à toi pendant que j’écrivais ce billet. Je t’avoue que l’idée d’une école « qui se rapproche du “mode” entreprise » m’effraie. Mais je dois garder l’esprit ouvert. Merci de la suggestion.

  • Christian Roy dit :

    Effectivement, drôle de coïncidence! :)

    J’ajouterais que ma description est probablement un peu réductrice et mal formulée. Dans l’histoire d’Ohler, les élèves apprennent en faisant des projets comme dans une entreprise et en étant aidés/parrainés par des entreprises ou la communauté. Tant mieux si j’ai un peu piqué ta curiosité. ;)

  • J’aime mieux cela. À dire vrai, c’est une position qui me plaît beaucoup et que j’ai même défendue.



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