Les enseignants incompétents minent l'apprentissage


AllenInternationnalyClumsy.jpgL’incompétence règne dans toutes les relations et, avec le temps, elle produit très naturellement l’indifférence. (Thomas Bernhard)

C’est une vérité de La Palice que les mauvais enseignants ternissent l’apprentissage aux yeux des élèves (BBC : Weak teachers ‘put off pupils’). Néanmoins, il est étonnant de constater la quantité de parents qui s’en accommodent, moins exigeants envers les institutions qui forment leurs enfants que celles qui gèrent leur argent. La solution ne réside pas toujours dans le congédiement des enseignants à la manque. Ceux-ci se retranchent derrière le bouclier syndical, d’où il s’ensuit un interminable affrontement. Ne gagnerait-on pas plutôt à cultiver une organisation apprenante où tous s’améliorent en fonction de leurs capacités?

Il y a des cas d’enseignants, certes, où la direction doit intervenir. Hormis un acte légalement répréhensible cependant, je ne puis condamner que l’enseignant qui refuse d’apprendre. Un établissement progressera plus rapidement en canalisant ses efforts dans la collaboration et la créativité que dans les sanctions.

Pour donner le ton, j’ai proposé à la direction de former un groupe ouvert d’exploration des nouvelles technologies de la communication dans une perspective pédagogique. La participation libre, un midi par cycle de neuf jours, serait régulée par les personnes présentes, à la manière d’une non-conférence (unconference). La suggestion a plu à la direction et l’invitation devrait bientôt être lancée à l’ensemble des éducateurs de l’école.

À suivre…

Mise à jour, 06 septembre 2008 | Bonne nouvelle… la direction de l’école accepte que des enseignants se rencontrent sur une base informelle afin de se pencher sur les nouvelles technologies et voir les nouveaux usages qu’ils permettent dans la classe. Les nombreuses suggestions de ceux qui fréquentent ce blogue, incluant leur offre de participation et de soutien technique, pourra donner une toute autre dimension à l’événement. Mais d’abord, je commence par lancer l’invitation ci-dessous au personnel de l’école. Je remercie Sylvain de son aimable collaboration.

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(Image thématique : Internationally Clumsy, par Phillip Allen)


Par ricochet :

20 compétences TIC pour les éducateurs

Formation professionnelle et non-conférence Éducation 2.0

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13 réponses

  • Inscris mon nom tout de suite :-)

  • florence meichel dit :

    Si je peux t’aider en quoi que ce soit, tu peux compter sur moi !

    Et comme je l’ai déjà dit, il serait heureux que ce genre d’attitude soit pris en compte dans l’appréciation des compétences de chaque professeur…le savoir faire coopératif, l’entre-aide sont des dimensions à valoriser : c’est le B-A-BA du management d’équipe…et ce serait le meilleur « exemple » qui soit pour les élèves !

    Je vais relayer cette initiative tout de suite : c’est trop important !

    Bravo François et Sylvain !

    ça serait vraiment bien que vous nous fassiez partager de temps en temps cette expérience ! :-)

  • François, je ne puis qu’adhérer à vos propos, moi qui passe souvent pour le vilain petit canard, l’empêcheur de tourner en rond…

    Comment allez-vous procéder ?

    Allez-vous proposer des axes de recherche ou laissez vous le soin à vos collègues de se déterminer ?

    Demanderez-vous des compte-rendus consistants ou les échanges resteront-ils au stade du verbal ?

    Pourquoi ne pas créer un blog (interne ou pas…) afin de faciliter tant la réflexion (un effort de rédaction y contribue me semble-t-il…) que la production d’une trace utilisable, ré-utilisable, amendable, sujette à débats, améliorations ?

  • Je savais bien que je pouvais compter sur toi, Sylvain. Navré de ne pas avoir eu le temps de t’en parler.

    @Florence et Gaël : merci de vos encouragements. En guise de réponse à vos questions, je ne compte surtout pas prédéterminer le contenu ou l’orientation des rencontres. Par contre, je compte bien garder des traces de l’expérience. C’est curieux que Gaël propose un blogue, car j’y avais justement pensé; peut-être même un Ning. Mais à ce moment-ci je ne veux rien décider qui peut être interprété comme un moyen imposé au groupe.

  • Une non-conférence? Youppi. J’adhère. Mon conseil toutefois : KISS (Keep it simple, stupid). Si on structure trop un tel événement, ça risque de se vinaigrer, un peu comme celles du NECC cet été. Structure ouverte, cadre minimal, occasions pour tous de s’exprimer. Ce que je n’ai pas compris, François : un événement au sein d’une équipe dans une école ou quelque chose de plus grand, attirant la communauté d’édublogueurs??

