Ubiquity et l'émergence des mashups
Un certain désordre favorise la synthèse. (Michel Serres)
La première version du Web permettait aux usagers d’accéder à l’information. La seconde, communément appelée Web 2.0, leur a offert l’interaction. Il semble que la prochaine mutation sera caractérisée par la synthèse des composantes et permettra d’assembler les divers objets à la manière des blocs Lego. Après avoir été lecteurs, puis acteurs, nous deviendrons compositeurs, voire architectes. Les possibilités de personnalisation, de création et de dissémination sont ahurissantes. On assistera immanquablement à l’essor de nouveaux objets d’apprentissage (learning objects).
Plusieurs entreprises exploitent déjà les mashups :
Mozilla est le dernier joueur à sauter dans la mêlée en dévoilant Ubiquity (source : François Schnell). La vidéo ci-dessous représente une impressionnante démonstration du potentiel des mashups.
Par ricochet :
Pipes : entrecroiser des fils RSS
ShiftSpace: fooling around with the Web
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A mettre en lien il me semble avec l’apprenance ambiante
http://blogveilleflorencemeichel.blogspot.com/2008/08/mozilla-labs-ubiquity-outil-de.html
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Après avoir été lecteurs, puis acteurs, nous deviendrons compositeurs, voire architectes.
Les possibilités de personnalisation, de création et de dissémination sont ahurissantes.
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Le mouvement est effectivement entrain de s’accélérer rapidement.
Le site programmableweb par exemple constate une forte progression des API disponibles (900 listées aujourd’hui, autant de sources de mashups)
Lorsqu’on met en parallèle les progrès en terme d’accessibilité pour la réalisation de contenus/mashups avec le potentiel de libération du « cognitive surplus » décrit par Clay Shirky, on peut imaginer que les conséquences pourraient être remarquables:
video (voir la video à partir de 12m15s pour les gens pressés)
Ce que je trouve aussi intéressant c’est l’*émergence* d’informations/connaissances nouvelles, de façon quasi-automatisée, simplement parce-que suffisamment d’internautes diffusent publiquement certains contenus.
Par exemple la technologie PhotoSynth de Microsoft permet de voir émerger une connaissance numérique 3D du monde à partir de données résolument 2D (via photos Flickr):
article wikipedia
Tout ça me me refait penser à l’excellent livre « Patience dans l’Azur » d’Hubert Reeves (que j’avais lu il y a bien longtemps) et qui décrit l’incroyable histoire de la complexification de la matière qui aboutie à l’émergence d’une vie de plus en plus évoluée. J’imagine aussi que la démocratisation du web « interactif » + la libération du « surplus cognitif » + l’accumulation de « matière numérique », pourraient bien constituer un nouveau chapitre intéressant
francois schnell
J’ai de la difficulté, Florence, à concevoir en quoi le concept d’apprenance ambiante se distingue foncièrement de celui d’affordance. Sans doute devrai-je faire une lecture de ton Knol à tête plus reposée.
Pour continuer dans la ligne de pensée de François Schnell et de la notion de cognitive surplus, je ne serais pas étonné que nous assistions à une évolution fulgurante de l’être humain afin de nous adapter à ce nouvel environnement. On peut émettre l’hypothèse que la plasticité neuronale réagira par une expansion du nombre de neurones et, par conséquent, à une augmentation du volume du cerveau. Or, puisque le cerveau consomme beaucoup d’oxygène, le reste du corps croîtra proportionnellement, plutôt que de voir l’homme devenir macrocéphale.
on pourrait dire qu’affordance est le processus universel en jeu et l’apprenance ambiante un domaine d’application…et quand je lis toutes les nuances « intellectuelles » apportées au concept d’affordance, je me dis qu’il vaut partir de quelque chose de concret !
Cela dit une chose est
Et puis peut-on vraiment parler d’affordance dans la mesure ou la machine produit un résultat (liens) dépendant en partie de sa programmation ? Il y a aussi l’intentionnalité humaine qui est clairement afichée : je voudrais me former dans tel ou tel domaine !
A bien y réfléchir, il me semble que l’apprenance ambiante est plus déterministe que le concept d’affordance !…
j’ai trouvé ça qui confirmerait le doute émis précédemment
« Le concept d’affordance a été inventé par le psychologue de la perception Gibson [1,2]
pour désigner les propriétés actionnables entre le monde et un individu (personne ou
animal). Pour Gibson, les affordances sont des relations. Elles existent naturellement et
n’ont par conséquent pas à être visibles, connues, ou souhaitées. »
source : http://www.irit.fr/rtp.ergo-usages/intranet/files/Documents/paperscollection/journal/Traduction_Norman.pdf
Rappellons aussi que le web 2.0 a aussi été marquée par l’entrée des publicités…
PS:::Tu m’as devancé XD Voir mon texte…
Merci de ces explications, Florence. Je saisis la nuance et je comprends mieux où tu veux en venir. C’est aussi à rapprocher de l’apprentissage informel (informal learning), quoique dans une moindre mesure. Je crois que le concept d’apprenance ambiante est effectivement très important. C’est bien secondaire, mais le nom ne me plaît guère.
Fascinant, Félix. J’espère que tu ne t’ennuieras pas trop à l’école cette année N’oublie pas que toi seul es responsable de ton apprentissage. Tire le meilleur parti de chaque instant!
Je comprends l’ampleur du message