  • Ah, j’oubliais. Depuis 5 ans, ma gang de profs en ligne et moi (ainsi que Lucie P.) avons ce que nous appelons les « cafés espagnols », re-baptisés cet année « Le Café ». S’agit d’une rencontre synchrone (maintenant avec Adobe Connect) d’une douzaine d’enseignants, à toutes les 2 semaines où on discute selon 3 axes : pédagogie (vraiment, de la formation continue pour tous, offerte par chacun), administration (ex. inscriptions, gestion de cas, etc.) et technologie (nouveaux usages des outils existants et autres trouvailles à la web 2.0). C’est un moment de pure collégialité. TOUS disent que même s’ils sont seuls dans leur coin (ils enseignent à distance, certains de très loin), le Café est un moment de partage et de réflexion qu’ils apprécient. Rien à voir avec une réunion de personnel platte et ennuyeuse…

  • “KISS (Keep it simple, stupid).”… Je raffole! Merci de tes bons conseils, Jacques. C’est exactement l’orientation que je veux donner aux rencontres. Je préfère d’ailleurs la notion de ‘café’, telle que tu la décris, à celle de réunion, regroupement ou assemblée. C’est plus chaleureux.

    Je suis ouvert à toutes les suggestions, mais sans trop de prédétermination. C’est fou cependant comme je reçois de bonnes idées de la communauté. Sylvain a suggéré qu’on ouvre la participation à quelques élèves comme Félix G.-G.. L’idée me plaît, histoire de montrer aux enseignants de quoi sont capables les élèves. On verra ce que les participants en pensent.

    Voilà que tu soulèves l’idée d’ouvrir à notre communauté bloguestre. Cela sera techniquement difficile, considérant nos maigres ressources, mais je n’exclus pas une participation éventuelle d’un invité par vidéoconférence.

  • Au sujet des maigres ressources : 2 exemples de choses faisables et déjà faites une fois chacune :

    1-Skypecast à 3-4 personnes – Des membres de Apprendre 2.0, en classe pendant une période libre, en soirée pour nos « cousins ».

    2-Vidéoconférence : Florence s’adressant à quelques stagiaires français que nous recevions à notre école, pour leur faire connaître Apprendre 2.0.

    Dans les 2 cas, ce fut organisé assez rapidement merci, par chat au préalable (dans un cas) afin de se fixer une heure commune…

    Pour la vidéoconférence, je projetais l’image sur le mur, le son sortait (un peu faiblement, mais ok) du portable qui prenait l’image de la classe pour l’envoyer à Florence.

  • Si jamais ça vous tente, je peux inviter quiconque a une adresse de courriel à une session/rencontre/café dans Adobe Connect (plateforme synchrone genre Elluminate, mais meilleure selon moi). Laissez-moi savoir…

  • Il est peut être un peu tard pour réagir, mais dans un esprit de partage, je vous propose d’utiliser les ressources que nous avons compilé moi et Pierre Lachance sur le site Web EAP (http://eap.recit.org – d’ailleurs, n’hésite pas à nous le faire savoir si toi et l’équipe voulez contribuer) et le site Web du Symposium d’intégration des TIC (http://sympa-tic.qc.ca/symposium).

    De plus, vous pouvez aussi solliciter les membres du RECIT de la région 03-12 pour collaborer. Je ne veux pas m’engager pour eux, mais ils ont comme moi, le mandat de contribuer au développement de la compétence TIC des enseignants.

  • Bonsoir François,

    Belle initiative. Bravo!

    Une question cependant. Ça me chicotte.

    « Bonne nouvelle… la direction de l’école accepte que des enseignants se rencontrent sur une base informelle afin de se pencher sur les nouvelles technologies et voir les nouveaux usages qu’ils permettent dans la classe. »

    Pourquoi fallait-il l’approbation de la direction? Je peux comprendre qu’elle doive en être informée, mais de là à ce qu’elle doive donner sont approbation…

    Peux-tu m’expliquer cela?

  • Bonsoir André,

    Je voulais obtenir l’approbation de la direction afin que la participation des enseignants soit admissible et comptabilisée dans leur TCO (tâche complémentaire). Je voulais m’assurer qu’il n’y aurait pas de problème sur ce plan.

    J’en profite pour remercier Sylvain, dont le secours me sera précieux, ainsi que Jacques et Martin de leur générosité.

  • Dans ces circonstances, ça se comprend tout à fait.

    Merci de ta réponse et encore une bravo pour ton initiative.



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